Baguenaude
William Clochard, (1894-1990), artiste peintre français
Marc André Dubout
Je
connaissais le tableau pour avoir donné une conférence sur "l'histoire du
tramway de Paris à Saint-Germain-en-Laye" qui commença à Rueil en 1853 mais je
ne connaissais pas le peintre sauf son nom William Clochard.
C'est en terminant l'année à la médiathèque de Rueil qu'à l'occasion d'une
exposition sur les personnalités ayant habité Rueil qu'un tableau sur William
Clochard me le fit découvrir davantage.
William
Marcel Clochard, de son vrai nom Horace Marcel Clochard, est né le 1er
mai 1894 à Bordeaux et mort le 13 octobre 1990 à Nogent-le-Roi. Très jeune
William vint en pension à Rueil. Il apprend à jouer du violon et son professeur
est Maurice de Wlaminck (1876-1958), un peintre classé dans la catégorie des
"fauves".
Autodidacte très jeune, en plus du violon, Clochard participe aux "Nouvelles
en bois blanc", un journal de pensionnat qu'il illustre de ses dessins. Il
faut dire qu'il est à "bonne école".
Autodidacte, il entretient une relation d'amitié avec Wlaminck qu'il admire et au
cours de laquelle il a rencontré les peintres Pablo Picasso et Moïse Kisling
mais aussi Apollinaire.
En 1915, il est fait prisonnier mais reste très actif auprès de ses camarades,
rencontres sportives, concerts improvisés participation à un journal de camp,
etc.
Son admiration et amitié pour Wlaminck durera jusqu'en 1926, date à laquelle il
expose au Salon des Indépendants et se brouille avec le Maître.
C'est aussi en 26 qu'il rencontre Solange Raimbault, une passionnée de danse qui
sera reconnue à Rueil-Malmaison et qu'il épousera un an plus tard.
S'il vit de son violon, il s'épuise dans la peinture et travaille sans relâche,
dehors, chez lui, il veut se démarquer du style de Wlaminck.
En 1933, le couple et leur nouveau-né s'installent en Eure-et-Loir à Saint-Lucien
où il achète une maison. C'est à cette époque que la maturité de l'artiste
éclate : Clochard ne fait plus du Wlaminck comme cela lui a été trop
souvent reproché, Clochard fait du Clochard.
À sa
palette sont accrochées toutes les scènes de son environnement : moissons,
nature, couchers de soleil, scènes de Beauce... et trains et passage à niveau.
D'ailleurs à l'exposition de la médiathèque, c'est ça qui m'a plu : Clochard
peintre des trains et poètes des passages à niveau.
Ainsi 1700 toiles, référencées dont certaines ont été exposées, à Paris,
Chartres, Maintenon
D'après un article du 12 octobre 1994 de Liliane LangellierCentenaire de la mort de William Clochard.
En avril 1957, il écrit « La suppression du train à vapeur et des passages à niveau transformera le paysage. Il se peut que d'autres décors de ciment et de plastique, demain, charment les hommes, mais ces perspectives me désolent, c'est pourquoi j'ai voulu fixer, avant leur disparition, ces pittoresques images qui m'ont été toujours source d'émotion ».
Clochard, en tant
qu'artiste contemporain, a exploré des scènes urbaines incluant, ici le tramways
à vapeur Paris—Saint-Germain qui traversait Rueil ou il avait passé une partie
de son enfance. Les artistes contemporains ont souvent été attirés par les
éléments urbains et la manière dont ceux-ci interagissent avec l'environnement.
Dans cette toile, acquise par la Ville de Rueil-Malmaison, Clochard a cherché à
capturer l'énergie, le mouvement et la dynamique de ce nouveau moyen de
transport.
William Clochard et la peinture des trains.
William Clochard est un artiste contemporain connu pour sa fascination pour les
trains et les paysages ferroviaires. Sa peinture capture souvent la beauté des
trains, des gares et des scènes ferroviaires, en mettant l'accent sur les
détails et les nuances des environnements urbains.
Il utilise des techniques variées pour représenter ces scènes. Ses œuvres
captivent souvent par leur précision et leur manière de saisir l'atmosphère
unique des lieux où les trains évoluent.
Ses tableaux ne se limitent pas seulement à la représentation des trains en tant
qu'objets mécaniques, mais cherchent à transmettre l'émotion et l'énergie qui se
dégagent de ces espaces. Ses peintures peuvent ainsi évoquer une nostalgie
romantique pour l'âge d'or des chemins de fer ou mettre en lumière la complexité
et la modernité du ferroviaire contemporain.
En mêlant réalisme et interprétation artistique, Clochard réussit à créer des
toiles qui attirent l'attention sur la beauté souvent négligée de
l'environnement ferroviaire. Ses œuvres sont appréciées tant par les passionnés
de trains que par les amateurs d'art intéressés par la façon dont il capture la
lumière, les mouvements et l'ambiance des endroits qu'il peint.
Les trains dans la campagne
William Clochard exprime souvent son intérêt pour les trains évoluant à travers
des paysages campagnards dans ses peintures. Son art capture la fusion entre la
puissance industrielle des trains et la quiétude des environnements naturels.
Dans ses œuvres, Clochard met en valeur la manière dont les trains traversent
la campagne, créant une symbiose entre la modernité des chemins de fer et la
beauté intemporelle des paysages ruraux. Il se concentre sur la représentation
précise des détails, des lignes, des couleurs et des jeux de lumière pour saisir
l'interaction harmonieuse entre la machine et la nature.
Ses tableaux peuvent montrer des locomotives filant à travers des vallées,
longeant des champs verdoyants ou serpentant le long de rivières sinueuses. Il
cherche à capturer l'essence du voyage ferroviaire, mettant en lumière la façon
dont les trains deviennent des éléments organiques du panorama rural.
L'œuvre de Clochard offre souvent une vision poétique de la coexistence entre la
technologie moderne et la splendeur tranquille de la nature, invitant le
spectateur à contempler la rencontre entre ces deux mondes distincts mais
complémentaires.
Le tortillard des vacances - 46*55 cm. - huile sur toile.
Train dans la neige ou Sur une route du Morbihan - 46*56
cm. - huile sur toile.
La locomotive - 45*54 cm.
Les gares
William Clochard consacre une part significative de son travail artistique à la
représentation des gares. Ses peintures capturent l'essence même de ces lieux
emblématiques, souvent chargés d'histoires, d'activités et de mouvements.
Il saisit la diversité architecturale des gares, des plus anciennes et
empreintes de tradition. La fascination de
Clochard pour les gares réside dans la manière dont ces espaces incarnent la
rencontre de différentes réalités : le brassage des voyageurs, la diversité
culturelle, le rythme des départs et des arrivées.
À travers ses toiles, il parvient à retranscrire l'atmosphère animée des gares,
avec leurs passagers pressés, les trains attendant sur les quais, l'éclat des
lumières et les détails architecturaux qui rendent chaque gare unique. Il
capture également les moments de calme, lorsque les lieux sont moins fréquentés,
offrant ainsi une palette émotionnelle variée à ses œuvres.
La façon dont Clochard aborde les gares dans ses peintures transcende souvent la
simple représentation physique de ces espaces pour capturer l'essence même de
leur importance sociale, culturelle et historique. Ces représentations sont
appréciées pour leur capacité à évoquer une variété d'émotions et à susciter la
réflexion sur la signification des gares dans nos vies contemporaines.
Le Passage à niveau
La Seine et les remorqueurs à vapeur À l'évidence, la Seine a été une
source d'inspiration majeure pour de nombreux artistes impressionnistes, en
particulier à Paris et dans la proche banlieue.
Hommage
L'association
des Amis de William Clochard (AARTWIC), représentée par sa présidente, Edwige
Krob, petite-fille du peintre, a dévoilé samedi à Saint Lucien, sur la maison où
l'artiste vécu de 1933 à 1990, une plaque à sa mémoire.
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Street scene - 21" x 25 1/2" in
Bahnhofszene - Huile sur toile - 35 * 47 cm
Le passage à niveau
William Clochard explore la symbiose entre la technologie des chemins de fer
et l'environnement humain. Dans sa peinture, ces croisements entre les routes et
les voies ferrées sont représentés avec un souci du détail et une atmosphère
souvent empreinte de réalisme romantique.
Il utilise le passage à niveau comme élément central pour mettre en valeur la
coexistence dynamique entre la vie champêtre et le mouvement lent et puissant
des trains.
Sa peinture évoque l'aspect tranquille de ces lieux lorsque l'on devine les
voies plus qu'elles n'apparaissent.
Photo de l'article de journal publié où l'on voit l'artiste et sur le chevalet
un tableau représentant un chemin de fer local, un "tortillard" ou un "tacot"
tracté par une vielle locomotive bi-cabine en accotement d'une route à la
traverse d'un village. À côté sur la route un passant seul semble marcher de
concert dans la même direction que le train.
Comme de nombreux peintres, impressionnistes, Clochard a su capturer la beauté
et la vie le long des rives de la Seine. Les scènes de quais, de ponts ainsi que
les activités le long du fleuve ont souvent été représentées dans l'art.
Si Clochard a exploré ce sujet dans ses œuvres, il a probablement cherché à
capturer l'atmosphère particulière de la Seine, peut-être en mettant l'accent
sur la lumière changeante du fleuve, les reflets, l'architecture des bâtiments
riverains ou les moments de promenade avec Wlaminck le long des rives.
Mais aussi les Remorqueurs à Paris. Huile sur toile signée en bas à
gauche et titrée au dos. 55 * 65 cm.
William Clochard a peint
les bords de Seine à Chatou, où enfant il allait se promener avec Wlaminck et
plus loin encore des marines.
Ce qu'en présente la Société historique de Rueil-Malmaison. (Médiathèque automne
2023)
62 rue du Chemin Neuf - 28210 Lormaye
« Nous voulions marquer les 30 ans de sa disparition. William Clochard a
peint 1.700 toiles référencées, des scènes de campagne, des marines, des trains
à vapeur. Il exposait tous les ans à Paris, Chartres et Maintenon ».