Baguenaude
La ligne
Orange―Buis-les-Baronnies
49,7 Km.
Marc André Dubout
Cette
ligne inter-départementale (Vaucluse, Drôme) a été construite à voie métrique, unique et
concédée au P.L.M au titre d'une ligne d'intérêt général. La section Orange
àVaison-la-Romaine fut décrétée en 1893 puis
celle de Vaison-la-Romaine au Buis en 1896. La construction est mise en œuvre en 1905 et
exploitée en 1907, sous la direction du P.L.M. Le P.L.M.
cède la ligne à la Société générale des chemins de fer économiques
(SE) en 1902. En 1938, elle revient dans le giron de la SNCF mais continue
à être exploitée par la SE. Sa longueur est de 49,7 kilomètres et son
dénivelé est de 320 mètres
Les premières fermetures commencent en 1933 (halte de Pierrelongue) puis en
1938 les trains de voyageurs ne circulent plus. La SNCF assure alors un
service d'autocars. La ligne est définitivement déclassée en 1954.
En 2013, les voitures PLM ABef 4 & 5, en VM, ont été sauvegardées par le
chemin de fer de la Baie de Somme.
La voie est construite en
rails de type Vignole de 25 kg e barre de 12 mètres. Sur toute sa longueur,
elle a été posée en site propre se croisant fréquemment avec les routes,
chemins et cours d'eau.
La ligne fut parcourue par des locomotives à vapeur Decauville et Corpet-Louvet.
Le matériel roulant était constitué d'une dizaine de voitures à bogies
construites par Decauville et de 128 wagons pour le transport des
marchandises, construits par Pétolat à Dijon.
Les
gares sont du type SE, avec 2 ou 4 voies de circulation selon l'importance
de la gare (Vaison, Le Buis) plus une voie de débord, côté place munie d'un
grue de 6 tonnes, un pont bascule et un gabarit.
Les bâtis comprennent le bâtiment voyageurs, la petite vitesse avec quai
haut pour le chargement des marchandises, de l'autre côté du quai un abri de
quai avec lampisterie et lieux d'aisance.
En revanche, les haltes n'ont pas de voie d'évitement ni de petite vitesse,
seulement un trottoir pour les voyageurs.
La
carte des chemins de fer départementaux du Vaucluse.
Il fallait 2 h 50 mn. d'Orange à Buis-les-Baronnies. Trois aller-retour
quotidiens assuraient le trajet plus un train supplémentaire, les jours de
marché et foire.
à€ ceci il fallait ajouter un train quotidien de marchandises.
Pour assurer un service quatre
agents étaient nécessaires et suffisants, un chef de train responsable de la
bonne marche du train, un mécanicien en charge de la surveillance de la voie, un
chauffeur en charge de l'énergie à produire et un ambulant, agent des postes qui
triait le courrier pendant la marche. C'est lui qui laissait et prenait les sacs
dans le gares et haltes de la ligne
Notons qu'une boîte aux lettres était fixée sur le fourgon dans lequel se tenait
le chef de train.
L'âge d'or du petit train se situe dans les "Années Vingt", époque qui a justifié l'achat supplémentaires de matériel roulant : moteur et remorqué.
La ligne Orange―Buis-les-Baronnies au fil des photos et des cartes postales
Orange
Le rail arrive à Orange en 1853. La gare est située au point kilométrique
(PK) 713,253 de la ligne de Paris-Lyon à Marseille-Saint-Charles.

Orange deux vues de l'avenue de la gare.
La ligne du chemin de fer départemental prend naissance dans la gare d'Orange (P.L.M.) à l'Est de la ville. Elle suit les voies de la ligne de Paris en direction du Nord puis s'infléchit vers l'Est pour rejoindre l'accotement droit du Chemin de Grande Communication n° 70 en direction de Camaret.

Des vues de la gare d'Orange côté place.
![]() |
En gare d'Orange, seul un bout du quai de la ligne Orange à Buis-les-Baronnies subsiste encore en 2013. Vue en direction d'Avignon. |
La ligne passe au Sud de Camaret. La station n'a pas été retrouvée.
Camaret
|
Je n'ai pas retrouvé la
gare de Camaret. Parfois on est prêt des choses et on passe à côté d'elles sans
les voir, ce fut le cas. Heureusement, M. Pierre Mialet m'a un jour spontanément
et gentiment envoyé le complément de ma baguenaude sur cette belle ligne
oubliée. |
Heureusement il y a les cartes postales et déjà les photographies couleur. Dans cette gare les trains, pouvaient se croiser.

Un train en provenance de Violès. Cette gare possédait trois voies à quai et une
voie de débord, côté place. Cette configuration se retrouvait dans plusieurs des
gares du réseau.
Texte & photo Pierre Mialet
Texte & photo Pierre Mialet
La
plateforme à l'entrée de Camaret : Orange est derrière, la gare de Camaret
en direction de la voiture grise au fond. A côté de la dite voiture : la
maison du garde-barrières.
Texte & photo Pierre Mialet
Texte & photo Pierre Mialet
La
plateforme (goudronnée récemment de ce point jusqu'à la maison de
garde-barrière suivante pour servir de promenade piéton) devant la même
maison (à droite derrière la haie) prise en direction d'Orange cette fois.
Noter la rambarde à gauche.
Texte & photo Pierre Mialet
Texte & photo Pierre Mialet
Gare de
Camaret (aujourd'hui centre de loisirs) et son contournement par la droite
en direction de Violès. Orange et la maison précédente sont derrière (vue
prise depuis la route Camaret (à gauche), Jonquières (à droite).
Texte & photo Pierre Mialet
Texte & photo Pierre Mialet
Idem mais
côté gauche (puisque la voie se dédoublait de part et d'autre).
Texte & photo Pierre Mialet
Texte & photo Pierre Mialet
Autre
franchissement peu avant de couper la route Camaret / Violès. On aperçoit
Camaret au fond.

Même lieu,
vue prise en sens inverse (vers Violès) : au fond la maison du
garde-barrières au franchissement de la susdite route (voir photo suivante).
Texte & photo Pierre Mialet
Texte & photo Pierre Mialet
Texte & photo Pierre Mialet
Elle
traverse ensuite la route de Violès.
Violès

Deux photos, côté voies. La petite vitesse est comme sur tous les réseaux
secondaires accolée au bâtiment voyageurs. Deux voies à quai et une voie de
débord, côté place.
Une autre vue avec cette fois une machine à vapeur

Les " touristes ne sont pas oubliés et disposent d'une carte postale "souvenir".


À la sortie du village, un second P.N. coupe la route de Sablet. À
partir de ce point il est possible de suivre l'ancienne plate-forme jusqu'à
Sablet.


Entre Violès et Sablet, le pont sur l'Ouvèze. Noter le rivetage des poutrelles.

Sablet

Vues générales du village. Sur la troisième photo, on distingue le bâtiment
voyageurs.

La gare côté voie. Toutes les gares de la ligne sont identiques. La présence de
tonneaux confirme l'exportation de vin de Gigondas en gare de Sablet. Dans cette
gare les trains, pouvaient se croiser.

Près de la
gare de Sablet et l'ancienne culée du pont sur le
Chemin de Grande Communication n° 23.
Roaix

Séguret
Pas vu l'ancienne gare.
Vaison-la-Romaine

La gare de troisième classe, côté place. La gare est isolée, à l'extérieur de la
ville.

La gare de Vaisons possédait quatre voies à quai plus une de débord. Le BV
avait une marquise pour abriter les voyageurs.


La gare de
Vaison-la-Romaine au Nord de la ville sur la route de Villedieu. Vue côté voies
en direction de
Buis-les-Baronnies. Le B.V. est occupé par la DDE.


et
la château d'eau est moins haut mais toujours en place.


La
ligne traverse à nouveau l'Ouvèze. Le pont a été doublé et sert pour la
circulation automobile tout comme la plate-forme qui a été élargie pour
contourner le bourg.
Crestet-Malaucène ou Malaucène Crestet

Plus modeste la gare de Crestet est de quatrième classe.

Entrechaux

L'autobus est déjà présent, nous sommes fin des les années 1930. Bien sà»r, il
stationne devant l'estaminet.
Les trains circulent à droite comme beaucoup de secondaires. Locomotive 130T
Corpet-Louvet n° 3997 en provenance du Buis.
Cette gare avait un important trafic de marchandises. Deux papeteries, une
sucrerie et cinq carrières d'albâtre constituaient l'essentiel des mouvements.



La ligne suit la rive gauche de l'Ouvèze. Le pont sur l'Ouvèze.


Ponts, tranchées, tunnels se succèdent. Vues en direction de Buis-les-Baronnies.


La route parfois abandonne la plate-forme pour contourner un obstacle. Ici le
tablier manquant d'un pont.
La Fontaine

Mollans-Propiac
Pas de photo de la gare mais il y a quand "l'avenue de la gare".

Dans cette gare les trains, pouvaient se croiser. La gare produisait un trafic
marchandises important avec essentiellement des produits agricoles (fruits et
légumes).


... et l'abri des voyageurs
reconverti.

Pierrelongue

Simple halte sans évitement pour le croisement des trains. C'est vrai qu'il n'y
avait que trois trains par jour dans chaque sens, plus un supplémentaire les
jours de marché et de foire et un train de marchandises quotidien.

La ligne arrive à la halte de Pierrelongue toujours
debout, un peu à l'extérieur du village même si le nom est un peu effacé.

Le viaduc métallique suivi du tunnel de Pierrelongue.
(Photo Ph. Grimonet)
Le pont en treillis sur l'Ouvèze (1950) entre Pierrelongue et Buis-les-Baronnies.
(Photo Ph. Grimonet)
Sans doute au même endroit, un train de marchandises composé de wagon à deux
essieux (1950).
Cost-Montbrun (Les Pères)
Comme on peut le voir sur cette carte postale, la halte est tenue par un cheffe
de halte qui pose pour la photo.

Côté rue, on retrouve la cheffe de halte, bien entourée et à côté de nombreuses
caisses, déposées ou à expédier.
(Photo
Ph. Grimonet)
Le train en direction d'Orange entre en gare de Cost.
Photos
Ph. Grimonet)
Arrivée d'un train en gare de Cost et croisement.

Buis-les-Baronnies
Nous changeons de département, maintenant nous sommes dans la Drôme provençale, au bord de l'Ouvèze.

Vue générale de Buis-les-Baronnies et avenue de la gare.

En noir et blanc, en couleur et amplement timbrée, la gare de Buis-les-Baronnies
au milieu de ses 2000 âmes.


Toujours le quartier de la gare, mais ça se précise, on aperçoit des bâtiments
ferroviaires.
Et enfin la gare un peu seule au bout de l'avenue bordée d'arbres.

Et au fond le " Rocher Saint-Julien ".

Photo souvenir du train inaugural du 7 mai 1907 prêt à repartir vers Orange.
C'était vers seize heures.

... les heures du petit train sont comptées.


Buis-les-Baronnies terminus de la ligne. Aujourd'hui c'est un centre fiscal
local. Heureux fonctionnaires qui travaillent dans un ancien bâtiment
ferroviaire. Une plaque commémorative garde le souvenir de l'existence du petit
chemin de fer d'intérêt local (1907-1952).

Le dernier train circule le 13 décembre 1952, avant l'arrêt définitif de
l'exploitation. La ligne est déclassée le 12 novembre 1954 et déferrée l'année
suivante. L'autocar prendra la relève.
Une belle durée de vie par rapport aux autres lignes à voie métrique d'intérêt
local.
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Notes :
Sources :
Sites :
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Entre Violès et Sablet, la plate-forme. Vues en direction de Buis-les Baronnies.
Culée d'un ancien pont.