Baguenaude
Baguenaude sur la Petite Ceinture - De la Cité universitaire à la Porte de Charenton
MAD
La
Petite Ceinture n'est pas toujours accessible. Les souterrains qui ont
été revêtus d'une dalle qui a augmenté leur longueur sont fermés, des zones
en travaux comme celle du futur passage de la ligne 14 de la RATP sont gardées
et puis l'administration ne veut pas prendre le risque d'un problème sur son
territoire. Cela dit des espaces sont sommairement aménagés pour les
promeneurs et assez bien fréquentés même si une des voies est restée en
place, ce qui ajoute au charme.
On rappellera brièvement - il y a de nombreux ouvrages sur la Petite Ceinture - qu'elle a été créée sous le Second Empire (1852) afin de relier, entre elles, les gares parisiennes des grandes Compagnies. La ligne construite d'entrée de jeu à double voie a une longueur de 32,5 kilomètres et fait le tour de Paris à l'intérieur des boulevards des Maréchaux. Entre 1862 et 1934, elle connaît un important trafic voyageurs et jusqu'en 1993, elle voit passer des trains de jonction et des trains express passant par Paris.
J'ai pris le RER C jusqu'à la station Cité universitaire, puis immédiatement après la sortie de gare, j'ai pénétré dans le parc Montsouris que la PC traverse en partie d'Est en Ouest en une profonde tranchée maçonnée.
Vue vers l'Ouest, il n'existe plus que la voie extérieure. La maçonnerie
disparaît sous la végétation qui la recouvre et qui bouche l'entrée du
tunnel qui passe sous la ligne de Sceaux, sans raccordement.
Au bout de la rue Liard, on débouche sur la rue de l'Amiral Mouchez. On voit la
tranchée et au fond le pont de la rue Cazan qui donne vers le parc Montsouris.
Carte postale d'époque vers la gare Montsouris-Ceinture. Les habitations
ont été démolies. Comme plusieurs autres gares, celle-ci était construite
au-dessus des voies. (PK 16).
Gare de Montsouris sur l'ancienne ligne de Sceaux, aujourd'hui RER C (station
Cité universitaire). La correspondance entre les deux stations n'était pas
directe et demandait un peu de marche à pied.
La Petite-Ceinture - Train spécial du COPEF : 2 éléments X 4500 dans la
tranchée de Montsouris 1987.
Un peu plus, vers l'Est, la plate-forme s'élargit et c'est là que se situait
un faisceau de voies à la Porterne des Peupliers, le long de la rue
Savarin.
C'est l'ancienne gare de marchandises, La Glacière-Gentilly à la Poterne
des Peupliers
Pont de la Poterne des peupliers.
Vue vers l'Est. Á la place des voies au niveau de la Poterne des peupliers,
une allée a été aménagée. C'est à cet endroit que la Bièvre entre dans
Paris.
Vue vers l'Ouest.
La gare de Maison blanche à la porte d'Italie. Comme d'autres, le bâtiment voyageurs surplombait les voies. (PK 18).
Un panneaux explicatif vante l'aspect" faune" et" flore" que
l'abandon de la voie ferrée a permis.
Ah ! Tiens une barrière et des voitures. Un petit panneau, sur la grille
indique la présence de travaux. Et au fond le tunnel est fermé. Mais que se
passe-t-il ? On va le savoir.
Ben Voilà "À partir de janvier 2023, des trains vont circuler".
Parce que c'est le prolongement de la ligne de métro n°14 de la station
Olympiades à l'aéroport d'Orly.
Et bien ils sont en retard ces trains (on est habitué). Vers l'Ouest la
plate-forme est compactée mais pas de trains, ni de rails. Vue du pont de la
rue Gandon.
Et vers l'Est, c'est la même chose, toujours pas de rails et sous l'avenue de
Choisy la voie disparaît.
J'ai raté la gare souterraine de Paris-Gobelins qui
s'embranche à l'intersection de l'avenue d'Ivry et de la rue Régnault. J'y
suis retourné le lendemain.
L'entrée de la gare SNCF des Gobelins. Cette gare construite en 1903
s'embranchait en double voie sur la Petite Ceinture au PK 17,819.
(Photo
Wikipédia)
Á l'époque , c'était
une gare essentiellement charbonnière, créée sur des terrains vagues de la
ville.
(Photo
Didier Duforest)
L'embranchement de la
gare des Gobelins sous la rue du Château des Rentiers. Il était autrefois à
double voie. Puis en tunnel courbe sous la rue Régnault.
Il débouche au niveau
de la rue Nationale dans l'avant gare. Au fond les voies sont sous la dalle des
Olympiades.
(Photo
Didier Duforest)
L'avant gare des Gobelins en 1985. Il y avait encore un trafic fret. Elle est
désormais sous la dalle des Olympiades.
Aujourd'hui, elle n'est
plus desservie par le rail. De chaque côté de la voie, abandonnée mais
pas déposée, on voit les voies routières (entrée des véhicules à gauche et
sortie à droite).
On arrive bientôt à l'ancienne gare d'Orléans-Ceinture ou Massena.
Elle était construite sur trois niveaux à partir de la rue Régnault.
En revanche côté voies, seul le troisième était au niveau des voies. Il faut
dire que la rue Régnault vers l'Est est en pente et que la tranchée de la
Petite-Ceinture se transforme vite en remblai.
La plate-forme passe devant la gare Massena, pas les rails, ils ont été
déposés, l'herbe a poussé. Vue en direction de l'Ouest.
La gare d'Orléans-Ceinture, vue en direction de l'Ouest avec un train se
dirigeant le Point du jour (Garigliano). (PK 20).
Et de l'autre côté (vers l'Est). Horreur ! La plate-forme existe mais au fond
un immeuble tout neuf devient un obstacle insurmontable et irréversible, la PC
est interceptée grave.
https://petiteceinture.org/la-ligne/nouveau-pont-rails-petite-ceinture/
Je passe de l'autre côté de l'immeuble, puis un autre plus grand, puis encore
un autre, c'est foutu ! Le raccordement de Massena qui mène vers les voies
d'Austerlitz a carrément disparu, on ne reconnaît plus le lieu.
Sur le pont au-dessus de la Seine.
Rien n'a bougé, on pourrait s'attendre à voir passer un
"marchandises". Il y a même une bretelle de raccordement, c'est parce
qu'au fond il y a la gare frigorifique de Paris-Bercy.
La gare Paris-Bercy, haut lieu du "pinard" a été créée en
1849. Les embranchements constituaient un réseaux de 9,4 kilomètres et il y
avait 42 plaques tournantes, c'était une ville dans la ville. Les mouvements de
wagons se faisaient à l'aide de chevaux puis avec des locotracteurs Latil. Tout
ça a disparu. Adieu "élixir à neuf degré".
L'aiguillage d'entrée de la gare frigorifique de Paris-Bercy.
La 230 g 353 en gare de la Rapée-Bercy à l'occasion d'un train spécial
d'amateurs.
À Bercy, un wagon foudre pour le transport du vin.
Le site est envahi d'herbe, d'arbres, on ne voit plus rien et pourtant tout y
est, rails, aiguillages, poste de surveillance, support de caténaire, signal.
Le raccordement de la gare de Lyon est lui aussi intercepté par une
dalle en béton, pas le temps de démonter les rails, le béton a déjà
recouvert les deux voies et des aiguillages prisonniers pour toujours.
La double voie continue et passe au-dessus de celles de la gare de Lyon,
là c'est du sérieux, TER, TVG, ça circule mais plus de raccordement.
Et j'arrive rue de Charenton. Le BV de la gare de la Porte de Charenton
est toujours debout mais ses accès aux voies de la PC et de Lyon sont
abandonnés.
Gros plan sur la gare de la Porte de Charenton. (PK 21).
Le Bâtiment voyageurs de la Porte de Charenton coté rue de Charenton.
Tout de même, cette Petite-Ceinture, elle communiquait avec toutes les lignes
de grandes gares et elle avait des stations de correspondance intra-muros.
Une association de sauvegarde de la Petite-Ceinture a été
créée en 1992 avec pour objectif de défendre l'ensemble de la ligne et d'éviter
son démantèlement.
https://petiteceinture.org/