Le Chemin de Fer des Chanteraines à Navig'Aix 2005

MAD

Les 25, 26, 27 et 28 août, le Chemin de Fer des Chanteraines était présent à Navig'Aix selon le même scénario qu'à "Melun fête la Seine", c'est à dire :

  • la Bouillote,  Decauville n°869 de 1914, 

  • la petite voiture salon Sf-02 construite sur un châssis Decauville ex Echassières de 1925,

  • la voiture fermée Aff-01 construite sur un châssis Decauville de 1916.

  • et 200 m de voie portative en 7,5 kg, dont 11 coupons courbe.

Pour moi qui venait du Var tout a  commencé à Grenoble avec l'affiche dans les abris-bus et abris-tramways.

C'est la Société Prévost qui a assuré le transport de Villeneuve-la-Garenne à Aix-lès-Bains, à l'aide de 2 semi-remorques. Le chargement  a eu lieu le vendredi 19 août au dépôt de Villeneuve-la Garenne. Une semi-remorque pour la Bouillote, la voiture salon et l'outillage, et une deuxième pour la voiture fermée et les 50 éléments de voie portative qui ont été montés à la main.
L'ensemble est  arrivé à
Aix-lès-Bains, le mardi 23 août au matin où le déchargement a commencé sous les yeux étonnés des passants qui n'en revenaient pas de voir sortir tant de matériel des deux camions. Sitôt déchargé, nous commencions à monter la voie grâce à l'aide des employés municipaux. Même technique éprouvée et validée à Melun, c'est à dire quatre personne par coupon, on pose, on aligne, on ajuste l'éclissage et on serre les boulons.


Le tracé légèrement différent de celui proposé lors du repérage a nécessité 11 courbes comme le montre l'implantation de la voie projetée sur la photo aérienne. Sur place encore, nous avons, en concertation avec les organisateurs, modifié l'implantation de la voie en vue d'assurer une sécurité maximale au public, qui lors de Navix'Aix, double la population normale de la ville d'eau.

asso_05.jpg (93961 octets) Arrivée des camions sur la place du port
...avec leur trésors dans leurs ent'rails
Déchargement des rails à l'aide du manitou
La voie commence à être posée sitôt déchargée.
Puis c'est le déchargement du matériel roulant. D'abord la voiture fermée...
... puis la petite voiture salon...
... et enfin la Bouillote dont la traverse arrière frotte sur les rails et l'empêche de toucher le sol. Un 4*4 est obligé d'intervenir pour la tirée.
Deux époques, deux modes de transport.

Petite particularité cependant, nous avons commencé non pas par une extrémité, mais par un point singulier où les organisateurs tenaient absolument à faire passer le train : entre un platane et un panneau publicitaire. C'est ce fameux point de passage qui a impliqué la construction des courbes pour rattraper la paralléléité de la voie par rapport aux quais. A cet endroit, nous disposions de seulement trois mètres de qu'il fallait franchir à 45°. Une fois l'élément de voie posé et le gabarit vérifié, nous avons développé le reste de part et d'autre.
Une autre petite difficulté fut le franchissement d'un trottoir et le rattrapage de l'horizontalité avec l'axe de la rue. Une fois la voie posée à cet endroit, elle fut marquée au sol puis trois éléments (2 courbes, un droit) furent démontés pour laisser place à la bitumeuse, venue exprès pour rattraper les niveaux. Deux heures de séchage pour obtenir la consistance du bitume et la voie était libre. 

asso_13.jpg (115828 octets) Les éléments de courbe nécessitant l'intervention de la bitumeuse pour le rattrapage des niveaux.
Le bitume est acheminé à l'aide d'une brouette et aussitôt tcompacté sur la chaussée.
asso_14.jpg (103563 octets) Une fois le bitume durci, nous avons reposé les éléments de courbe.

Un peu perplexe par le franchissement des courbes de 20 m de rayon, j'allume la Bouillote pour faire un essai. La petite Decauville passe parfaitement dans les courbes de 20 m de rayon (elle est donnée pour un rayon de 15 m dans le catalogue). Pour plus de confort, nous avons graissé les rails.
A l'autre bout de la ligne, c'est là qu'est entreposé le bois et nous attendons le tuyau de raccordement à l'eau du port pour remplir les soutes.
Le retour se fait sous le regard du public qui déjà prend un avant goût des festivités.

asso_15.jpg (97992 octets) Le train vient de parcourir la ligne en refoulant sa courte rame et attend le remplissage des soutes. 
Le spectacle des premières mises à l'eau détourne le regard du public.

Le lendemain au petit déjeuner, nous pouvions lire deux articles dans le "Dauphiné Libre". Le mercredi s'est passé sereinement avec 3 aller-retours pour le fun et faire partager notre passion à d'autres passionnés de bateaux à vapeur. Demain, ce sera le grand jour.

Le petit train des Chanteraines stationne à la gare, avec en premier plan des vapeurs de la Belle Epoque.
La foule commence à envahir les quais alors que les bateaux attendent pour la mise à l'eau.

Jeudi 25 Août, première journée d'exploitation.
Belle journée pour commencer ce 9ème Navig'Aix. Notre horaire de croisière : 10 heures-midi, 14 heures-18 heures, sous un temps clément et clair. Le petit train au coeur des festivités serpente entre les platanes, sur le quai du port. Parfois, nous sommes obligés d'arrêter le train parce que les animateurs de rue expriment leur talent au milieu de la voie. Plus encore, le train leur sert de décor et entre en scène.
Nous nous répartissons les tâches : 

ce qui laisse aux trois autres un peu de temps pour voir les magnifiques bateaux de collection ou boire un petit blanc de Savoie sur un vapeur d'époque.
La petite gare "rétro" au milieu de la rue sert à abriter notre stand.
Vue côté voie, le terminus avec la caisse à outils, une réserve de bois pour l'allumage du matin.
Au fond l'hôtel "Skiff Beau Rivage" où nous logions.

A 18 heures, c'est l'inauguration officielle de Navig'Aix version internationale avec plus de Cent embarcations de collection. Après le discours  d'ouverture, nous avançons le train au niveau du ruban bleu, blanc, rouge qui est coupé au passage de la Bouillote qui représente fièrement notre bon Chemin de Fer des Chanteraines et deux nouveaux articles paraissent dans les journaux avec même une photo couleur.

N'oublions pas, au terme de cette belle journée, la ballade sur le merveilleux Laskme de Jean Daniel.

L'équipe CFC à l'intérieur de Laskme, construit en 1922.

A partir du troisième jour, le petit train du Chemin de Fer des Chanteraines a tourné inlassablement sur les quais du port d'Aix-les-Bains parcourant en tout 39 km et transportant 1269 voyageurs ravis.

Midi, l'heure du repas, les plateaux sur les genoux nous dégustons face aux embarcations
François Fouger, photographe; va faire un travelling de la voie sur le wagonnet
Vincent au manche de la Bouillote, prend le départ à l'extrémité du quai.

Les rencontres ont été fructueuses, tant avec le public qu'avec les propriétaires de bateaux à vapeur dont certains possèdent même une locomotive à vapeur !
Un court passage au manche de la Bouillote, nous a ouvert les portes de ces trésors de laiton, de fer et d'acajou.

Par ailleurs, notre prestation appréciée des organisateurs nous a permis de prendre des contacts en vue de manifestations dans la Drôme, l'Eure-et-Loir, la Savoie et même la Belgique.
Affaires à suivre !

Arrivée du dernier train et photo de l'équipe avec Sami dans la cabine, notre contrôleur du moment chez qui nous avons révélé une passion.

Le programme Navig'Aix

Remerciements

  • Hélice et Acajou

  • L'office du tourisme et particulièrement Arlette et François

  • Les bénévoles Jean Paul et Sami, notre jeune contrôleur

  • La mairie d'Aix

  • Monique, Nadine, Arlette, Freddy, Vincent, Pierre pour leur dévouement et la bonne humeur.

Epilogue

Le CFC est fier d'avoir pu renouer avec la tradition des rails sur le Grand Port d'Aix-les-Bains.  Rappelons que le petit réseau de tramways d'Aix-les-Bains eut une vie éphémère, puisque créé en 1856, il disparu en 1909 et ne circulait que pendant la période estivale.
Motrice Mékarski, avec à droite une des quatre remorques du parc de matériel roulant, sous les platanes du Grand Port d'Aix-les-Bains.
Les mêmes platanes un siècle plus tard. Locomotive Decauville avec ses voitures fermées, au Grand Port en Août 2005.

Comme l'écrit Jean Robert : "D'autres lignes locales seront encore créées à titre provisoire, telles certaines lignes estivales dont la voie Decauville est rapidement montée et démontée*".

Espérons que ces petites lignes festives et provisoires animées par des associations puissent encore, de nombreuses fois, être présentes au coeur des villes. On a pu se rendre compte, à quel point, l'accueil du public, chez qui les souvenirs ressurgissent avec vivacité, a été chaleureux et encourageant.

*Histoire des transports dans les villes de France 1974  P 63