Les de Vitry fêtent la Saint Nicolas - 2024

Marc André Dubout

 

Les Mariniers de Loire fêtent le jour de la Saint-Nicolas, le patron protecteur de ces hommes de la Loire et des marins en général, mais sur les rives ligériennes de Gien à Orléans, et peut-être au delà, la tradition est profondément ancrée dans les mémoires.

Fête de la Saint Nicolas des Mariniers

Dimanche 1er décembre 2024 au Port de Châteauneuf-sur-Loire. En effet, la communauté des mariniers de Châteauneuf-sur-Loire, les Amis du musée de la marine de Loire et du vieux Châteauneuf, le musée de la marine de Loire, avec la participation du club Ligérien des Amis de l’âne et du mulet, de la paroisse de Châteauneuf-sur-Loire organise comme chaque année la fête de Saint Nicolas, patron et protecteurs des Mariniers.
Pour les Mariniers de Vitry, le rendez-vous est à 9h30 à l'atelier à côté du canal. Lorsque nous arrivons sur le port de Châteauneuf, le quai est déjà animé, les bateaux sont à l'eau, certains sont venus spécialement d'Orléans la veille pour participer à la fête.

Christian, Daniel, Denis, Didier, Dominique, Gérard, Jacques, Martine, MAD, Myriam, Roger et Vincent rejoignent alors le Balbuzard amarré, la veille sur la rive près de la cale.


Le ciel est nuageux, nous craignions le pire, la veille il faisait froid à l'atelier mais aujourd'hui ça va, la température est un peu remontée, pourvu qu'il ne pleuve pas !

(Photo Martine Lecomte)
Tout d'abord, il faut préparer le Balbuzard qui sort d'une cure de jouvence complète dans l'atelier des Mariniers. Installer le moteur, monter le mât et la guirlande que nous venons de fixer, vérifier les agrès, etc.

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Il en est de même pour les autres embarcations qui s'alignent sur la rive droite en amont du pont de Châteauneuf.


Ce pont a été construit par l'entreprise Baudin-Châteauneuf et inauguré le 14 juin 1936. C'est le troisième pont entre Châteauneuf et Sigloy : le premier date de 1838, le deuxième de 1871 suite à sa destruction pendant la guerre de 70.


Vers 11 heures, nous nous dirigeons vers la colonne des mariniers en tête du pont suspendu.
Au passage, la plaque des distances de notre ville ligérienne. La Loire s'étend sur environ 110 kilomètre dans le Département du Loiret de Briare à Beaugency.

(Photo Martine Lecomte)
La colonne des Mariniers n'est pas, comme on pourrait le croire un monument aux morts et pourtant les noms inscrits se rapportent bien à des mariniers qui ont quitté ce monde il y a bien longtemps.
Non c'est un monument élevé à la gloire des Mariniers qui sont intervenus lors de la crue historique du 20 8bre 1846. Un hommage leur est rendu solennellement.

Gravure dans « Étrennes orléanaises » – Almanach Année 1847 – Fonds iconographique de
la Bibliothèque municipale d’Orléans (Source : Wikipedia

Cette crue a été due à une conjonction de fortes crues de l’Allier et de la Loire. Elle a provoqué de nombreuses brèches dans les levées : près d’une centaine de brèches sont relevées entre Briare et Langeais. Autour d’Orléans, les brèches de Sandillon et de Saint-Denis-en-Val ont limité la hauteur de la pointe de crue au pont Georges-V situé à Orléans, en inondant les vals entre les levées et les coteaux de Sologne. Le viaduc de la voie de chemin de fer menant à Vierzon a été emporté.
C'est alors que les Mariniers de Châteauneuf-sur-Loire sont intervenus avec leurs embarcations pour sauver et alimenter en nourriture les victimes de ce désastre.
À ce sujet notons qu'avant 1846, les aménagements réalisés dans le lit de la Loire étaient destinés à améliorer la navigabilités du fleuve, afin que celui-ci devienne une voie importante de commerce par bateaux à vapeur. L’objectif étant de permettre l’institution d’un service régulier de remorquage à vapeur entre Nantes et Orléans.


Après cette cérémonie émouvante, nous nous sommes dirigés vers le stand " Apéritif " dressé sur le quai nouvellement aménagé par la municipalité.

(Photo Denis Degez) (Photo Martine Lecomte)
À la suite de quoi nous avons gagné la tente où nous avons partagé le repas pris en commun. Belle tablée.


Vers 13 heures, les équipages ont rejoint leurs fûtreaux et toues cabanées pour remonter la Loire jusqu'au port de la Ronce où nous attendait Saint Nicolas.


Saint Nicolas, revêtu de la robe, du couronnement et investi d'un certain nombre d'ornements symbolisant la nature de sa protection bienveillante.

(Photo Denis Degez)
L'indispensable photo souvenir des Mariniers de Vitry, suivie d'une distribution de café bienvenue pour réchauffer les équipages.

(Photo Denis Degez)
Puis c'est le retour vers le port de Châteauneuf..

(Photo Denis Degez)
La flotte encadre le Penthièvre, fûtreau construit par les Mariniers de Châteauneuf-sur-Loire, sur lequel Saint Nicolas a embarqué.

(Photo Denis Degez)
Puis les bateaux arrivent au port sur le quai duquel les visiteurs se sont rassemblés en nombre.

(Photo Denis Degez)
Saint Nicolas quitte le bord et se dirige vers le quai.

(Photo Denis Degez)
Sans oublier de passer sous la haie d'honneur des bourdes dressées.

 (Photo Martine Lecomte)
Sur le quai la fête continue, animées par les " Copains d'sabord " un groupe  de chanteurs local, issue de la rencontre de deux musiciens qui avaient l'habitude de chanter sur les bateaux. En 2013, ils rencontrent les " Compagnons chalandiers" et créent le groupe des " Copains d'sabord ", groupe à travers lequel, ils reprennent de vieux chants de mariniers de Loire. Ils sont présents sur les principales fêtes ligériennes.

Leur site à visiter https://www.lescopainsdsabord.fr/

   
Enfin, n'oublions pas Bernard, notre " Bonimenteur " avec son bâton et sa besace, que l'on retrouve sur tous les quais autour d'Orléans en train de raconter des histoires de Loire, contées dans les temps anciens.

" La Loire étant depuis toujours un fleuve capricieux et indompté, les voyages étaient périlleux et il fallait une grande dextérité pour manœuvrer les bateaux, d’autant plus qu’ils possédaient un fond plat, de manière à pourvoir naviguer avec un très faible tirant d’eau. Orléans était à la fin du 18ème siècle, le plus grand port fluvial de France, et des centaines de chalands étaient amarrés le long de ses quais " .


Puis c'est la bénédiction des bateaux et des équipages.

(Photo Jacques Sephani)
En fin de journée, la lumière décline, il est temps de sortir les bateaux et de laisser Segetae, déesse de la mythologie celtique et de la Loire rejoindre son fleuve gaulois.
Nous remontons moins poétiquement le Balbuzard sur sa remorque pour retourner à Vitry-aux-Loges.

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