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Vigie et Suzanne au 6
ème Festival de Loire

 

Le 6ème Festival de Loire a eu lieu du 18 au 22 septembre pour rendre hommage à la culture ligérienne et aux traditions du Fleuve.
Pendant 4 jours Orléans a accueilli plus de 200 bateaux de Loire et autres invités dont Vigie d'AMERAMI et Suzanne de SEQUANA faisant de ces festivités le plus grand rassemblement de marine fluviale d'Europe.
Cette année l'Italie était à l'honneur et en particulier le Pô et la lagune vénitienne. Les mariniers italiens ont pu présenter au public de remarquables embarcations historiques et patrimoniales.

Le Festival de Loire c'est : 
  • 5 jours de navigation et de festivités 
  • 220 bateaux
  • 700 mariniers
  • 450 artistes
  • 650 000 visiteurs

Lundi 16 septembre 2013
Après les préparatifs respectifs de nos deux bateaux sur leur lieu de garage, c'est tôt le matin que tout commence. 
Tout d'abord le lundi 16 avec le départ de Suzanne pour Orléans. Une équipe de 4 personnes s'était constituée pour sortir la remorque (et le bateau du garage à bateaux) ce qui n'est jamais une mince affaire tant l'exiguïté du local est un handicap pour cette manipulation. Le lendemain Dominique et moi étions dès 8 heures à la Direction Opérationnelle des Services Technique et Logistique de la Préfecture de Police (Chevilly-Larue) pour le départ de Vigie
J'accompagne le bateau à Orléans. Arrivé sur place, Suzanne est déjà mise à l'eau sur le canal. La grue de 200 tonnes est sur le quai en train de mettre les bateaux en Loire puis c'est au tour de Vigie. Rangement des sangles dans le coffre avant, passage des élingues et élévation de la vedette au-dessus du quai, quelques dizaines de mètres plus loin, le tout avec une précision surprenante, un professionnalisme avéré.

Arrivée de Vigie sur le quai d'Orléans. La grue est déjà en place depuis le matin.
Évidemment comme ça elle parait toute petite. La grue est à 1% de sa capacité.

Mardi 17 septembre

Jean-Jack m'a rejoints en fin de matinée et dans l'attente nous aiderons les mariniers de Loire à écluser les fûtreaux1 et autres toues cabanées.
Ici l'écluse du port d'Orléans qui n'a servi qu'une fois en un an. Effectivement le canal d'Orléans sur ce versant n'est navigable que jusqu'à Combleux (4 ou 5 kilomètres) alors l'ouvrage ne fait pas de mal à la navigation.

Sur la Loire à bord d'un fûtreau des Compagnons Chalandiers2. Ça nous change de la Seine et de la vapeur mais cela a du charme aussi.
Jean-Jack, fier devant ce qui devrait contenir de quoi nous réjouir.
C'est une unité des Compagnons Chalandiers d'Orléans, une toue sablière de relativement grandes dimensions.

Mercredi 18 septembre
Le vent est fort, le courant aussi l'un allant contre l'autre. Je ne prends pas la responsabilité d'allumer la Vigie, la situation est inhabituelle par rapport à la Seine et la Loire si mystérieuse, si inattendue, Attendons.
Dans l'après-midi Dominique nous rejoints. Le vent se calme, pas le courant mais de petites embarcations à la rame commencent à évoluer sur le bassin cela semble plus raisonnable, nous allumons la Vigie.
Le bassin s'anime nous effectuerons 3 aller-retour entre les pont Royal et pont R. Thinat, slalomant entre les fûtreaux et autres embarcations dont les règles de navigation restent à comprendre en comparaison de celle de la Seine certainement plus strictes.
Cette évolution sur le bassin nous vaudra de belles images de ce rassemblement de qualité.

   

La barque de Poste, réplique d'un bateau naviguant sur le Canal du Midi (1818). Elle transportait des passagers.
C'est ce bateau qui a reçu le premier prix du patrimoine
Le moulin flottant muni de sa roue à aubes qui entraînait la meule. Ce bateau polonais était utilisé au gré des travaux à exécuter le longs des fleuves et rivières.
Dès le mercredi les écoles avec leurs classes de "petits" ont défilé sur le quai et nous avons présenté les bateaux à vapeur, leur origine, leur histoire, leur fonctionnement.
Pierrick en train d'expliquer Suzanne à une classe de CM2.
Photo Joselyne Vignoble
L'Arroux de nos amis Christian et Manuel de la Marine de Loire (Blois).
La Nonchalante réplique d'un chaland du 18ème S., une des plus grosses unités.
Jean Jack à la barre de la Vigie. Nous arrêterons après la troisième rotation, car le passage de l'écluse est prévu à 16 heures.

Nous passerons l'écluse pour monter dans le canal d'Orléans où nous naviguerons les jours suivants de concert avec Suzanne.

16h02 ce sera l'heure de la bassinée qui rend notre "bosco" heureux.
Ne lâche pas  la ficelle !

Jeudi 19 septembre
Avec Vigie et Suzanne, nous avons alterné les rotations entre le bassin de l'écluse et le pont Saint Loup où un batardeau était installé afin de maintenir à niveau l'eau dans le canal. En effet le canal d'Orléans en cours de réhabilitation est ouvert de l'écluse du port d'Orléans à celle de Combleux mais des défauts d'étanchéité font que de ce batardeau réduit le volume de l'eau qui est pompée en Loire.

Première rotation sur le canal entre le bassin de l'écluse et le lieudit Pont Saint Loup.
Suzanne et son équipage Jean Jack, Joselyne à la barre, et le bosco Marie-Claude.
On comprend pourquoi Suzanne a remporté le prix de l'élégance avec un équipage sans pareil.
Sur les quais pendant la journée.
Entre deux navigations, ce sont les classes de cours moyens qui défilent devant nos bateaux et chose surprenante la vapeur ne leur est pas inconnue. La vapeur elle est à la maison dans la casserole ou dans la cocote-minute mais aujourd'hui pour ces petits, elle prend une forme surprenante surtout au lever des soupapes qui les effraie.
Ici c'est Pierrick qui raconte l'histoire et le fonctionnement de Suzanne.

J'ai eu le plaisir d'accueillir des classes de Vitry-aux-Loges venues en voisines et de saluer l'instituteur Jacques Cevost qui les a accompagnées.

Vendredi 20 septembre

Grand moment d'émotion le vendredi, quand un ancien de la "Fluviale" est venu nous rendre visite. Michel G. a servi 16 ans sur la Vigie au sein de la Brigade Fluviale et c'est avec plaisir et intérêt que nous l'avons écouté nous raconter ses sorties sur la Seine dans la cadre de ses missions. Témoignage vivant, vécu d'un ancien, c'est toujours passionnant pour nous qui avons en charge ce bateau chargé d'histoire et d'anecdotes. Il est venu de l'Eure pour revoir son bateau et a partagé l'après-midi à bord. Mais la Vigie de cette époque était à moteur. Elle était équipée d'un moteur Renault Marine de 60 CV et d'une cabine dite "téléphonique" pour le mécanicien.
Photo Dominique Martel

Nous avons retrouvé une photo d'elle, dans cette livrée, dans les archives de la Préfecture de Police. La coque n'a pas changé mais l'aspect général...
© Préfecture de Police. Tous droits réservés.

Samedi 21 septembre
Les Malatier nous ont rejoints pour nous donner un coup de main.

L'Abeille (pas très Bourbon) a trouvé un nouveau Capitaine et un bosco de marque. Après un passage aux commandes du Costa Concordia, un nouveau commandement a été confié à la Secrétaire de l'ABV. 
Fais gaffe de ne pas couler !

Photo Dominique Martel
C'est sous l'œil vigilent de l'Abeille que nous nous arrêtons pour refendre le bois. Á ce propos il faudra prévoir pour les prochaines sorties de la charbonnette en 33 car l'équipage vieilli imperturbablement et la cognée s'alourdit un peu plus à chaque festival.
Photo Dominique Martel
Au pont St Loup Vigie et Suzanne, échange, embarquement et débarquement de passagers.
Arrêt de rigueur à l'appel du Père Tranquille qui demande le secours pour ouvrir une bouteille de "Gris Meunier".
Photo Dominique Martel
En bons Mariniers, nous leur rendrons l'invitation. Cette fois c'est du "Coteaux du Giennois".
Photo Dominique Martel

Dimanche 22 septembre
Dernière jour et point d'orgue du festival. 650 000 visiteurs en 5 jours et on peut parler d l'affluence pendant le week-end.

Le 22 à 11h52 Isabelle prend le micro à l'occasion du lancement d'un bateau pour présenter les trois "vapeur" du Festival Vigie, Suzanne et Père Tranquille.
Photo Dominique Martel

Lundi 23 septembre
La fête est finie, les quai sont redevenus déserts et silencieux, plus d'odeur de mangeaille et autres ragoûts, les gargotes ont rangé leur tiroir, seule la grue a redéployé ses bras métalliques pour s'appuyer sur le sol en vue de remettre les bateaux sur les remorques.

Nous attendons l'éclusée pour rejoindre la Loire où se trouve la grue. Dominique sur Suzanne, moi sur Vigie, nous descendons lentement le long du bajoyer. 
Photo Dominique Martel

Un lamaneur nous attend à la sortie de l'écluse pour amener les bateaux près de la grue
Photo Dominique Martel
Nous attendons sur le quai, tout est triste.
Photo Dominique Martel
Les deux sœurs de Seine sont amarrées, chaudières éteintes de la veille, cheminées démontées, matreau abaissé.
Photo Dominique Martel
Une nouvelle fois entre ciel et eau avant d'atterrir sur la remorque.

 


Sans oublier le feu d'artifice;


Et oui c'est fini !

La Marine de Loire se caractérise par des bateaux à fond plat de dimensions variées et propulsés à la perche, à la voile à la bricole ou à la vapeur (21 Inexplosibles). Parmi ces bateaux, on trouve des :
Plate de Loire en bois, d'environ 5 m. qui évoluent avec avirons et harpie.
Sapine en bois construite en sapin et déchirée en fin de voyage pour être vendue en bois de chauffage ou autre.
Toue non pontée gréée d'une voile carrée, de dimensions qui varient de 10 à 15 m. et utilisée pour le transport des personnes, marchandises et pêche.
Toue sablière pour le travail du sable fréquent en Loire.
Ici Etienne Bury des Compagnons Chalandiers
  Toue cabanée très utilisée par les pêcheurs. Elle est munie d'un abri rudimentaire.
Fûtreau barque à gréement carré de 6 à 11 m. de longueur il est utilisé pour la pêche à l'anguille et le transport.
Chaland encore appelé gabare grosse embarcation pouvant atteindre 25 m., propulsée par le vent et utilisé pour le transport.
Bateau lavoir, à poste comme sur beaucoup de rivières pour le travail des lavandières
Inexplosibles, construits au nombre de 21 (plus celui amarré au quai), bateaux à vapeur munis de roues à aubes pour le transport des voyageurs jusqu'à son remplacement par le chemin de fer.
Une des caractéristiques de cette Marine sont les trains de bateaux qui remontent la Loire à la force du vent de Galerne, de Nantes à Orléans.

 

Bilan  


Équipage
Vigie: Jean Blanchard, Marc André Dubout, Jean-Jack Gardais, François et Isabelle Malatier, Dominique Martel, Bruno Martin-Neuville, Pierrick Roynard,
Invités : 150 passagers

 


Équipage Suzanne
Jean-Jack Gardais, Marie-Claude Gardais, Pierrick Roynard, Claude Sautot, Joselyne Vignoble
Invités : 115 passagers

 

Vigie Km Passagers  n°170   Suzanne Km Passagers

n°106

18-sept 8 0 sur la Loire  
19-sept 12 30 Canal 19-sept 12 30 Canal
20-sept 16 40 Canal 20-sept 12 30 Canal
21-sept 16 40 Canal 21-sept 12 30 Canal
22-sept 16 40 Canal 22-sept 10 25 Canal
Total 68 150   Total 46 115  

 

Et toujours le même plaisir !

 

Notes :
  • 1 Le fûtreau ou "fustereau"  est une barque d'une dizaine de mètres, voilée ou non, utilisée sur la Loire pour la pêche à l'anguille et le transport en général.

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