La page du wagonnet

MAD

Les wagonnets de la scierie Barillet (Vitry-aux-Loges - Loiret) déchargés sur le grill du CFC, le 22 Mars 1997 (photo DLG).

Dans N° 10, nous évoquions l’arrivée de deux wagonnets en 1996, et tentions d’en transcrire les informations que nous détenions, les concernant. Ce printemps 1997, cinq autres sont arrivés sur notre chemin de fer et la venue d’un matériel nouveau, reste un événement qui fait plaisir aux membres du CFC, même si cela demande un lourd travail de restauration

Le rangement des wagonnets avant leur restauration (photo DLG).

Fin Mars, début Avril 5 nouveaux wagonnets dont 4 à benne basculante posaient leurs essieux sur les voies du CFC.

Tout cela remonte à une dizaine d’années où, au fond de la cour de la Scierie Barrillet non loin de chez moi à Vitry-aux-Loges (Loiret), plusieurs wagonnets en voie de 60 rouillaient allègrement au milieu de vielles ferrailles et autres bancs de scie réformés. Souvent le dimanche au cours de ballades, je passais par la route de la forêt qui longe l’usine et ils étaient là immobiles, inutilisés. Il y avait trois châssis de benne basculantes avec deux bennes et un châssis qui servait au transport de bois coupé avec 4 ranchers en bois. Pendant un moment une des bennes était hors de l’usine peut-être avait elle servi à transporter du bois car non loin, des logements d’un autre âge servent d’habitation aux ouvriers.

Echaudé par le coup manqué de l’usine des eaux à Nanterre l’année dernière, je décidais fermement de me mettre en rapport avec la direction pour voir s’il serait possible de les récupérer bien qu’ils furent en mauvais état (du moins pour ce qui concerne les bennes). Finalement pour 150 francs l’unité la scierie acceptait de me les céder en l’état. Il ne manquait plus qu’à les rapatrier sur le CFC. Toujours le même problème avec nos joujoux, l’incontournable " transport ". Il faut dire que ces fameux " transports " furent l’occasion de bons moments pour l’équipe. Enfin, la solution vint de Daniel qui connaissait un voisin maçon et ce brave homme possède un camion. Et nous voilà partis un bon matin de Mars dans la forêt d’Orléans. Arrivés à pied d’oeuvre, nous vîmes que les wagonnets avaient été rassemblés près des bâtiments administratifs et à notre grande surprise un cinquième était là, près pour le départ. Après plusieurs tentatives pour le charger sur le camion, nous dûment renoncer à le prendre faute de place, mais avec la ferme résolution de revenir un autre jour. Deux semaines plus tard, c’est avec Jean Pierre et Daniel que nous redescendîmes, cette fois, avec la Jeep et la remorque et le cinquième arrivait aux Chanteraines.

Actuellement ces wagonnets sont en cours de restauration. Après avoir redressé, gratté et peint les châssis, vérifié les boites d’essieux, remonté le tout, il ne manque plus que la reconstruction des bennes d’après le modèle original. Pour cette opération, des contacts avec le chantier naval de Villeneuve ont été pris et une proposition offerte.

Ces wagonnets, que sont-ils ?

Pour trois d’entre eux (à benne basculante), après examen de plusieurs catalogues, il s’agit de Decauville Type 1925 référencé 26 E au catalogue, dit type " Lorraine ", avec une benne originelle de 750 Litres, boîtes d’essieux à rouleaux, essieu d’une force de 600 Kg, attelage au dessus du tampon sec.

Le wagonnet tel qu’il était présenté dans le catalogue n°104 de la Société Decauville.

 Le catalogue mentionne : " Le châssis se compose de deux barres d’acier cintré à chaud au bout et fortement éclissé. La forme arrondie, ainsi formée donne à nos wagonnets une supériorité absolue sur ceux avec châssis carré, par suite de la grande élasticité du cintre, etc. ".

Photo du catalogue n°104 montrant un homme seul poussant une benne vers un dérailleur. 

Ces wagonnets sont très semblables à ceux du catalogue général 710 Orenstein & Koppel (page 28) sauf que la benne semble plus évasée.

Dessin montrant les trois positions de la benne selon l’usage que l’on veut en faire : transport, chargement à la pelle, vidage (catalogue général O&K n° 710). 

Il faut dire que les catalogues de l’époque proposent des engins très similaires, le bon sens, la rigueur de construction et l’ergonomie, ne laissant que peu de place à la fantaisie, et quand un principe était bon, il était superlflu d’essayer de créer autre chose. C’est sans doute la raison pour laquelle que, tant au niveau des rails, des wagonnets, accessoires, locomotives et autres engins, on retrouve le même bon sens, la même rusticité, et la même solidité.

Par exemple l’attelage au-dessus du tampon que l’on retrouve dans les catalogues O&K et Decauville. 

 

Locomotive 030T de 10,5 T manoeuvrant des wagonnets au chargement. (Cat n°104 Société Decauville)

Le quatrième vraisemblablement un Decauville de par son châssis et ses boîtes à rouleaux mais démuni d’arcades. Le catalogue précise à ce sujet que les Berces " peuvent être fixées par des boulons en acier au lieu des rivets, ce qui permet de les enlever facilement et d’employer le châssis comme plate-forme " ce qui a été le cas.

Sources : Catalogue n° 134 de la Société Nouvelle des Etablissements Decauville Aîné Paris (1926). Société anonyme au capital de 15 000 000 de francs, dont le siège social était au 66 rue de la Chaussée d’Antin à Paris 9è et dont les trois usines de l’époque étaient à Corbeil (Seine et Oise), Marquette-lès-Lille (Nord) et Moulins (Allier).

 

Série de wagonnets à benne basculante dans la cour d’une usine (Cat n°104 Société Decauville)

Le cinquième est un wagonnet Pétolat (Dijon) type 1902, catalogue de 1922 et 1949 deuxième partie.

Les châssis de nos wagonnets sont constitués par un cadre en acier assemblé par cornières et raidis suivant les modèles par des tôles fortes formant couvre-roues. Les traverses de tête portent le tamponnement et l’attelage ainsi que les arcades ou chaises en cornières sur lesquelles sont fixés des basculeurs".

La benne par contre est à fond plat. Il est équipé de boites à coussinets type B avec des essieux pouvant supporter une charge de 300 Kg. La benne étant véritablement en très mauvais état n’a pas été ramenée. DLG qui avait récupéré une benne de cette dimension dans l’Oise pourra l’adapter sans grande difficulté.

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