A propos de la créoste

Avant de pouvoir traiter un bois dit " blanc " à la créosote, il faut, au sortir de la scierie, lui faire subir un séchage à l’air libre et autres perçage, entaillage etc. pour les traverses et traversines.

Pendant la période du séchage, les bois sont l’objet de soins attentifs tant en ce qui concerne leur conservation biologique que leur comportement physique. Une fois sec ils peuvent subir l’imprégnation sous pression.

L’imprégnation sous pression

Elle a pour but de protéger les bois contre les attaques biologiques, des champignons et des insectes lignicoles. Elle doit également assurer leur conservation mécanique pendant une durée aussi longue que possible, en vue de réduire les charges d’entretien et d’obtenir les meilleures conditions d’emploi.

Les durabilités naturelles dépendent des essences, ainsi pour le chêne, le coeur ou duramen a une durabilité de 12 à 15 ans. La protection artificielle est donc indispensable et de très nombreux produits et procédés de traitement ont été préconisés dont l’imprégnation profonde sous pression avec l’huile lourde de goudron de houille appelée " créosote ". Ce produit est retenu pour ses remarquables propriétés fongicides et insecticides et la parfaite stabilité de son efficacité au cours du temps.

Le traitement est réalisé dans un autoclave cylindrique de grande longueur réalisé en tôle d’acier éprouvé à une pression de 10 à 12 bars et muni d’un dispositif de chauffage à la vapeur par serpentins. Un chemin de roulement permet aux wagonnets munis de ranchers de s’introduire à l’intérieur avec leur chargement. Des accessoires complémentaires sont indispensables, comme compresseur, pompe à vide, réservoirs, etc.

Quelque soit le procédé (Bethell ou Rupping), les bois sont introduits dans l’autoclave et subissent l’action du vide égale à 0,65 m de mercure, puis après remplissage à la créosote préalablement chauffée à 90, 95°, il est appliqué une pression de 10 Bars jusqu’à la stabilité de l’absorption des bois, de façon à ce que toutes les cellules soient saturées. C’est un procédé dit " à refus ". La durée de chaque phase est variable en fonction des procédés et de la nature des bois.

L’absorption de la créosote est vérifiée soit par la différence de niveaux des réservoirs avant et après l’opération, soit en mesurant l’augmentation du poids des bois, avant et après l’opération. L’imprégnation peut être de 70 kg/m3 pour le chêne. Cette valeur augmente pour le hêtre.

Un autre critère est pertinent : celui de la répartition de la créosote dans le bois. Des sondages sont effectués sur les bois pour s’assurer que la répartition est profonde et le mode opératoire modifié en fonction des résultats.

La créosote, ses caractéristiques.

La créosote est un mélange complexe d’huiles diverses obtenues au cours de la distillation du goudron de houille. Les créosotes contiennent de fractions extraites entre 200 et 300° soit des huiles dites moyennes et lourdes ainsi que des huiles anthracéniques. Si les propriétés fongicides ont été controversées, les propriétés anticrytogamiques et insecticides sont reconnues.

Des spécifications techniques telles la teneur en eau, l’origine du distillat, le point de liquéfaction, la solubilité dans le benzol, la teneur en phénols et en naphtaline, etc., sont exigées en fonction de l’emploi des bois, poteaux, traverses de chemin de fer, etc.

Citons pour mémoire les Centre Technique du Bois et Centre Technique Forestier Tropical qui font de la recherche dans ce domaine.

Sources : Cahiers du Centre Technique du Bois n° 36 Août 1959

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