Suzanne & Vigie aux Fêtes maritimes de Brest 

Joselyne Vignoble

Tous les 4 ans le port de Brest connaît son heure de gloire en rassemblant un millier de voiliers dont certains des plus prestigieux de la planète. 
En 2012, Suzanne, notre petite chaloupe à vapeur a joué le rôle de vaporetto pour les invités de la Ville de Brest et du Crabe Marteau, restaurant bien connu des brestois. Le succès de la chaloupe, de sa machine et de son sifflet caractéristique des trains à vapeur a séduit l’ensemble des organisateurs et participants. 
Aussi, cette année, Suzanne a été conviée à revenir avec quelques petits camarades. Quatre petits vapeurs ont répondu à l’appel. La Vigie, chaloupe de la Brigade fluviale sur la Seine de 1904 à 1985, la compagne de la plupart des sorties de Suzanne, était du voyage. 
Après la mise à l’eau des deux consœurs au port du château, elles allèrent prendre leur place dans la darse face au Crabe Marteau. Là-haut sur les quais, juste au dessus de nos têtes, nos amies de la boutique Sequana avaient pu aménager un stand dans un petit barnum afin d’assurer la promotion de nos bateaux et de notre association. 
Nous fûmes aux premières loges pour assister à la mise à l’eau du François Olivaux, bateau rénové des Sauveteurs en Mer, qui a été salué comme il se doit par un concert des sifflets de nos deux vapeurs. 
Puis, en hommage aux victimes de l’attentat de Nice, le port de Brest s’est figé. Une longue minute de recueillement pendant laquelle les bruits de la fête ont laissé la place aux cris des mouettes. Nous nous sommes unis à la déferlante de cornes, sifflets et sirènes marquant le soutien des équipages aux victimes de cette tragédie. Brest, plus connue d’ordinaire pour ses embruns et son climat océanique, nous a réservé pour ces journées des températures aux tendances caniculaires. 

Nos compagnons fendaient le bois là-haut sur les quais et descendaient les sacs en transpirant comme des forçats. Sur les chaloupes, le vent du large rafraîchissait nos passagers mais le mécanicien et la chauffeuse (de la chaudière...) au ras du plancher auprès du chaudron « suaient sang et eau ». Et nous faillîmes appeler les urgences pour notre apprentie chauffeuse qui en fit un petit malaise... 
Heureusement, pour déjeuner nous pouvions aller nous mettre à l’ombre sous la tente Sequana, chauffée à blanc et transformée en sauna... 
Mais quel plaisir, par ce beau soleil, de naviguer parmi cette magnifique flotte multicolore, d’admirer l’arrivée de l’Hermione et surtout, avec nos petits « Tchou Tchou », de voir les sourires fleurir sur les visages, d’entendre les applaudissements fournis des milliers de badauds sur les quais et de répondre aux demandes amicales des nombreux navigants que nous croisions. 
Enfin, accompagner la Grande Parade jusqu’à la sortie du port avec un petit pincement au cœur de ne pas avoir suffisamment de bois pour les suivre jusqu’à Douarnenez. Peut-être aux prochaines fêtes maritimes de 2020....

 

 

 

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