Le Chemin de Fer des Chanteraines à Navig'Aix 2005
MAD
Les 25, 26, 27 et 28 août, le Chemin de Fer des Chanteraines était présent à Navig'Aix selon le même scénario qu'à "Melun fête la Seine", c'est à dire :
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Pour moi qui venait du Var tout a commencé à Grenoble avec l'affiche dans les abris-bus et abris-tramways. |
C'est la
Société Prévost qui a assuré le transport de Villeneuve-la-Garenne à
Aix-lès-Bains, à l'aide de 2 semi-remorques. Le chargement a eu lieu le
vendredi 19 août au dépôt de Villeneuve-la Garenne. Une semi-remorque pour la
Bouillote, la voiture salon et l'outillage, et une deuxième pour la voiture fermée et les 50
éléments de voie portative qui ont été montés à la main.
L'ensemble est arrivé
à Aix-lès-Bains, le mardi 23
août au matin où le déchargement a commencé sous les yeux étonnés des
passants qui n'en revenaient pas de voir sortir tant de matériel des deux
camions. Sitôt déchargé, nous commencions à monter la voie grâce à l'aide des
employés municipaux. Même
technique éprouvée et validée à Melun, c'est à dire quatre personne par
coupon, on pose, on aligne, on ajuste l'éclissage et on serre les boulons.
Petite
particularité cependant, nous avons commencé non pas par une extrémité, mais par
un point singulier où les organisateurs tenaient absolument à faire passer le train :
entre un platane et un panneau publicitaire. C'est ce fameux point de passage qui a impliqué la construction des courbes pour rattraper la paralléléité
de la voie par rapport aux
quais. A cet endroit, nous disposions de seulement trois mètres de qu'il fallait franchir à
45°. Une fois l'élément de voie posé et le gabarit vérifié, nous avons
développé le reste de part et d'autre.
Une autre petite difficulté fut le franchissement d'un trottoir et le
rattrapage de l'horizontalité avec l'axe de la rue. Une fois la voie posée à cet
endroit, elle fut marquée au sol puis trois éléments (2 courbes, un droit)
furent démontés pour laisser place à la bitumeuse, venue exprès pour rattraper les
niveaux. Deux heures de séchage pour obtenir la consistance du bitume et la voie
était libre.
Un peu perplexe
par le franchissement des courbes de 20 m de rayon, j'allume la Bouillote pour
faire un essai. La petite Decauville passe parfaitement dans les courbes de 20 m
de rayon (elle est donnée pour un rayon de 15 m dans le catalogue). Pour plus
de confort, nous avons graissé les rails.
A l'autre bout de la ligne, c'est là qu'est entreposé le bois et nous
attendons le tuyau de raccordement à l'eau du port pour remplir les soutes.
Le retour se fait sous le regard du public qui déjà prend un avant goût des
festivités.
Le train vient de
parcourir la ligne en refoulant sa courte rame et attend le remplissage des
soutes.
Le spectacle des premières mises à l'eau détourne le regard du public. |
Le lendemain au petit déjeuner, nous pouvions lire deux articles dans le "Dauphiné Libre". Le mercredi s'est passé sereinement avec 3 aller-retours pour le fun et faire partager notre passion à d'autres passionnés de bateaux à vapeur. Demain, ce sera le grand jour.
Le petit train des Chanteraines stationne à la gare, avec en premier plan des vapeurs de la Belle Epoque. | |
La foule commence à envahir les quais alors que les bateaux attendent pour la mise à l'eau. |
Jeudi 25 Août,
première journée d'exploitation.
Belle journée pour commencer ce 9ème Navig'Aix. Notre horaire de
croisière : 10 heures-midi, 14 heures-18 heures, sous un temps clément et clair.
Le petit train au coeur des festivités serpente entre les platanes, sur le quai
du port. Parfois, nous sommes obligés
d'arrêter le train parce que les animateurs de rue expriment leur talent au
milieu de la voie. Plus encore, le train leur sert de décor et entre en scène.
Nous nous répartissons les tâches :
un sur la machine,
un chef de train pour le refoulement
un sur le stand CFC aménagé dans la petite gare "rétro".
ce qui laisse aux trois autres un peu de temps pour voir les magnifiques bateaux de collection ou boire un petit blanc de Savoie sur un vapeur d'époque.
A 18 heures, c'est l'inauguration officielle de Navig'Aix version internationale avec plus de Cent embarcations de collection. Après le discours d'ouverture, nous avançons le train au niveau du ruban bleu, blanc, rouge qui est coupé au passage de la Bouillote qui représente fièrement notre bon Chemin de Fer des Chanteraines et deux nouveaux articles paraissent dans les journaux avec même une photo couleur.
N'oublions pas, au terme de cette belle journée, la ballade sur le merveilleux Laskme de Jean Daniel.
L'équipe CFC à l'intérieur de Laskme, construit en 1922. |
A partir du troisième jour, le petit train du Chemin de Fer des Chanteraines a tourné inlassablement sur les quais du port d'Aix-les-Bains parcourant en tout 39 km et transportant 1269 voyageurs ravis.
Les rencontres ont été fructueuses, tant avec le public qu'avec les
propriétaires de bateaux à vapeur dont certains possèdent même une
locomotive à vapeur !
Un court passage au manche de la Bouillote, nous a ouvert les portes de ces
trésors de laiton, de fer et d'acajou.
Par ailleurs, notre prestation appréciée des organisateurs nous a permis
de prendre des contacts en vue de manifestations dans la Drôme,
l'Eure-et-Loir, la Savoie et même la Belgique.
Affaires à suivre !
Arrivée du dernier train et photo de l'équipe avec Sami dans la cabine, notre contrôleur du moment chez qui nous avons révélé une passion. |
Remerciements
Hélice et Acajou
L'office du tourisme et particulièrement Arlette et François
Les bénévoles Jean Paul et Sami, notre jeune contrôleur
La mairie d'Aix
Monique, Nadine, Arlette, Freddy, Vincent, Pierre pour leur dévouement et la bonne humeur.
Epilogue
Le CFC est fier d'avoir pu renouer avec la tradition des rails sur le Grand Port d'Aix-les-Bains. Rappelons que le petit réseau de tramways d'Aix-les-Bains eut une vie éphémère, puisque créé en 1856, il disparu en 1909 et ne circulait que pendant la période estivale.
Comme l'écrit Jean Robert : "D'autres lignes locales seront encore créées à titre provisoire, telles certaines lignes estivales dont la voie Decauville est rapidement montée et démontée*".
Espérons que ces petites lignes festives et provisoires animées par des associations puissent encore, de nombreuses fois, être présentes au coeur des villes. On a pu se rendre compte, à quel point, l'accueil du public, chez qui les souvenirs ressurgissent avec vivacité, a été chaleureux et encourageant.
*Histoire des transports dans les villes de France 1974 P 63