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            ...de Suzanne à Rolle

Tous les deux ans a lieu à Rolle la Fête des Canots. Organisée par la Société Nautique Rolloise, la 25ème fête des Canots est ouverte à tous les bateaux à rames et voile-aviron construits en bois. C'est la raison pour laquelle notre petite équipe a amené Suzanne et Quod Amo ainsi que le "bidon" pour naviguer les 15 & 16 août le lac Léman.
Arrivés le 14 août en fin d'après-midi, nous n'avons pas eu le temps de gruter Suzanne (et c'est une chance, on verra pourquoi) car à 18 heures avait lieu au Casino le vernissage d’une exposition sur le canotage à Paris, organisée par Marie-Sophie. Vernissage acide...ument arrosé par l'insoupçonné Bischoff qui a la vertu de vous contracter les boyaux ce qui a pour effet de vous reverser un verre afin de vous soulager alors qu'il n'aurait pas fallu en boire davantage. À chaque fois on se fait prendre et cela fait des années que ça dure. Anyway. À 20 heures, Il n'était plus question de nous intéresser aux bateaux.
Tenaillés par la faim, nous retournions au port, non pas pour mettre à l'eau mais pour partager un repas fort sympathique agrémenté d’un groupe qui a su mettre une ambiance bien chaleureuse. L'ambiance du lac tout simplement.
Samedi 15 août Après une nuit passée dans un esprit camping sous les étoiles annonciatrices d'un week-end splendide, nous nous dirigeons vers la grue (1) de mise à l'eau. Une fois libérés des sangles, nous commençons à allumer la chaudière comme d'habitude... sauf qu'au bout de quelques minutes, nous nous apercevons que la chaloupe s'enfonce allègrement dans l'eau si bien que l'arbre moteur disparaît sous les eaux pourtant accueillantes du Leman. Honnêtement sans le secours de la pompe électrique du port, notre situation aurait été critique.	Jusque là tout va bien.
Après quelques explications sur le déroulement de la journée (et surtout la destination du pique-nique) les embarcations s'élancèrent vers les rives de l'Eaubonne.  Il est 11 heures, nous quittons le ponton. Nous laissons l'île de la Harpe (2) et l'ancien yacht de Gustave Eiffel (3) Rames, voiles, moteurs, le regard fixé vers la rivière et ses rives ombragées, les marins n'ont plus qu'une idée en tête : boire un coup dès le pied posé sur la berge ferme.	L'île de la Harpe Le yacht de Eiffel
Puis c'est le château de Rolle que nous dépassons alors que nous continuons de pomper l'eau en attendant que les bordés gonflent.
La rive de l'Eaubonne est en vue. Des bateaux sont déjà à poste mais ceux là n'ont pas grand chose à voir avec le canotage.
Les berges de la rivière ont quelque chose de "tropical" quand le soleil le veut bien. Cabanes de pêcheurs, arbres généreux par l'ombre qu'ils dispensent sur les bouteilles de vin, filets et matériel de pêche, embarcations rustiques, tout y est dans ce petit paradis lémanique. Mais... libérons les mandibules et laissons s'exprimer les mâchoires emplies d'allégresse qui ne tarderont pas à se détendre lorsque les paupières quant à elles s'alourdiront mollement.
Puis notre joyeuse équipée reprend sa route alors que la "poule à rame" ou "arabe", (je n'ai pas bien compris, faudra qu'on m'explique) commence pour les canotiers, les vrais, ceux qui savent de quoi il s'agit...
Quod Amo en régate
Avec Suzanne, nous en profitons pour faire un tour le long de la côte et photographier les bateaux.  Gilliatt Un bateau du lac Laksme la Vaudoise
Arrivé au petit port de Rolle nous sommes rejoints par Patrick qui fait une démonstration de bidon, démonstration qui ne passe pas inaperçue. En fait le son véritable nom est La Nourrice (4).

Dimanche 16 août Le réveil n'est pas facile lorsque je pointe mon nez sur Suzanne, je crois bien être le seul sur le port encore endormi. À 10 heures, un pétard réveille les derniers canotiers somnolents. Aujourd'hui, journée facile, pique-nique sur l'île de la Harpe puis à 15 heures parade devant la promenade de Rolle avec commentaires sur les bateaux qui défilent dans une joyeuse cafouillade. Jean-Jack et Marie-Claude en profitent pour faire un tour sur Gilliatt. Nous, nous, naviguons en direction de Nyon le long de la riche côte bordées de maisons somptueuses lovées au creux des écrins de platanes.
À cette occasion les organisateurs avaient imaginé un concours de sponsors lors duquel les participants devaient exhiber dans leur voile ou sur leur coque, leur sponsor ou si l’on a bien compris, celui qu’ils avaient inventé.  Certaines voiles n'étaient pas dénuées d'humour telle celle trouée pour évoquer une fabrique de gruyère.
À 17 heures retour au port pour la cérémonie protocolaire de la remise des prix et challenges. Inévitablement les membres de Sequana reçurent un Trophée aussi laid que lourd (nains de jardins immergés dans un bloc de béton horrible) mais n'est-ce pas là la tradition ? Le soir nous partagions une ventrée de spaghettis. La fête était finie.

 

Notes : (1) Cette grue remarquable par la simplicité de sa manipulation est une ancienne grue des chemins de fer suisses. solidement ancrée dans un bloc de béton , elle permet de mettre à l'eau des bateaux importants tant par leur poids que par leur dimension. (2) L'île de la Harpe En 1835, les commerçants de Rolle décident de construire une digue pour protéger les embarcations qui transportent des pierres de Meillerie. Deux ans plus tard on apport des tonnes de gravats et de pierre pour former l'île qui en  recouvrent les vestiges lacustres. En 1838, à la mort de Frédéric -César  de la Harpe , les Rollois lui donne son nom à l'île. Le monument construit à la mémoire du grand patriote mesure 13 m de haut. Des dons affluent de toute l'Europe et le monument est inauguré le 26 septembre 1844. Propriété de la commune de Rolle depuis 1875, l'île est placée sous la sauvegarde du public. (3) Le yacht de Gustave Eiffel en tôle rivetée, il a perdu sa machine et sa chaudière au profit d'une propulsion diesel. Sa ligne d'un autre siècle est remarquable au  premier coup d'œil. (4) C'est une périssoire ou nourrice d'essence de bombardier US, larguée, récupérée et modifiée en périssoire par Gilles Outin. Elle est munie d'un siège de kayak, caillebotis artisanal. Son volume de flottabilité se réduit à une chambre à air de camion. Pendant la dernière guerre, certains avions allemands (Messerschmitt 109G10) ou alliés (Mustang, Tempest...) en étaient équipés afin d'avoir un plus longue autonomie. Une fois vides, elles étaient larguées dans la nature.

 

Sites à visiter : http://www.fetedescanots.ch/ Société Nautique Rolloise Histoire du chateau de Rolle Commune de Rolle

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