Vigie participe à l'Armada du sauvetage - Paris juin 2018 |
Dimanche 24 juin, les jours
sont les plus longs, les aventures les plus belles, surtout quand il s'agit de
sauver des vies, c'est ce que fait 365 jours par an la SNSM. On ne présente
plus la Société Nationale de Sauvetage en Mer qui oeuvre sans relâche depuis
plus d'un siècle.
Rappelons tout de même que les Sauveteurs en mer, c'est 1333
nageurs-sauveteurs, 4400 sauveteurs embarqués bénévoles, et qu'au cours des
5519 interventions, 8000 personnes ont pu être sauvées.
La SNSM a pour vocation de secourir bénévolement et gratuitement les vies
humaines en danger, en mer.
Elle est issue de la Société Centrale de Sauvetage des Naufragés créée en
1865 et placée sous la protection de l'Impératrice Eugénie. Elle vit des dons
et legs.
Aujourd'hui l'Armada du sauvetage rend hommage au courage des sauveteurs en
organisant cette traversée originale de Paris.
300 paddles, dont 200 sauveteurs s'élancent sur la Seine, escortés par le
"Paquebot", 15 jets-skis, le tout sous la vigilance de la
Brigade fluviale et avec la participation de Vigie.
Alors on peut se demander pourquoi cette "brave vedette fluviale" est
présente à cette manifestation de sauvetage en mer ?
C'est tout simplement parce que au cours de ses 80 années passées au sein de
la Brigade fluviale Vigie a participé à une quantité importante
de sauvetages en Seine et que le vœu du Préfet Massoni qui l'a cédée à
AMERAMI était que Vigie retrouve une nouvelle vie sur le grand
fleuve parisien.
C'était donc la moindre des choses.
Grâce à la DOSTL et à la
Capitainerie du port de l'Arsenal, Vigie fut acheminée et mise à
l'eau le jeudi précédent.
Après voir conditionné quelques 200 kilos de bois pour la chauffe et réglé
les derniers préparatifs du voyage, Nous étions prêts pour la balade.
Dimanche 24 juin 2018
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Vers 15 heures Jean-Marc et moi
arrivons au port de l'Arsenal et cherchons Vigie amarrée à un
ponton resté libre. Après avoir trié les sacs de bois et rangé le bateau
nous replissons la chaudière et allumons le foyer.
À 17 heures, la chaudière est au timbre et l'équipage prêt à partir,
Hélène et Dominique nous ont rejoints entre temps et nous attendons
l'ouverture de l'écluse. Nous passons la sassée un peu plus tard et une fois
en Seine nous nous amarrons au bateau de la protection civile en amont rive
droite de l'écluse de l'Arsenal.
À 18h40 le Paquebot fait demi-tour sur place pour se diriger en aval vers Sèvres. Nous le suivons et passons l'alternat1 au Pont Henri IV. | |
Il s'engage dans le bras entre l'Ile St Louis et l'Ile de la Cité nous dégageant la vue sur le chevet de Notre-Dame. | |
Entre
les Îles St Louis et de la Cité avec en toile de fond l'Hôtel de
Ville. Le premier a été construit en 1537 par le Prévôt des marchands de Paris. En 1871, pendant la Commune, il est incendié et les archives de la bibliothèque sont réduites en cendre. Le bâtiment est reconstruit entre 1874 et 1882 sur les plans des architectes Théodore Ballu et Édouard Deperthes. La façade principale, de style Renaissance, est une reconstitution à l'identique de celle du bâtiment disparu, mais néanmoins agrandie et surélevée. |
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18h49,
nous venons de passer sous le Pont au Change, construit sous Napoléon
III, dans le prolongement du Pont Saint Michel. La Paquebot file et nous avons un peu de mal à rattraper la distance. |
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18h51, nous passons devant la Conciergerie (rive gauche). C'est le plus ancien bâtiment du Palais de la Cité, actuel Palais de justice de Paris, donnant sur le quai de l'Horloge. C'était le siège du pouvoir des rois de France du Xème au XIVème Siècle. | |
18h52,
le Châtelet (rive droite) et le pont au Change. La voie sur berge est
investie par les promeneurs, les touristes et les badauds. Il fait
encore bon flâner en cette soirée d'été, en bord de Seine. Le Châtelet est situé au cœur du réseau parisien de transport en commun depuis son origine. Avec les deux théâtres construits par Gabriel Davioud à la demande du baron Haussmann, le Châtelet est représentatif des transformations de Paris sous le Second Empire. |
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Hélène,
Dominique (le bosco et aujourd'hui barreur) et Chipie qui a déjà fait
des centaines de kilomètres à bords de Vigie. Noter sur le pont arrière l'ancienne bouée de la Protection civile. Il y avait autrefois 2 bouées sur chacun des trente ponts qui enjambent le fleuve. Elles ont toutes disparu. Celle de la Vigie en est un témoignage. À AMERAMI2, on sait préserver le patrimoine. |
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18h53, le Palais de Justice sur la pointe aval de l'Île de la Cité. Il abritait (ou abrite pour peu de temps encore) le tribunal de grande instance, la cour d'appel et la Cour de cassation. Il entoure la Sainte-Chapelle, est contigu au 36, quai des Orfèvres (direction régionale de la Police judiciaire de Paris). Il se trouve à côté du Tribunal de commerce, de la Préfecture de Police et de la maison du barreau. | |
La
Samaritaine située entre la rue de Rivoli et la Seine, au niveau du
Pont Neuf, ce grand magasin parisien a été fondé par Ernest Cognacq
en 1870. Le bâtiment de style Art nouveau et Art déco est l'œuvre des architectes Frantz Jourdain et Henri Sauvage et totalise une surface de 48 000 m2. |
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Rive
gauche, toujours le pont neuf (le plus vieux de Paris) avec la façade
Ouest du Palais de justice. La statue d'Henri IV trône sur la place. |
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18h56
Le pont des Arts. Cette passerelle, longue de 155 m comporte sept arches
de 22 m. Elle a été reconstruite et surélevée en 1984. Sur l'ancienne passerelle, les amoureux avait inventé la tradition de refermer (pour la vie) des cadenas de l'amour sur le grillage. Aujourd'hui ce n'est plus possible. Elle joint la cour carré du Louvre sur la rive droite à la place de l'Institut. Elle a été peinte par Auguste Renoir et Paul Signac. |
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L'Institut de France, rive gauche. Créé en 1795, l'Institut regroupe l'Académie française, l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, l'Académie des Sciences, l'Académie des Beaux-arts et l'Académie des Sciences morales et politiques. | |
18h56,
le Louvre. En quelques minutes, nous sommes plongés dans des siècles
d'histoire, des merveilles d'architecture et une vie culturelle
intense. Cela dit il faut quand même avoir l'œil sur le mano, sur le niveau d'eau et sur le feu pour que notre ancienne vedette de surveillance continue sa route. Le palais et le musée n'ont pas la même histoire. Le premier, bâti sur 135 000 m2, est le plus grand palais européen et indissociable de l'histoire de Paris depuis que Charles V y a établit sa résidence. Le musée, inauguré en 1793 est aujourd'hui le plus grand musée d'art et d'antiquité du monde. Avec plus de 550 000 oeuvres conservées dont 35 000 exposées, il accueille plus de 8 millions de visiteurs chaque année. |
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18h59. Rive gauche, la gare d'Orsay de la Compagnie du Chemin de Fer de Paris à Orléans créée en 1838 fut pendant 39 ans tête de ligne avant d'être reportée à la gare d'Austerlitz. Depuis 1986 le bâtiment, classée MH, est de devenu le musée d'Orsay. | |
La
passerelle Léopold-Sédar-Senghor et le jardin des Tuileries rive
droite. Elle relie les Tuileries au musée d'Orsay. Elle a été construite en 1997-99 par l'architecte Marc Mimram. |
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Jean-Marc à la chauffe. Nous venons de passer le pont de la Concorde avec au fond l'Assemble nationale. Il est 19h03, les lois ne sommeillent pas. | |
Non
le ciel de s'assombrit pas, c'est la fumée qui sort de la cheminée qui
est colorée. On doit brûler du bois traité ou vernis. Dominique à la barre... et au téléphone. |
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Et
voilà la Tour Eiffel construite en 1889, pour l'Exposition universelle.
C'était à l'époque la vitrine du savoir-faire technique français,
c'est devenu aujourd'hui le symbole de la capitale. On a bien fait de la
conserver, ce qui n'était pas prévu en son temps. Du fleuve, elle paraît bien haute. |
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19h20, le pont de Grenelle. | |
Sur la droite l'île aux Cygnes, anciennement digue de Grenelle. C'est une île artificielle créée en 1825. Elle sert de point d'appui à trois ponts. De l'amont à l'aval. | |
Le
quartier Javel (rive gauche) autrefois un simple hameau hors de
Paris fréquenté par les canotiers, les baigneurs et les
pêcheurs. Au XVIIIème le quartier devint industriel, des
usines s'y implantèrent dont une usine chimique qui produisait de
l'hypochlorite de Sodium (eau de Javel). En 1915 c'est André Citroën
qui s'y installa (usine de Javel). En 1982, l'usine disparut, laissant
place à ce nouveau quartier d'habitations. Le port de Javel est le point de départ des paddles en direction de Nautique-Sèvres. Infortunement, nous n'avons pas pu rejoindre l'armada, les gardiens de la paix de la Brigade fluviale ne nous ont pas laissé continuer et nous avons donc dû rebrousser chemin. |
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19h20,
nous abandonnons la navigation et remontons la Seine et longeons l'île
aux Cygnes et la rive gauche, où se trouve le quartier de Grenelle. Ce
fut l'occasion de voir de près la statue de la Liberté érigée par
Auguste Bartholdi. Plus d'une vingtaine de répliques ont été réalisées. Celle de l'île aux Cygnes fut inaugurée par le président Carnot le 4 juillet 1889 mais c'est seulement à l'occasion de l'Exposition universelle de 1937 qu'elle fut définitivement orientée vers l'Ouest... vers New York. À ce point nous avons brûlé 100 kilos de bois dont une quarantaine sont passés dans le foyer sans que le bateau évolue. Et oui, c'est un peu le problème de la vapeur, même quand le bateau est arrêté (nous avons eu quand même 3 heures d'attente), la chaudière consomme en pure perte. |
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20h08, le pont de la ligne de chemin de fer St Lazare—Champ de Mars créée pour l'Exposition universelle de 1867 et aujourd'hui faisant partie de la ligne C du RER. | |
Coté aval du pont de Bir-Hakeim anciennement viaduc de Passy construit entre 1903 et 1905, à deux niveaux, d'une longueur de 247 mètres permettant au métropolitain de joindre le village de Passy à celui de Grenelle. | |
21h05
le bras de la Monnaie (Ile de la Cité rive gauche). C'est certainement
l'endroit le plus beau avec ses alignements de bateaux et Notre-Dame en
toile de fond. La Seine est à nous. Nous évoluons lentement, les
touristes surpris par notre embarcation nous font des gestes amicaux. Par contre on ne sait pas où on va amarrer Vigie pour la nuit. Le programme a changé on devait passer la nuit à Sèvres. Anyway. |
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À quelques encablures du quai St Bernard, juste avant d'arriver au dock de la Brigade fluviale. Un instant de répit. | |
21h50,
nous accostons au ponton de la Brigade fluviale. c'est notre seul
recours. Le brigadier de quart nous accueille. À la BF tous connaissent
Vigie, même les nouveaux. La vedette de surveillance
de la Seine a été acquise en 1904 par le Préfet Lépine pour la toute
jeune Brigade fluviale qu'il a créée pour l'Exposition universelle de
1900. Vigie est restée en son sein jusqu'en 1985 soit 80
ans de service. C'était la vedette emblématique de la BF, les anciens
s'en souviennent, les plus jeunes la découvrent. Nous "mettons bas le feu", fermons la vanne d'admission de vapeur et après quelques mots de sympathie échangés avec les fonctionnaires de Police de quart, nous quittons les docks flottants et chacun rentre chez lui, il sera 23h30. Demain nous remontrons le canal St Martin pour amarrer Vigie dans la darse du Rouvray aux Canaux de Paris. |
Nous avons consommé 100 kg de bois, chauffé 5 heures et parcouru 17 Km. et passé pas mal de temps à attendre.
Lundi 25 juin
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Le film de Claude Doussot avec les commentaires :
À l'heure où je suis en train d'écrire ces dernières lignes, Dominique m'appelle pour m'annoncer que Vigie a été visitée par des "ravageurs"3 dans la nuit du 26 au 27. Des accessoires ont été volés dont la barre en bronze et le couvercle de la soute à eau que Guy d'Houilles nous avait sculpté dans du bois.
Anyway Vigie naviguera.
Notes
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Sources :
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