LA NOUVELLE COLLECTION SEQUANA EST LANCÉE

Jean-Jack Gardais,vice-président

La collection d' une trentaine de bateaux SEQUANA, ayant fait l'objet d'une donation à la ville de Chatou en 2011, l'association s'est tournée vers la constitution d'une nouvelle collection toujours axée sur la sauvegarde du patrimoine fluvial et maritime. 
Comme vous avez pu le constater en visitant notre atelier, une nouvelle acquisition est en cours de restauration dans notre atelier aux cotés de l'entretien des bateaux du Musée.
Outre cette première restauration, et différents projets de reconstruction de bateaux historiques, notre Conseil d'Administration, a l'unanimité, a décidé, voici près d'un an, d’acquérir trois bateaux ayant une valeur patrimoniale incontestable.
 Vous trouverez ci-après un fiche signalétique de ces trois bateaux.
Hélas, par manque de place, la restauration de ces trois unités n'a pas pu débuter. Sequana entreprend tout pour préserver ces bateaux en l'état et débuter leurs restaurations dans les meilleurs délais.

 

 


RUNABOUT DESPUJOLS GRAND SPORT

Texte et photo Jean Mauviel & JeanJack Gardais

LE CHANTIER DESPUJOLS ET SES RUNABOUTS :

Créé à Arcachon en 1905 par Jean Victor Despujols (1879 / 1955), le chantier éponyme s’est rapidement installé à Neuilly sur l’Ile de La Jatte (67 à 72 boulevard Vital-Bouhot) Téléphone : Maillot 32-79). Au décès de son fondateur, le chantier continue ses activités jusque dans le début des années 1970.

En 75 ans, ce chantier, qui a été l’un des acteurs essentiels du développement de la plaisance en France, dessine et construit plus de 2.000 bateaux, principalement à moteur : de nombreux « motor-yachts » de grandes tailles, construits à l’unité pour de riches plaisanciers ou pour la marine nationale .

Il est fortement présent aux premiers « Salons Nautiques » se déroulant au Grand Palais (1932 notamment) .

La navigation de plaisance se démocratisant, le Chantier Despujols décide, dés les années 1950/1955, de construire, en série de petits runabouts de conception française, en les équipant de moteurs d’automobiles françaises (Renault, Peugeot) ou de motorisations US ou allemandes.

LE MODELE «DESPUJLOS GRAND SPORT »

Ce modèle est le seul qui soit construit à partir de la coque de 6,20m. Il ne sera construit qu’à un petit nombre d’exemplaires, d’où sa rareté aujourd’hui.

Le « Grand Sport » est équipé, soit :. d’un moteur Chrysler V8 177 CV, ou d’un moteur BMW V8 150 CV ou

d’un moteur Penta-Bolinder’s 130 CV ou de 2 moteurs « Ventoux » de la Dauphine Renault 80 CV, préparation « Autobleu-marine » Ce modèle « Grand Sport » ne dispose que d’un cockpit avant à trois places, tout l’arrière du runabout étant occupé par la motorisation et ses compléments. (réservoirs, etc) auxquels on a accès par deux larges capots de pont. Ce runabout a été entièrement « déshabillé » mais en ayant soin de conserver toutes les pièces de bois d’origine (patrons » pour la reconstruction).Idem pour le tableau de bord, tous ses cadrans d’origine, son volant et support de direction et tous les câbles de renvoi vers l’appareil à gouverner (safran, embase, colonne et secteur de barre).et tous les autres éléments de sellerie .et commandes et accessoires mécaniques et électriques du moteur.

Master Chef RUNABOUT :

La recette est bien connue dans l'atelier Sequana…pour avoir été usitée sur un précédent Runabout ,

SWING remisé au Musée de la Batellerie Conflans Saint Honorine .

Dans une coque remise en état et fraîchement vernie, avec sellerie et accastillage d'origine,

Au quart de tour de la clef de contact , un VA -VA -VOOM bien connu retentira …

Souhaitons bonne chance et bon courage à l'équipe qui redonnera un second souffle à ce bateau.


Le MISTRAL

Texte et photo Jean Mauviel & JeanJack Gardais

QU’EST-CE QU’ UN MISTRAL ?

Lorsqu’on découvre le « Mistral » on ne peut que penser au « Bélouga », dériveur habitable conçu par Eugène Cornu en 1943 !!! Un bateau mythique qui, conçu pour naviguer en rivière, s’est très vite imposé pour être l’un des premiers « croiseurs côtiers » exceptionnels. En fait, le « Mistral » semble être un « Bélouga » en réduction, avec exactement les mêmes lignes d’eau et les mêmes superstructures !!!

Incroyable, mais vrai ! Un architecte aurait-il copié Cornu ? Qui a dessiné le « Mistral », où a-t-il été construit ?

Sur tous ces points, recherches en cours.

Le « Mistral » est un dériveur à bouchain vif Il est doté d’un large roof, non fermé, avec deux bannettes. Il mesure environ 7 m ; maître bau 1,5m. C’est, en fait, le précurseur des « day-boats » que l’on voit à présent fleurir au Salon Nautique : voiliers très surs, plan de voilure généreux, dériveur intégral, large cockpit pouvant accueillir plusieurs personnes, petit roof non fermé : l’idéal pour l’apprentissage de la voile en toute sécurité et les sorties en famille ou entre copains !

Le mât est posé sur le pont Il est doté d’une emplanture de mât posée sur le roof (type jumelle) avec renfort métallique pour reprise des efforts sur la quille. Son gréement est manifestement le même que celui du « Bélouga » : grand-voile à corne « type houari » ; plus foc amuré à l’étrave. À noter que la coque, entreposée sous un hangar ventilé et posée sur une remorque usagée (mais adaptée), n’a subi aucune déformation structurelle.

Cette restauration (qui demandera certainement du temps et de l’espace dans notre atelier), semble parfaitement conforme aux « savoir-faire » accumulés par les membres de Sequana. Aucun besoin d’aides extérieures (sauf pour la voilure).

Qui voudra bien croire, qu'une fois restauré, on puisse dire : il y a du MISTRAL sur la Seine à Chatou ??


Canot OCEAN SENECAL

Texte et photo Jean Mauviel & JeanJack Gardais

QU’EST-CE QU’ UN OCEAN?

Les « Océans n’ont rien à voir avec une quelconque « monotypie » de bateaux. Construits en particulier sur la Seine fin 19ème et début 20ème par de nombreux chantiers réputés, ils étaient de tailles très différentes et construits selon différents procédés : coques à clins (comme celui dont Sequana avait hérité et dont la proue est toujours exposée au mur de l’atelier) ou à bordés jointifs. Cependant, ils avaient tous certaines caractéristiques communes : c’était tous des canots, « en forme », « voile / avirons » inspirés des canots de pêche bretons, d’où sans doute leur patronyme. Ils n’avaient pas de dérive, mais un safran posé sur le tableau arrière et une quille relativement profonde qui leur permettaient (éventuellement) de « remonter le vent ». Ceux qui avaient un mât étaient gréés avec un voile au tiers, à bordure libre, amurée par un croc à la proue du bateau. On pouvait ainsi « gambiller » la vergue et ainsi mieux faire porter la voile lorsqu’on changeait de bord.

Leur mode de propulsion favori était manifestement l’aviron. Ainsi étaient- ils tous dotés d’un ou deux bancs de nage, de tolets ou de dames de nage et de cale-pieds (en bois ou en métal) pour permettre au(x) nageur(s) de mieux répartir leurs efforts. Nombre de riches propriétaires, qui possédaient des grands yachts sur lesquels ils naviguaient en mer, se sont fait construire des « Océan » pour continuer à naviguer lorsque, ne pouvant pas rejoindre l’eau salée, ils aimaient canoter sur la Seine.

Mais la qualité principale de ces « Océan » venait manifestement de leur plan de dérive, de leur taille et de la hauteur de leur franc-bord qui en faisaient des embarcations très sures ; à bord desquelles on pouvait, même en « tenue de ville », embarquer avec sa famille ou des amis pour aller canoter, ramer et pic-niquer dans les boucles de la Seine.On dit que Guy de Maupassant (propriétaire de yachts importants, tel « Bel Ami ») aurait lui aussi succombé aux charmes de « L’Océan ».

Cet Océan a été construit par le Chantier Senecal des Mureaux comme l'indique la « Plaque Constructeur ».

C’est un canot en forme, avec bordés jointifs en acajou et membrures en acacia. Quille en chêne.

Il mesure environ 7 m ; maître bau 1,5m. Il est doté :d’une emplanture de mat à l’étrave ; mat et vergue à refaire ; idem pour voilure, de deux bancs de nage et des ses cale-pieds d’origine, les fémelots de safran sont en place , safran et barre à vérifier.

Cet Ocean a été construit par le chantier Senecal aux Mureaux comme l'indique sa plaque constructeur .

Pour clore de nombreux débats d'opinion, pour déterminer ce qu'il y a de plus « Océan » qu'un « Océan. »

pourquoi ne pas proposer comme nom de baptême ... le Pacifique … Qui dit mieux ?

Page précédente