Corbillard

Marc André Dubout
octobre 2025

Le corbillard (ou fourgon funéraire) transporte le cercueil du lieu de la mise en bière à la cérémonie puis au lieu d’inhumation ou de crémation.
Historiquement hippomobile, il est aujourd’hui majoritairement automobile (breaks aménagés, fourgons ou véhicules spécialement carrossés) équipés d’un dispositif de fixation pour le cercueil et souvent d’un habillage intérieur sobre. Dans les pays occidentaux on le voit généralement en noir ou gris, couleurs associées au deuil, tandis que dans d’autres régions il peut être blanc ou décoré selon les coutumes locales. Certains corbillards ont des vitres pour permettre aux proches de voir le cercueil, d’autres sont entièrement occultés pour préserver l’intimité. Il existe aussi des règles et normes (sécurité, immatriculation, habilitation du conducteur) qui varient selon les pays.

Mais d'où vient ce nom de "corbillard" ?

Il se trouve qu'aux archives communales de Corbeil-Essonnes à l'occasion de recherches sur Paul Decauville, je suis tombé sur un document, sans doute mal rangé, mais bien intéressant sur l'origine du nom et concernant la Seine puisqu'au Moyen Âge, des bateaux à fond plat faisaient la navette entre Paris et Corbeil pour apporter des denrées et des matériaux de construction. Ils étaient appelés " corbeillards ". Lors de la grande épidémie de peste, ces bateaux servirent à évacuer les morts et le terme resta associé aux véhicules funéraires.
Associé à ce texte était joint une gravure publiée par " Le Pélerin ", un hebdomadaire d’actualité français créé le 12 juillet 1873 et édité par Bayard Presse dont il est le titre fondateur montrant le Corbillac1 un coche d'eau naviguant entre Paris et Corbeil2 sous le règne d'Henri IV. 7


Gravure de Gerrit Pietersz Sweelink.


Un récent article du Parisien de Romane Tardy (24 avril 2019) a parlé du sujet

 

Notes :
  • 1 Sous le règne d'Henri IV, Corbeil était une ville indépendante d'Essonnes. C'est en 1951 que ces deux communes ont fusionné pour devenir Corbeil-Essonnes.
    Essonnes, avec un "s" désigne la commune et Essonne sans "s" désigne la rivière et aujourd'hui le département.
     
  • 2 Gravure de Gerrit Pietersz Sweelink (1556-1612) est un célèbre peintre et dessinateur hollandais de l'Âge d'or néerlandais (1590 et 1610).

Sources :

  • Archives communales de Corbeil-Essonnes
  • Le Parisien du 24 avril 2019
     

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