L’INCONNUE…
Elle est assise,
Toujours au même endroit,
Dans l’embrasure de la fenêtre,
D’où elle peut tout voir, tout observer,
Les gens, les choses,
Le ciel bleu azur l’été,
Bleu gris en hivernage,
La petite chienne aux poils si brillants,
Que le voisin promène chaque matin.
Mais depuis quand je la regarde ?
Des années-lumière ! Je dirai…
C’est à la fois trop et drôle,
Comme la notion du temps s’estompe.
Toujours, je la vois avant jour,
Où tout est calme, reposé,
Où elle goûte les premiers rayons du soleil,
Effleurant ses pommettes,
Où elle semble écouter,
Une musique lointaine,
Musique de son cœur,
Musique de ses rêves,
Rythmée par le murmure du vent,
Tourbillonnant dans les arbres.
Elle pense et repense au bon vieux temps,
Un regard en arrière,
Voix et rires s’éparpillant au bruit de la cascade,
Tels les pétales du rosier jaune,
Combien longue est la route,
Souvenirs et passé se sont envolés avec elle.
Ouvrant la porte,
Je l’ai trouvée,
Et j’ai oublié le temps.
NICOLE ROBERT