Historique - La Brigade Fluviale

La Brigade Fluviale

La Brigade Fluviale a été créée le 30 juin 1900 par le Préfet Lépine 1 sur proposition du Secrétaire général 2. "Il est créée une brigade fluviale, composée de gardiens de la paix détachés de la police municipale". 
Cette
Brigade Fluviale est chargée de l'application des règlements en matière de navigation, de la surveillance des ports et des berges, etc. Les gradés et gardiens de la paix de la Brigade Fluviale sont placés sous l'autorité de l'Inspecteur Général de la Navigation et des inspecteurs sous ses ordres.
Les agents de la
Brigade Fluviale compteront toujours à l'effectif de la Police Municipale et seront administrés par la direction de ce service.
Les gardiens de la paix chargés des postes de secours établis sur les bords de la Seine et des canaux devront prêter leur concours à l'Inspection Générale de la Navigation et seront soumis sous ce rapport à l'autorité de cette attribution et des gradés de la
Brigade Fluviale. Tout comme les agents de la Brigade Fluviale ils s'occuperont de la police des berges et des ports à proximité de leur poste et veilleront à l'application des règlements relatifs à la Navigation. Administrativement ils resteront placés sous les ordres de leurs officiers de paix respectifs et c'est par leur intermédiaire qu'ils fourniront à l'Inspection Générale de la Navigation les rapports de renseignement qu'ils auront à établir ainsi que les contraventions qu'ils auront pu relever et toutes autres pièces intéressant la police fluviale.
Par le Préfet de Police, l'arrêté est signé du Secrétaire Général Émile Laurent 2
.


Organisation de la Brigade Fluviale
Deux ans plus tard, le 5 avril 1902 le Préfet de Police arrête : 
La section des gardiens de la paix, dite "Brigade Fluviale" (
article 1) est chargée d'assurer le bon ordre, la sécurité, le sauvetage des personnes c'est à dire la police en général sur la Seine et les canaux, les ports et leurs dépendances, dans la traversée de Paris et en cas de péril dans le ressort de la Préfecture de Police.
La Brigade Fluviale composée de 40 hommes (
article 2) est répartie comme suit :

Ces agents sont recrutés de préférence parmi ceux possédant des aptitudes professionnelles, tels que mariniers, pilotes, mécaniciens, charpentier de bateaux, scaphandriers, maîtres nageurs, etc. 
L'effectif de la Brigade sera divisé en trois sous-brigades commandées chacune par un sous-brigadier. Elles seront désignées par les lettre A, B, C
Chacune sera de service à tour de rôle comme suit (
article 3) : 

1er jour  A de 7 heures du matin à midi et de 7 heures du soir à 10 heures
B de midi à 7 heures du soir
C de midi à 5 heures du soir
2ème jour  A de midi à 5 heures du soir
B de 7 heures du matin à midi et de 7 heures du soir à 10 heures
C de midi à 7 heures du soir
3ème jour  A de midi à 7 heures du soir
B de midi à 5 heures du soir
C de 7 heures du matin à midi et de 7 heures du soir à 10 heures

Il y aura sur la Seine deux rondes de nuit de 6 hommes par semaine (article 4). Elles seront effectuées par la brigade dite de "grande journée" c'est dire par celle de service le matin. Lorsqu'elles auront lieu dans le 2ème Arrondissement de navigation, ces rondes incluront le Bassin de l'Arsenal. Il y aura également 4 rondes de nuit sur le Canal St Martin effectuées par une brigade de l'après-midi. Chaque ronde aura une durée moyenne de trois heures et demie.
Il est par ailleurs créé une permanence de nuit à l'Inspection Générale de la Navigation (
article 5). À cet effet, les gardiens feront à tour de rôle un service de 24 heures au poste de la Tournelle. Le gardien de service répondra aux appels téléphoniques, il transmettra les communications aux inspecteurs intéressés et préviendra l'inspecteur en cas d'accident sérieux on ira réveiller celui le plus voisin. Il devra se rendre à l'appel des mariniers en détresse et leur prêter son concours.
Chaque sous-brigadier marchera avec la lettre qu'il commande
(article 6). Le brigadier contrôlera les sous-brigadiers et les gardiens, il assistera au moins à l'appel chaque jour et son service sera réglé par l'Inspection Générale de la Navigation selon les besoins du service sans toutefois excéder huit heures.
Les gardiens de la paix dresseront des rapports sur tous les faits relevés dans leurs attributions mais aussi relatifs au maintien de l'ordre public, les bonnes mœurs sur la voie publique, sur la Seine et sur les quais. Ces rapports seront transmis à l'Inspection Générale de la Navigation ou au sous-Directeur de la Police Municipale, soit au Commissaire de police du quartier, soit à la 2ème Division
(article 7).
Les gardiens chargés des postes de secours établis sur les canaux et bords de la Seine devront prêter leur concours aux Inspecteurs de la Navigation Fluviale
(article 8). Ils transmettront également leurs rapports dans les mêmes conditions.
L'avancement et le traitement des gardiens de la Brigade Fluviale sont les mêmes que ceux de leurs collègues de la Police Municipale. Il en est de même pour les récompenses et les mesures disciplinaires
(article 9).
Les agents auront droits à trois permissions de tournées par mois et les absences dépassant un jour seront du ressort du Directeur de la Police Municipale
, celles d'une journée seront du ressort de l'inspection Générale (article 10).
Les Infractions seront signalées par rapport au Directeur de la Police Municipale. Les mesures disciplinaires seront du ressort de l'Inspection Générale de la Navigation (article 11).
Les pouvoirs de commandement de la Police Municipale sont délégués à l'Inspection Générale de la Navigation pour ce qui concerne la Brigade Fluviale mais l'administration et le contrôle sont retenus par le Sous-Directeur (
article 12). 
L'arrêté du 30 juin 1900 est rapporté (
article 13).
Signé Le Préfet de Police Lépine
(article 14)

brigade087.jpg (53121 octets) brigade086.jpg (49391 octets)Prise nocturne. Il s'agit peut-être de poissons, dans ce cas il sera distribué dans les hôpitaux de Paris. Les agents sont en tenue d'hiver avec leur tunique de cuir.
©
Préfecture de Police. Tous droits réservés.
brigade088.jpg (116675 octets) La Vigie et la Mouette 2 en 1914.
© Préfecture de Police. Tous droits réservés.
brigade089.jpg (155879 octets) La Vigie et la Mouette 2 en 1920 près de l'écluse de la Monnaie. À cette époque la Mouette a reçu un cabanage et une cabine.
©
Préfecture de Police. Tous droits réservés.
brigade091.jpg (42873 octets)  brigade092.jpg (60980 octets)© Préfecture de Police. Tous droits réservés. personnage à identifier Lépine, Guillemin ???

Le règlement manuscrit du Préfet Lépine 

Articles parus dans la presse peu après les directives données par la Préfet Lépine concernant l'organisation de la Brigade Fluviale et le recrutement des agents.

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Le Journal du 9 avril 1902

2 mai 1902

La tenue vestimentaire
Les agents de la Brigade Fluviale ont comme costume une vareuse et une casquette de marine portant une ancre en argent. Ils sont munis d'un cordage  long de dix mètres enroulé autour du corps et dont une extrémité se termine par une bouée ayant l'apparence d'un bâton court.

Brigadier Sous-brigadier muni du cordage de 10 mètres et de la bouée en forme de bâton blanc. Gardien de la Paix

Sur les canots automobiles Mouette et Vigie les tenues vestimentaires des pilotes et mécaniciens sont décrites dans un article du "Petit parisien" du 24 janvier 1904.
Le pilote est coiffé d'une casquette en drap bleu-marine et porte un vareuse à boutons d'argent. L'insigne qu'il porte au bras gauche est en aluminium et représente une roue de gouvernail.
Le mécanicien-chauffeur porte un costume ordinaire des marins, béret et blouse avec sur le bras gauche un insigne en aluminium représentant une hélice.


Les agents plongeurs

 Paris le 3 septembre 1900

Ce qu'en pense la Brigade Fluviale toujours en 1900, le 8 novembre.


Piscine des Tourelles, Louis Robert formateur des agents plongeurs en compagnie du Préfet

Les agents plongeurs

Annonce d'une nouvelle brigade d'agents plongeurs pour toute la durée de l'Exposition Universelle de 1900. Cette brigade sera composée d'une vingtaine de gardiens chargés de surveiller les berges de la Seine et prêts à sauver de l'infortune ceux qui tomberaient à l'eau.
La Brigade Fluviale sera opérationnelle le premier jour de l'Exposition Universelle

Le Petit Journal du 24 mars 1900

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La Brigade Fluviale - Les agents plongeurs, beaucoup d'appelés, peu d'élus - leur recrutement - Seront-ils noyés ?

La Vraie Police du 15 janvier 1902


Les scaphandriers

En 1912, le préfet Lépine créée les agents scaphandriers nouveau service rattaché à la Brigade Fluviale dans le corps des agents de la paix.
En cas de sinistre sur la Seine, ils partiront sur la nouvelle embarcation accompagnant le bateau pompe. L'équipe est composée de cinq hommes un brigadier et quatre gardiens.

Annonce de la création prochaine du service des agents scaphandriers après les agents plongeurs. Le concours aux postes à pourvoir est ouvert et leur mission sera d'aider les agents plongeurs, d'aider au renflouage des bateaux et d'aider aux recherches en cas de sinistre.
La Patrie
du 9 mai 1900

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Les chiens sauveteurs
Les chiens sauveteurs datent de 1845. Une équipe de dix chiens est dressée au sauvetage.

Les chiens sauveteurs - cinq nouveaux néophytes - les exercices quotidiens - Comment on les dresse - Heureux résultats - La consigne
Les chiens sauveteurs viennent d'être créés par le Préfet Lépine et déjà l'effectif des membres à quatre pattes augmente. On connaissait déjà Turc et César et bien maintenant ce sont Sultan, Paris, Pelvoux, Megde et Diane qui viennent renforcer l'effectif.
Ces chiens sont quotidiennement dressés par les brigadiers sur le bord du fleuve, puis c'est l'exercice à l'eau avec un mannequin ou un objet flottant lancé dans le fleuve. Le chien nage et rapporte l'objet au brigadier.
Ce sont de véritables soldats répondant aux ordres et d'ailleurs les mots employés sont donnés.
Après l'exercice à l'eau ils sont séchés au poste. Les meilleurs soins leur sont dispensés.

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Le Matin du 18 janvier 1902

Une autre vision des choses


Diane du quai de la Tournelle.

Chenil de la Tournelle, mars 1902.
Chiens nageurs, coût d'un chien : 11 Francs.
Les chiens sauveteurs in l'Illustration du 18 janvier 1902 (BF 33).
Don de chien (BF4).

Les chiens plongeurs
brigade052.jpg (29188 octets)La construction d'un chenil est en préparation quai de la Tournelle pour accueillir la meute de la Brigade Fluviale.
Le chien Sultan sera remplacé par d'Artagnan offert au Préfet par un généreux donateur.
La presse
du 28 janvier 1902

Il arrivait parfois que des particuliers offrent à la Préfecture un chien pour la Brigade Fluviale.
Dans cette lettre c'est par l'intermédiaire d'un commissaire de police, qu'une personne propose un chien pour le secours public de la Brigade Fluviale dans une lettre datée du 10 février 1902.
10 février 1902

 

Un don à Monsieur Lépine

brigade084.jpg (87725 octets) Il s'agit d'un Terre-Neuve qu'un négociant parisien à l'intention d'offrir au Préfet pour augmenter l'effectif de la brigade canine. 'offre est acceptée portant à huit le nombre de chiens sauveteurs.
Le Matin du 21 février 1902

 

Le Krach des chiens

Un journaliste du Matin a eu l'idée de plonger dans la Seine du pont de la Tournelle pour tester les chiens de la brigade canine (ou pour faire de la publicité pour son journal) ce qui n'a pas été apprécié de l'Inspecteur général de la Navigation.
Le Matin qui publie cet article aurait préféré que les chiens de la brigade canine agissent plus rapidement pour secourir le reporter et c'est pourquoi le journal a publié ces quelques lignes pour discréditer l'action de préfet Lépine.
C'est un reporter du Herald qui en rapporte les faits, la communication entre l'administration et le Matin semblant altérée.
Toute récente la brigade canine n'a pas pu encore être entraînée suffisamment et au moment où s'est passé le plongeon seuls deux chiens étaient disponibles.
Ce n'est pas pour autant que cette brigade n'est pas utile "Rome n'a pas été construit en vingt-quatre heures".

L'affaire ne serait-elle qu'une fumisterie pour faire de la réclame pour ledit journal ?

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Le Matin du 27 mars 1902

Les chiens de la Préfecture
brigade051.jpg (59094 octets) Un avocat à la cour de grande réputation a fait don au Préfet Lépine d'un chien de race Terre Neuve et âgé seulement d'un an
La brigade à quatre pattes est maintenant au nombre de sept.

Le Journal du 15 juillet 1904

En 1907 le dernier d'entre eux s'éteignit ou fut vendu et il n'y eut pas de successeur.


L'agent Bailly et les outils de sauvetages

Charles Gaston Bailly (1871-1901), gardien de la Paix de la Brigade Fluviale, est décédé en mission, victime du devoir en essayant de sauver une femme qui s'était jetée dans la Seine au Pont Marie.

La Patrie du 31 janvier 1902

 

Le décès du Gardien de la Paix Gaston Bailly a suscité chez ses collègues nombre d'idées pour l'invention d'outils de sauvetage, outils qui s'ils avaient existé pour lui, auraient pu lui sauver la vie.

Dans l'article sur les agents sauveteurs est fait relatée l'expérience menée à la piscine Ledru-Rollin en présence d'une commission d'examen composée de MM. Guillemin Inspecteur général de la Navigation, Laederich, inspecteur principal, M. Mouquin, directeur de la police, Libert chef du matériel à la Préfecture de police et Lesput, chef du bureau du travail à la Préfecture de la Seine.
Un appareil est retenu, celui de l'agent Marieu qui consiste en une ligne de 25 m se déroulant sur une axe mobile. L'axe flotte à la surface de l'eau et peut ainsi être attrapé par le naufragé.
Le Matin
du 31 janvier 1902

brigade093.jpg (19901 octets) brigade094.jpg (25136 octets)La ligne de repêchage et son étui.
© Préfecture de Police. Tous droits réservés.

 

Les agents sauveteurs

Une autre invention, cette fois due à M. Claudius Challeat,  consiste en une ceinture en caoutchouc contenant une petite chambre contenant du carbure de calcium. Au contact de l'eau le carbure de calcium produit une quantité de gaz qui fait flotter la ceinture en maintenant la moitié supérieure du corps hors de l'eau et en équilibre
L'essai à lieu au pont d'Arcole, comme d'habitude devant une commission et une foule de spectateurs venus pour la circonstance. Le premier plongeon a lieu et après quelques secondes, le corps remonte à la surface La tête droite, le corps en équilibre.
D'autres plongeons ont lieu dans des positions variées afin de tester l'efficacité de la ceinture.

Dans l'enthousiasme de ces expériences, une jeune femme trop absorbée par les essais tomba à l'eau et l'on croit comprendre (car l'article est déchiré) que c'est Diane une chienne de la Brigade canine qui lui porta secours.


Le Journal du 1er avril 1902

 


La panthère

La panthère est un instrument qui permet de draguer le fond des rivières et attraper tout objet ou personne s'y trouvant. C'est à l'occasion du repêchage d'un cadavre qu'est écrit l'article sur cet instrument déjà ancien mais trop difficilement maniable à cause de son poids. Son amélioration récente l'a remis à l'actualité.
Elle se compose d'une série de grappins en parallèle sur une barre métallique reliée à une ligne qu'il suffit de traîner derrière une embarcation. 
La Patrie du 16 octobre 1904

 

 

Un cadavre a été repêché grâce à la panthère. brigade045.jpg (61680 octets)
Le Matin du 3 octobre 1904

  


La chaîne guillotine et les lignes de sauvetage à grappins flottants entre deux eaux

La chaîne guillotine traduit bien l'image de son utilisation. Le principe est simple : une chaîne  est traînée au fond du fleuve par deux bachots distants d'une vingtaine de mètres et qui avancent en parallèle.
Le but est de recueillir ainsi des noyés ou des objets divers.
 
Les lignes de sauvetage à grappins flottants entre deux eaux  (système Renard) est un peu plus compliqué. Elles servent à sauver une personne tombée à l'eau à un endroit déterminé. Deux équipes se forment et prennent place dans deux embarcations. Chaque équipe saisit une des sondes qu'elle fixe aux extrémités de la ligne ; les drisses étant frappées sur l'anneau supérieur de chaque sonde. Les deux embarcations s'éloignent d'une distance de dix mètres environ pendant que l'un des sauveteurs met à l'eau l'engin en la saisissant par un flotteur dans l'ordre où il se présente. Les deux agents qui ont en main les drisses, laissent filer chacune des longueurs égales de manière à ce que les sondes restent constamment au fond, le milieu de l'engin un peu en amont de l'endroit où le corps est tombé. Ils tirent ensuite dans le sens du courant, les deux embarcations restant l'une en face de l'autre. Si le corps était disparu sous un bateau, il suffirait de passer l'engin dessous en tirant une drisse de chaque bord.
Pour une personne tombée du quai, une seul embarcation suffirait, une des drisses serait tirée de l'endroit où le corps a disparu.

 


Extension de la fonction des agents de la Brigade Fluviale
D'après le Bulletin municipal du 19 janvier 1904 - P388.
L'extension concerne l'exercice de la fonction des agents de la Brigade Fluviale hors de Paris, sur la Seine et tous les cours d'eau du département de la Seine, abords et dépendances sans qu'il puisse en résulter une augmentation des dépenses.

le Bulletin municipal du 19 janvier 1904 - P. 388

 

 


L'organisation de la Brigade Fluviale en décembre 1912
En 1912 après 12 années de fonctionnement et de le Préfet Lépine en reprécise les objectifs et réorganise la brigade qui se composera désormais de 52 hommes : 

Le profil de recrutement des personnels ne change pas.

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brigade064.jpg (43308 octets)La nouvelle organisation de la Brigade fluviale est décrite dans la Revue Pénitentiaire de janvier-février 1913.
Revue pénitencière de droit pénal - janvier-février 1913 - P388

et le règlement intérieur
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Quelques documents manuscrits

Noms et numéros des gardiens de la paix affectés à la Brigade Fluviale.
Document non daté. La Brigade était composée de 21 brigadiers.

Examen des gardiens de la paix postulant à la Brigade Fluviale. Classement par ordre de mérite avec les notes pour :

  • natation
  • plongeur
  • conduite d'embarcation
  • tenue
  • observations (sans objet)
Ordre de service de l'inspecteur Général de la Navigation daté du 27 février 1902 et signé, donnant instructions pour les missions de MM. Duprey, Laëderich et Depray.

 



Statistiques des opérations de la Brigade Fluviale

En 1906, le premier bilan laisse apparaître que cette nouvelle unité créée pour la durée de l'Exposition Universelle justifie son maintien par les nombreux services rendus. Armée de la Mouette et de la Vigie, à traction mécanique 4. En trois ans 89 bateaux et 27 filets de braconniers furent saisis, ainsi que 466 kilos de poissons. Ces chiffres ont triplé depuis les interventions de la Mouette et de la Vigie.
Alors que la Mouette qui a vieilli prématurément a été remplacée par une deuxième Mouette plus performante, et que la Vigie a subi un incendie, ces deux canots sont devenus indispensables.
Ils sont garés au dock Flottant muni d'un atelier de réparation et d'un musée. C'est là qu'est également le chenil.
La Brigade Fluviale a été récemment détachée à l'Inspection de la Navigation sous les ordres de l'Inspecteur Principal Girard

Le Journal du 9 septembre 1906


Chaque mois le nombre et la nature des interventions étaient consignés dans un registre du service de l'Inspection générale de la Navigation.
Y figuraient les arrestations et les sauvetages.
En examinant deux bulletins, de février (hiver) et de mai (été) hormis pour les délits de pêches, les vols sur les ports, les affaires de mœurs, le vagabondage sont plus nombreux en été qu'en hiver.
Le nombre de rondes de nuit s'adapte à la situation.
Les rapports sont dressés et signés par l'inspecteur général Deprez.
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brigade072.jpg (109181 octets)Une idée des résultats de 1907. 
Si les sauvetages (3) et les affaires de mœurs (4) restent faibles (et c'est une bonne chose), il en va autrement des affaires de pêche et du poids de poissons saisis au cours de cet exercice.
Le nombre de voleurs (49) et de vagabonds (371) reste élevé.
Décidément, c'est le braconnage qui résiste à cette nouvelle brigade qui oeuvre depuis maintenant sept années.

 


Les captures de la flottille du Préfet de Police

Selon la loi du 15 avril 1829 sur la pêche fluviale, les agents sont autorisés à saisir les instruments de pêche prohibés comme les filets et le poisson pêché, mais en ce qui concerne les bachots, ces derniers ne sont pas considérés comme des instruments de pêche, aussi ne seront-ils plus vendus aux enchères par la Fourrière.
La Préfecture de Police reconnaît elle-même, au bénéfice des braconniers, que ces bachots ne sont pas considérés comme des instruments de pêche prohibés.
Ils ne seront désormais plus saisis.

Le Journal du 15 juillet 1904


À travers Paris
Essai du gilet de sauvetage en présence de M. Guillemin Inspecteur de la navigation et de divers fonctionnaires de la Préfecture au dock flottant de la Brigade Fluviale.
C'est l'inventeur lui-même qui s'est jeté à l'eau avec le gilet qu'il a conçu et il a flotté dans d'excellentes conditions.


Le Matin du 21 septembre 1906


Un homme à tâtons cherche le corps d'un noyé au fond de la Seine
brigade073.jpg (259839 octets)— Oui ici Odéon 51-88. La brigade fluviale.
Et l'aventure commence. Un homme vient de tomber dans la Seine au Pont Alexandre III. L'Inspecteur Hendschel raccroche le téléphone, prend le matériel et deux hommes avec lui pour le sauvetage. Sur les lieux il se déshabille enfile son scaphandre et plonge. Quelques minutes plus tard il remonte le noyé attaché à une corde. Les agents pendant ce temps surveillaient la plongée en guidant leur chef. Le noyé est remonté à bord puis laissé sur le quai. Ce sont les policiers terrestres qui le conduiront à l'hôpital. C'est un "syncopé" et non pas un "congestionné",c'est à dire qu'il n'a pas d'eau dans les poumons, il s'en tirera.
Retour au qui des Orfèvres, le chef rédige son rapport, il déplore le manque de moyens, le matériel est insuffisant. Il passe en revue les bateaux. La meilleure vedette est la "Vigie". Les autres sont trop poussifs. On apprend que "l'Alsace" et le "Bretagne" sont des prises de guerre allemandes. Mais la mission de la brigade Fluviale ne se cantonne pas au sauvetage des noyés il faut aussi porter secours aux bateaux en détresse. 
Par ailleurs ce sont les policiers eux-mêmes qui entretiennent leur flotte. Peinture, charpente ce sont eu qui travaillent au bon état de leurs bateaux et en plus les effectifs sont passés de 60 à 39 Presque tous des anciens marins. Et c'est avec quelque regret que la paye ne suit pas... 

Le Pays du 3 août 1947


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En 1971, la Brigade Fluviale surveillait 132 kilomètres de voies navigables autour de Paris, ce qui permettait au chroniqueur d'écrire que "la Seine est la voie de circulation la plus longue et la plus importante de la région parisienne".
Soit 66 km de Rueil-Malmaison à Villeneuve-Saint-Georges. 
La Brigade Fluviale a la responsabilité de 300 kilomètres, de rives, de berges, d'îles, de ports.
À cela, il faut ajouter le trafic qui y circule quotidiennement, jour et nuit : 65281 bateaux, 40052 automoteurs, 24 millions de tonnes de fret par an.
Parfois aussi, la Seine joue des tours, ainsi en Janvier 1970, elle est sortie de son lit, elle a envahit les berges, 70 bateaux ont été secourus et 57 repêchés, ainsi que 92 cadavres en une année.

France Soir du 10 mars 1971

 

 

 


Chronologie

L'inspecteur principal prendra en charge le matériel du poste de la Brigade Fluviale ainsi que les canots et le matériel du dock.
"Les dépenses d'entretien, de réparation, de combustible destinées aux canots automobiles 3 continueront à être imputées au chapitre de la navigation".
Les autres articles précisent les fonctions inhérentes à chaque fonctionnaire.

  • En 1923, La Mouette subit une transformation de sa motorisation. 
    Elle sera désormais munie de deux moteurs thermiques, un à l'avant dans une cabine destiné à faire mouvoir le bateau, un deuxième à l'arrière actionnant en cas de besoin la moto-pompe.
La Vigie avec son équipage. Noter l'extrémité de la moto-pompe qui équipait également La Mouette.

 


Notes :
  • 1 Louis Jean-Baptiste Lépine, né à Lyon le 6 août 1846 et mort à Paris le 10 novembre 1933, Préfet de Paris de 1893 à 1987 et de 1899 à 1913.
  • 2 Émile Laurent, préfet hors cadre et secrétaire général de la préfecture de police
  • 3 La Mouette et la Vigie.
  • 4 Avant la Brigade Fluviale n'utilisait que des bachots et des canots à rames. Ces deux vedettes furent à l'époque un grand progrès quant à la rapidité d'intervention.

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En cours, à terminer


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