Lu dans la presse

A vendre : gare ou passage à niveau

  

Cherchez-vous une résidence originale et qui sorte vraiment de l’ordinaire ? Offrez-vous une gare ou une maisonnette de passage à niveau. Chaque année, dans toute la France, la SNCF se défait de quelque 100 à 200 biens immobiliers facilement transformables en habitation et dont les prix varient entre 100 000 F et 1 000 000 F

Avec un parc immobilier de 12 millions de mètres carrés de foncier bâti et non bâti, qui évolue au gré du développement du réseau de la SNCF, qui est un des plus gros propriétaires de France.

Or, bon an mal an la société nationale " déclasse entre 500 et 1 000 km de voie ", explique Patrick Lebuzier, adjoint au directeur de l’aménagement de la SNCF.

Autant d’axes dont les gares ne seront plus utiles et deviennent donc accessibles au particulier. " Quand on ferme une gare, on cherche à vendre le bâtiment voyageurs, sauf si on en a besoin ".

Prix variables

En province pour une maisonnette de passage à niveau de 50 à 80 m2, il faut compter entre 100 et 200 000 francs. Prévoir entre 300 et 500 000 F ou plus pour une gare.

En Ile de France, ce prix peut atteindre un million de francs. L’âge moyen des constructions est de 150 ans car la majorité de celles qui sont à vendre datent des débuts du chemin de fer en France.

Quand la SNCF, ne peut pas vendre un bâtiment, elle peut le louer. C’est le cas du bâtiment voyageurs de St Ouen (Seine St Denis) qui n’a pu être vendu parce que c’est un ouvrage d’art qui sert de soutien des voies ; ou encore le dépôt de Charenton (Val de Marne) transformé en restaurant. En revanche toujours en région parisienne, l’ancienne gare de Gennevilliers (qui a été classée) a été vendue (Cette magnifique gare typique des Chemins de Fer du Nord est en restauration pour être transformée en Mac Donald.).

Plus d’offres que de demandes

Ici pas de publicité tapageuse, parce que la SNCF a jusqu’à présent, semble-t-il plus de demandes que d’offres. Tout comme sur le profil des acheteurs, la SNCF sait également restée discrète sur le prix d’acquisition. " Les gens n’aiment pas forcément qu’on sache le prix qu’ils ont payé ". On n’en saura pas plus.

D’autant que la plupart des gares qui se libèrent "sont en général dans des régions réputées tranquilles, comme le massif central ou la Basse Normandie " où la voiture a remplacé le train.

C’est la Bretagne qui est de loin la région la plus recherchée. A la Direction Régionale de Rennes, on explique qu’il se vend en moyenne une trentaine de " maisons " par an pour des prix allant de 60 à 300 000 F, "les secteurs situés le long des côtes étant les plus chers ".  En 1994, la Direction Régionale de Rennes a réalisé un chiffre d’affaires de quelques 10 millions de francs. 

Le juste prix

Dans la plupart des cas l’aventure commence par la lecture de la " Vie du Rail ". Une fois la " maison " repérée, il faut prendre contact avec la direction régionale dont dépend le bâtiment. Une fois que la décision de vendre est prise, le service des domaines fait une estimation, le particulier peut faire une offre par soumission cachetée. " Nous ne vendons que si l’on est au dessus du prix fixé par les domaines, sachant que c’est notre objectif de prix " explique la SNCF.

Quant aux travaux nécessaires pour transformer par exemple la gare de St Julien du Perche en magnifique manoir avec baies vitrées, on souligne à la SNCF que la plupart des acheteurs sont aussi bricoleurs et leur budget moyen consacré à la réfection est de l’ordre de 200 000 francs.

2 Août 1995

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