Au pays de Caillebotte

Isabelle OUTIN

En Basse-Normandie, près de Domfront, se trouve le petit bourg de GER, centre de poterie depuis la nuit des temps : au XVIIIème siècle, il partait chaque année du port d’Isigny quelques 100 000 pots à beurre. 
Le nom de Caillebotte était très répandu à Ger : beaucoup de Caillebotte étaient potiers au lieu-dit «Le Bochis». On y trouve une Marie Caillebotte en 1797, épouse de Guillaume Calando, maître potier. Cette Marie est l’arrière grand-tante de Gustave Caillebotte, le peintre. L’arrière grand-père de notre Gustave, se nomme Pierre. Il est né à Ger, le 9 juillet 1730. Il s’installe à Domfront et crée un commerce de mercerie-draperie, rue «sise sous les porches», actuellement rue Barrabe. La maison existe encore en 2008, mais la rue a bien changé : à la Révolution c’était une rue couverte qui abritait plusieurs commerces pêle-mêle, beurres, volailles, vêtements... Le 27 août 1765 naît Antoine, le grand-père du peintre et le 10 juillet 1768, son frère Nicolas. Tous deux négociants à Domfront ont de fortes personnalités : ce sont des « bleus » et témoignent de leur époque :

Une rue de Domfront porte son nom et son logement existe encore dans la cour de la maison de leur père. 
Antoine se marie à Adélaïde Féron le 21 octobre 1793 : de leur union naîtra Martial le 8 avril 1799.
Nous trouvons ce dernier d’abord en 1825 tenant un commerce de rideaux et coutils, plus tard comme fournisseur de toiles et draps aux armées, puis comme chef d’entreprise produisant des lits militaires : devenu patron d’une entreprise florissante, il épouse en 3ème noces Céleste Daufresne, fille d’un avocat. Ils sont domiciliés à Paris 160 rue du Faubourg Saint-Denis quand naît le 19 août 1848 Gustave (le peintre). 
En 1850 le père fait construire un pavillon au 152 de la même rue : son frère Martial y naît le 7 avril 1853. Ils emménageront ensuite en 1868 au 77 rue de Miromesnil. 
À la même époque ils achètent la propriété de Yerres.
La suite, vous la connaissez !
 Gustave, passionné par la peinture, la voile, la botanique, la philatélie, généreux pour ses amis peintres et la ville de Gennevilliers où il a habité à partir de 1887. Il n’oubliera pas son pays d’origine, Ger, à qui il fera des dons importants pour les œuvres sociales.

Sources

  • Archives de Ger,

  • GER un village normand à travers les siècles, Éditeur : EUROCIBLES inédits & introuvables - Éditions, réédition du Patrimoine normand BP 3 - 50570 Marigny 

 

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