Le chemin de fer et la littérature
Jean Anglade
Les puysatiers sont des perceurs de
puits. Ce livre parle de ceux qui ont percé le puy de Massebeuf entre 1839 et
1848 pour creuser le tunnel du Lioran au pic et à la pioche. Ils leur a fallu
neuf ans d'enfer, de ténèbres, d'éboulement, d'épidémie pour ouvrir les
1414 mètres du tunnel le plus long de France.
(Ndlr) Il s'agit ici l'histoire du percement du premier tunnel du Lioran destiné
à la circulation des tombereaux et des charrois. Le second tunnel du Lioran
long de 1515 m a été lui destiné au passage des voies du P.O.
Les puysatiers
L'année 1841 amena deux autres changements d'importance. Quatre cent cinquante
deux mètres de galeries avaient déjà été creusés. Afin de faciliter l'évacuation
des déblais, les ingénieurs imaginèrent de remplacer les tombereaux, dont les
roues creusaient dans le revanché des ornières profondes par des rails en bois
et des wagonnets. François Mavel, n'y perdit pas moins son emploi. Attelés les
uns aux autres, les trains de wagonnets étaient tirés par des chevaux.
Page 242
J'espérais, comme j'ai
dit, que mes deux fils jumeaux me remplaceraient un jour à la tête de mes
transports. Deux cervelles valent mieux qu'une seule. Or je me suis trompé. Il
s'est passé une chose déplorable. Auguste et Joseph se sont pris de passion
pour les trains et de plus en plus désintéressés aux chevaux. Le tunnel inférieur
a déterminé leur carrière. A l'âge de vingt ans, ils ont obtenu un emploi au
P.O. débutant comme serre-freins, ils se sont peu à peu élévés dans la hiérarchie
du rail pour devenir enfin l'un chauffeur, l'autre mécanicien. Ils ont conduit
des locomotives Forguenot (Forquenot). A la belle saison, ils tiraient un
wagon-salon à l'usage des touristes de première classe entre les gares de
Saint-Denis-de-Martel et de Murat par Figeac et Aurillac.
Pages 341, 342
Note
:
Source :
|