Baguenaude
Baguenaude sur la Petite Ceinture - De L'Est-Ceinture à la Gare de Saint-Ouen
MAD
Ma dernière baguenaude s'est arrêtée à l'Est-Ceinture,
rebaptisée Rosa Park en l'honneur de la militante américaine Rosa Louise
McCauley Parks (1913-2005).
En 1955, elle refusa de céder sa place à un passager blanc dans un autobus à
Montgomery (Alabama) alors que le chauffeur le lui demandait. Depuis, elle est
considérée comme la première dame des droits civiques et la mère du
mouvement pour la liberté. À cette époque, les personnes d'ascendance
africaine étaient victimes d'injustices aux États-Unis d'Amérique.
J'ai à nouveau retraversé la grande place où deux doubles voies se trouvent noyées dans la chaussée pavée. Puis elles s'engouffrent dans la friche et disparaissent derrière la grille cette fois infranchissable. Alors je monte sur le large pont de la rue d'Aubervilliers.
Sur le pont de la rue d'Aubervilliers, vue en direction de la banlieue. Dans la
friche, au centre, le tracé des anciennes voies de la Petite-Ceinture et à
droite le raccordement entre les voies de l'Est et la Petite-Ceinture récemment
reconstruit.
À l'extrême gauche se sont les voies du tramway T3b.
On peut supposer que l'espace entre les deux est destiné à la repose à voie
unique de la section abandonnée de la Petite-Ceinture.
Plan des voies des Chemins de fer de l'Est (d'en bas à gauche vers en haut à
droite) et de la Petite-Ceinture d'en haut à gauche vers le bas à
droite).
Vue de l'autre côté du pont de la rue d'Aubervilliers, la nouvelle double
voie qui rejoindra les voies du Nord et à droite celles de la
Petite-Ceinture qui vont disparaître, au fond, sous les nouveaux immeubles et
que je perdrais de vue sur une bonne longueur.
La friche à gauche, c'est la plate-forme des anciennes voies qui mènent à
l'ancienne gare de marchandises de La-Chapelle-Charbons.
Côté Ouest la nouvelle double voie en direction des voies du Nord passe
au-dessus du boulevard Ney par un nouveau pont qui remplace e pont Soudé
Je perds le tracé de la ligne. Ici la sortie du tunnel du pont de la rue
d'Aubervilliers. Ce sont les voies du Tramways T3b à la Porte d'Aubervilliers.
Sur les terrains de la gare de La Chapelle-Charbons. Un immense chantier
ferroviaire est actif. À droite le faisceau de voies de La Chapelle-Charbons.
Vue vers l'Est.
La pose de poteaux support de caténaire, lots de traverses, engins de chantiers
sont présents.
L'ancien triage de La Chapelle a laissé place à un vaste chantier en
construction. Des éléments de voies et aiguillages sont en attente de pose.
Des lots de traverses sont stockés encore dans leur emballage, les poteaux de
caténaire sont dressés mais ne supportent pas encore les fils. À priori c'est
la double voie qui traverse le boulevard du Maréchal Ney en passage supérieur
pour rejoindre le faisceau du Nord.
Le quai couvert de l'ex. Entrepôt de la SERNAM. Les voies de part et d'autre
ont été déposées. À gauche le bâtiment de Calberson-Ney (GEODIS). Vue en
direction de l'Est.
De La Chapelle-Charbons, il ne reste plus grand chose du "monde
d'avant" sinon ces pavées qui vont sûrement disparaître aussi
Après être passée sous l'établissement Geodis, que l'on voit au fond, la
ligne ressort le long du boulevard du Maréchal Ney
En tournant dans le quartier, je tombe sur les anciens ateliers de La
Chapelle-Charbons qui sont restés dans leur authenticité.
Dans le quartier en pleine rénovation, plus précisément au Rond-Point de la
Chapelle, un panneau atteste de l'activité de la gare de marchandises de la fin
du XIXème S.
La place de La Chapelle et la gare de marchandises. Les bâtiments ont résisté
au temps et sont encore en bon état de conservation.
Les agents de la gare de voyageurs de La Chapelle-Saint-Denis posent pour la
postérité en uniformes et casquettes.
La station de la Chapelle-Saint-Denis avec un train en direction de l'Ouest.
La Petite-Ceinture et à gauche les voies de la navette vers la gare du Nord.
Dans la nuit des 20 et 21 avril 1944, le Nord de Paris et la Commune de
Saint-Denis sont bombardés par les Alliés afin de limiter le déplacement des
troupes allemandes. La gare de voyageurs est presque totalement détruite.
Inutile de la chercher, elle n'existe plus et elle avait été fermée aux
voyageurs en 1934.
Tout ce quartier est en mutation
Le raccordement de l'
L'usine à gaz a disparu dans les années soixante, disparu aussi le triangle de
raccordement des gares du Nord et de l'Est avec la Petite-Ceinture. Il ne reste
que les voies de l'Est et encore beaucoup ont été enlevées.
Je longe le boulevard du Maréchal Ney et retrouve les voies de la
Petite-Ceinture juste après l'ancienne gare La Chapelle-Saint-Denis (disparue)
un peu avant la porte de la Chapelle.
Ici l'amorce de la nouvelle voie de raccordement vers la gare du Nord. Le
triangle a disparu, dans les années 2020, l'échange de wagons entre les deux
gares ne le justifiant plus.
La gare de la Chapelle-Saint-Denis. La Petite-Ceinture passe sous les voies de
Paris-Nord. Un train se dirige vers la gare Est-Ceinture.
La gare de la Chapelle-Saint-Denis avec à gauche une navette qui se dirige vers
la gare du Nord et à droite un train de ceinture se dirigeant vers l'Ouest.
La navette fut supprimée en 1908, à cause de la concurrence du métropolitain.
L'ancien raccord à double voies vers les gares du Nord et de l'Est. Il était
situé entre les stations Est-Ceinture et La Chapelle Saint-Denis, un peu
après la rue d'Aubervilliers.
On voit en arrière-plan le raccordement qui se dirige vers la gare du Nord.
L'entrée de la gare de La Chapelle-Charbons.
La gare de La Chapelle-Charbons. Société des Charbonniers réunis.
Le Métropolitain, station de La Chapelle. Ce concurrent entraîna la
suppression de la navette Gare du Nord gare de la Chapelle-Saint-Denis
(Petite-ceinture).
La gare des marchandises de la Chapelle.
20 mai 1910
Les 040-TA Nord sont de vieilles machines construites entre 1866 et
1882 qui ont été tendérisées au début XXème S. pour
terminer leur carrière dans les dépôts où, infatigables elles étaient affectées à la manœuvre des wagons. Elles excellaient à la traction des
trains lourds, les trains de charbon ou dans les environnements sidérurgiques.
Quand on les apercevait dans les gares, c'étaient pour la remonte des voitures
mais jamais des tâches nobles. Non elles œuvraient dans les sites industriels.
Les manœuvres de wagons, les triages, les houillères, les ballastières, le
monde caché du chemin de fer, le monde qui fait son charme qui sent bon le
charbon et l'huile chaude, c'est là qu'on les trouvait.
À quatre essieux moteur, emportant avec elle son approvisionnement, (comme le
chauffeur sa gamelle) qui lui donnait une meilleure adhérence, quand on les
voyait sur une ligne c'était pour tracté un train de marchandises. Mais il a
existé une exception, quelques 040-TA du dépôt des Joncherolles ont été
affectées au "Refoulons" (ligne Enghien—Montmorency) pour
refouler l'unique rame de Bidel de 3ème classe et le fourgon à
bagages, depuis la cité balnéaire jusqu'aux hauteurs de la vallée de
Montmorency. Les plus vieux d'entre nous l'ont peut être connu, le dernier train
s'est éteint le 10 juin 1954, j'avais 5 ans et la loco soufflait en gare
d'Enghien-les-Bains lorsque nous allions voir de vieux amis à mes parent.
"REFOULONS" criait le Chef de train pour donner le départ à la
machine qui était en queue.
Ces vénérables serviteuses des sites comme Paris-Nord, La Chapelle-Triage, La
Chapelle-International, Le Landy, et un peu plus loin, Gennevilliers,
Saint-Denis, Saint-Ouen, Aubervilliers les "Coucous" du Nord ont
disparu dans les années soixante, une longévité de 90 ans, c'est pas mal.
La Petite-Ceinture continue sa course vers l'Ouest. Les rails sont encore en
place bien que plus utilisés. Un peu plus loin (non visible), le raccordement
Ouest de la gare du Nord ouvert en 1893. Ce double raccordement à 2 voies
permettait à la Compagnie de Nord de faire le tour de Paris dans les deux sens,
les trains revenant à la gare du Nord. Toutes les demi-heure un train part
vers la PC-Est et un autre vers la PC-Ouest. Service qui existait à la
Compagnie de l'Ouest à partir de Saint-Lazare.
Et puis impossible de marcher le long de la voie, cette dernière est bien
gardée par de solides grilles d'une bonne hauteur. Ces grilles sont
postérieures aux expulsions de 2016-17 des sans-abris qui ont envahis
littéralement la plate-forme de la Petite-Ceinture;
Un chemin d'accès aux voies. Au fond le pont de la rue des Poissonniers.
Vue du pont de la rue des Poissonniers, en direction de l'Est. Chantier du
"Jardin des traverses" qui a succédé aux campements des sans-abris
(hiver 2016-17).
Images de la
video "Petite-Ceinture refuge" (youtube).
Sur le pont rue des Poissonniers, vue en direction de l'Ouest. La voie intérieure est recouverte de calcaire et certainement cette section va être
ré-ouverte au public.
Puis sur une courte section la voie extérieure l'est aussi.
La ligne s'incline légèrement vers la gauche à l'approche de la gare porte de
Clignancourt dont on aperçoit le BV au fond surplombant les voies.
À droite la passerelle d'accès aux voies pour les futurs promeneurs. Vue vers
l'Est.
La gare du Boulevard Ornano (1878). Vue du BV côté place des Tirailleurs
sénégalais, avenue de Clignancourt. Dommage que la devanture de la gare ait
été massacrée.
Je change de côté (rue Belliard). Le long des anciens quais de la gare de la
porte de Clignancourt est installé le jardin du Ruisseau que l'on distingue
derrière ces grilles.
Vue de la gare de la porte de Clignancourt, du pont de la rue de la rue du
Ruisseau.
Vue vers l'Ouest.
Un ancien panneau interdisant le jet d'ordures sur les voies.
À gauche, on voit une autre passerelle d'accès aux voies qui sera
prochainement ouverte au public.
Je suis rue du Poteau et je vais suivre la rue Leibniz, toujours vers l'Ouest.
La ligne est maintenant en souterrain, la couverture est baptisée Promenade
Dora Bruner "On recherche une jeune fille Dora Bruner, 15 ans, 1m,55,
visage ovale, yeux gris-marron, manteau sport gris, pull-over bordeaux, jupe et
chapeau bleu marine, chaussures sport marron...". Paris-soir 31/12/1941
- (in Dora Bruner - Patrick Modiano).
À partir de la rue du Poteau, la ligne est en souterrain. Sur cette section
divers oculis (puits de lumière) suivent le tracé.
Puis un petit bâtiment en fer et briques dont je ne connais pas l'emploi.
Quelques centaines de mètres plus loin la ligne ressort sous le pont de la rue
Vauvenargues et c'est la gare de la porte de Saint-Ouen dont on voit
l'extrémité des quais.
À droite de la tranchée la colonnade de la rue de Leibniz.
Plaque rue Vauvenargues.
Je descends par la passerelle d'accès et me promène sur les quais. Au fond on
voit le bout du tunnel, rue du Poteau.
Le souterrain, côté Ouest est grillagé comme tous les tunnels de la ligne.
Noter la date de construction 1889.
Les entre-voies sont de recouverts de copeaux de bois et les murs sont graphés.
Pont de la rue Vauvenargues.
Sur la voie extérieure un surplomb permet un élargissement de la rue. Des
colonnes supportent une poutre en fer riveté reliée au mur par des supports en
fer transversaux et entre chaque support une petite voûte en brique cintrée
fait office de tablier.
Détail de l'ensemble, colonne, poutre, supports transversaux et voûte en
briques.
Le pont de la rue Vauvenargues est en pierre de taille.
Vue du BV en surplomb des voies (direction Ouest). Sur le quai extérieur des
tables, chaises et chaises longues sont le prolongement d'un bistrot qui occupe
le BV.
Vues vers l'Est, le tunnel a été construit en 1889.
Sous la gare les voies s'enfoncent dans l'obscurité, interrompue par un premier
oculus qui donne de l'air, (n'oublions pas que c'étaient des trains à vapeur
qui desservaient la Petite-Ceinture et un peu de lumière aussi.
Au niveau de l'avenue de Saint-Ouen le BV typique de la ligne. Sur la carte
postale vue de l'entrée rue Belliard.
C'est là que je m'arrêterai pour cette balade agréable.
Une association de sauvegarde de la Petite-Ceinture a été
créée en 1992 avec pour objectif de défendre l'ensemble de la ligne et
d'éviter son démantèlement.
https://petiteceinture.org/