Les de Vitry fêtent la Saint Nicolas - 2024
Marc André Dubout
Les Mariniers de Loire fêtent le jour de la Saint-Nicolas, le patron protecteur de ces hommes de la Loire et des marins en général, mais sur les rives ligériennes de Gien à Orléans, et peut-être au delà, la tradition est profondément ancrée dans les mémoires.
Christian, Daniel, Denis, Didier, Dominique, Gérard, Jacques, Martine, MAD, Myriam, Roger et Vincent rejoignent alors le Balbuzard amarré, la veille sur la rive près de la cale.
Le ciel est nuageux, nous craignions le pire, la veille il faisait froid à
l'atelier mais aujourd'hui ça va, la température est un peu remontée, pourvu
qu'il ne pleuve pas !
(Photo
Martine Lecomte)
Tout d'abord, il faut préparer le Balbuzard qui sort d'une
cure de jouvence complète dans l'atelier des Mariniers. Installer le moteur,
monter le mât et la guirlande que nous venons de fixer, vérifier les
agrès, etc.
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Il en est de même pour les autres embarcations qui s'alignent sur la rive
droite en amont du pont de Châteauneuf.
Ce pont a été construit par l'entreprise Baudin-Châteauneuf et inauguré le 14
juin 1936. C'est le troisième pont entre Châteauneuf et Sigloy : le premier
date de 1838, le deuxième de 1871 suite à sa destruction pendant la guerre de 70.
Vers 11 heures, nous nous dirigeons vers la colonne des mariniers en tête du
pont suspendu.
Au passage, la plaque des distances de notre ville ligérienne. La Loire
s'étend sur environ 110 kilomètre dans le Département du Loiret de Briare à
Beaugency.
(Photo
Martine Lecomte)
La colonne des Mariniers n'est pas, comme on pourrait le croire un monument
aux morts et pourtant les noms inscrits se rapportent bien à des mariniers qui
ont quitté ce monde il y a bien longtemps.
Non c'est un monument élevé à la gloire des Mariniers qui sont intervenus
lors de la crue historique du 20 8bre 1846. Un hommage leur est
rendu solennellement.
Gravure
dans « Étrennes orléanaises » – Almanach Année 1847 – Fonds iconographique
de
la Bibliothèque municipale d’Orléans (Source : Wikipedia
Cette crue a été due à une conjonction
de fortes crues de l’Allier et de la Loire. Elle a provoqué de nombreuses brèches dans les levées : près
d’une centaine de brèches sont relevées entre Briare et Langeais. Autour
d’Orléans, les brèches de Sandillon et de Saint-Denis-en-Val ont limité la
hauteur de la pointe de crue au pont Georges-V situé à Orléans, en inondant
les vals entre les levées et les coteaux de Sologne. Le viaduc de la voie de
chemin de fer menant à Vierzon a été emporté.
C'est alors que les Mariniers de Châteauneuf-sur-Loire sont intervenus avec
leurs embarcations pour sauver et alimenter en nourriture les victimes de ce
désastre.
À ce sujet notons qu'avant 1846, les aménagements réalisés dans le lit de la
Loire étaient
destinés à améliorer la navigabilités du fleuve, afin que celui-ci devienne
une voie importante de
commerce par bateaux à vapeur. L’objectif étant de permettre l’institution d’un
service régulier de
remorquage à vapeur entre Nantes et Orléans.
Après cette cérémonie émouvante, nous nous sommes dirigés vers le stand "
Apéritif " dressé sur le quai nouvellement aménagé par la municipalité.
(Photo
Denis Degez) (Photo
Martine Lecomte)
À la suite de quoi nous avons gagné la tente où nous avons partagé le repas
pris en commun. Belle tablée.
Vers 13 heures, les équipages ont rejoint leurs fûtreaux et toues cabanées
pour remonter la Loire jusqu'au port de la Ronce où nous attendait Saint
Nicolas.
Saint Nicolas,
revêtu de la robe, du couronnement et investi d'un certain nombre
d'ornements symbolisant la nature de sa protection
bienveillante.
(Photo
Denis Degez)
L'indispensable photo souvenir des Mariniers de Vitry, suivie d'une
distribution de café bienvenue pour réchauffer les équipages.
(Photo
Denis Degez)
Puis c'est le retour vers le port de Châteauneuf..
(Photo
Denis Degez)
La flotte encadre le Penthièvre, fûtreau construit par les
Mariniers de Châteauneuf-sur-Loire, sur lequel Saint Nicolas a embarqué.
(Photo
Denis Degez)
Puis les bateaux arrivent au port sur le quai duquel les visiteurs se
sont rassemblés en nombre.
(Photo
Denis Degez)
Saint Nicolas quitte le bord et se dirige vers le quai.
(Photo
Denis Degez)
Sans oublier de passer sous la haie d'honneur des bourdes dressées.
(Photo
Martine Lecomte)
Sur le quai la fête continue, animées par les " Copains d'sabord
" un groupe de chanteurs local, issue de la rencontre de deux
musiciens qui avaient l'habitude de chanter sur les bateaux. En 2013, ils
rencontrent les " Compagnons chalandiers" et créent le groupe
des " Copains d'sabord ", groupe à travers lequel, ils
reprennent de vieux chants de mariniers de Loire. Ils sont présents sur les
principales fêtes ligériennes.
Leur site à visiter https://www.lescopainsdsabord.fr/
Enfin, n'oublions pas Bernard, notre " Bonimenteur " avec son bâton et sa
besace, que l'on retrouve sur tous les quais autour d'Orléans en
train de raconter des histoires de Loire, contées dans les temps anciens.
" La Loire étant depuis toujours un fleuve capricieux et indompté, les voyages étaient périlleux et il fallait une grande dextérité pour manœuvrer les bateaux, d’autant plus qu’ils possédaient un fond plat, de manière à pourvoir naviguer avec un très faible tirant d’eau. Orléans était à la fin du 18ème siècle, le plus grand port fluvial de France, et des centaines de chalands étaient amarrés le long de ses quais " .
Puis c'est la bénédiction des bateaux et des équipages.
(Photo
Jacques Sephani)
En fin de journée, la lumière décline, il est temps de sortir les
bateaux et de laisser Segetae, déesse de la mythologie celtique et de la
Loire rejoindre son fleuve gaulois.
Nous remontons moins poétiquement le Balbuzard sur sa
remorque pour retourner à Vitry-aux-Loges.
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