L’AUTO
Je la vis tout de suite,
Trônant
au beau milieu d’une prairie.
C’était
une coccinelle décapotable, des années soixante- dix.
Comment
avait-elle atterri là ?
Par
quel hasard ?
Quelle
était son histoire ?
Je ne saurai vous le dire.
Peu importe !
La situation
s’avérait plutôt incongrue.
C’était son
aspect et son allure :
Une carrosserie
blanche, avec des reflets légèrement bleutés,
Nette, impeccable,
sans aucune rayure,
Et une roue de secours, stable,
accrochée à
l’arrière du coffre.
Elle était majestueuse et digne,
Et respirait la vie et l’abondance.
En effet, chose
incroyable, on ne distinguait,
Ni les sièges avant et ni les sièges arrière.
Ils étaient
envahis par de belles brassées de fleurs fraîches,
Coquelicots,
roses,
jonquilles, capucines etc…
Qui
s’épanouissaient même au-delà des portières.
Un véritable festival de couleurs éclatantes,
Rose, rouge, jaune, vert, orangé…
Vous
sautant aux yeux.
J’étais
éblouie,
fascinée par ce spectacle saisissant !
Je me souviens encore d’une sensation de bonheur,
De plénitude,
de beauté et de gaîté.
Ai-je rêvé et imaginé tout ceci ?
Nous
ne sommes que des spectateurs en équilibre sur nos pointes de pied, dans
l’attente de l’irréversible.
Quelques
pas puis nous franchissons le réel pour passer de l’autre côté.
NICOLE ROBERT