LA LOIRE
C’est
une grande dame, étrange et souveraine
Qui traverse la France,
irrigue les coteaux.
Puis caresse les pieds des
manoirs et châteaux.
Dans le cadre enchanteur de la
blanche Touraine !
Le
long de la falaise où
nichent des maisons,
C’est là qu’un jour
naquit ma langue maternelle.
Le fleuve en est gardien,
telle une sentinelle,
Un rempart permanent contre
les trahisons !
A
Saumur elle arrive en
province angevine
Dont les vives couleurs, comme
l’or des genêts
Et le blanc des tuffeaux,
valent bien les sonnets
Qu’écrivit du Bellay sur sa
terre divine !
Au
fil de son courant, de ses
cheminements,
Quelquefois virulente ou
tendre poétesse,
La belle suit sa route avec délicatesse
Parmi douceur et calme ou bien
déchirements…
Puis
sortant de l’Anjou pour
gagner l’Atlantique
Elle finit sa course au
parcours épuisant.
Dissoute dans la mer, prise
par le jusant
La Loire meurt avec mon rêve
poétique !