Deux p’tits nouveaux à Sequana

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Deux p’tits nouveaux Seyler à Sequana. L’un nous vient de Bry-sur-Marne et l’autre de Montbazon en Touraine...

Le premier est un Plongeon.
Nous en avons fait l’acquisition auprès de Pierre Baudéan. Pierre est un amateur de bateaux de tradition, il a pensé à nous pour le devenir de ce bateau et on l’en remercie car le Plongeon est un « enfant » du pays qui a été porté sur les mêmes fonts baptismaux que le Monotype de Chatou, en face de notre atelier sur la rive de Rueil au « Merle Franc », un autre haut lieu du canotage. 
Le bateau est bien construit, et pour cause, il sort tout droit des ateliers de Georges Seyler Aîné, au viaduc à Nogent. Le pont a été démonté et soigneusement conservé. Cela sera bien utile pour faire les gabarits. Il y a bien ici ou là de la misère sur quelques membrures, à l’étrave il faudra aller voir ce qui se passe et bien entendu il y a tout lieu de penser que le puits de dérive fuit comme un panier ! Rien que du classique en quelque sorte !
Pierre a pris soin de conserver tout l’accastillage et le gréement ainsi que la voilure dont les souris ont fait leur ordinaire mais même avec les trous le modèle sera bien utile.
Le seul Plongeon que nous ayons eu la chance de voir naviguer participait de la Fête des canots à Rolle où a été faite la photo ci-dessous.
Au hasard de nos recherches au sujet du Monotype de Chatou, Laurent Roblin conservateur du Musée de la batellerie nous a mis de côté tout un lot d’archives classées « plaisance ».
Nous ne résistons pas à vous communiquer quelques trouvailles concernant le Plongeon dont vous trouverez les photos ci-contre. On remarque l’importance en nombre et en qualité des admiratrices du Plongeon : que cela ne nous fasse pas oublier que François Sergent et Pierre Toureau ont été les promoteurs enthousiastes de ce bateau dont Louis Pillon nous rappelle que sa construction très légère présentait le meilleur ratio poids sur surface de voilure de l’époque. Un bateau sportif tout autant que le charmant aréopage qui pose sur la photo !

 

Le second est un canoë français de la Belle Époque. 

François Casalis

Il est signé Eugène Seyler, nous sommes cernés !
Nous l’avons décroché avec Marc-André Dubout de la soupente où il se trouvait, au Domaine de la Tortinière, une magnifique propriété du Second Empire, tout à côté de Montbazon (37). C’est un endroit à recommander aux amateurs de calme et de belles choses. Cette propriété, de l’éditeur bien connu Dalloz, est maintenant un hôtel quatre étoiles qui vaut le détour. La bâtisse a été restaurée avec soin, en particulier les boiseries en chêne clair sont de toute beauté.
Mais revenons à notre canoë français. C’est le petit-fils de son propriétaire, Alain Durier, qui un jour qu’il déjeunait chez Fournaise a eu l’heureuse idée de jeter un coup d’œil à travers les carreaux poussiéreux de notre atelier. Ce qu’il a vu l’a encouragé à prendre contact avec notre association dans le but de nous confier le bateau de son grand-père qui naviguait à l’époque sur le Grand Canal à Versailles. On peut le remercier de sa démarche car le bateau bien que très sérieusement abîmé mérite que l’on s’y intéresse.
Il s’agit d’un canoë français de la « première génération, circa 1905 » ; la tonture est fortement prononcée, il pouvait se déplacer aussi bien à l’aviron qu’à la voile.
Il reste quelques vestiges de l’installation du rameur ainsi que le safran. Le bordage de la pointe avant est explosé sur au moins deux ou trois virures, la structure axiale est à priori en bon état, le pontage et l’hiloire également. Michel Seyler est venu rendre visite au bateau construit par son grand-oncle et s’est déjà mis à la recherche de solutions aux questions que nous nous posons : il est indispensable d’en avoir les réponses avant de commencer les travaux. Ces questions sont les suivantes et nous encourageons les lecteurs qui pourraient nous aider à nous faire part de leurs suggestions.- De quelle nature était l’installation du barreur ? Très certainement un fauteuil amovible mais de quelle forme ?
- La forme et la nature des portants, très certainement métalliques, mais de quelles dimensions, rabattables ou pas ? Trois ou quatre branches ?
- Les dimensions, la nature et la forme de la voile ?
- À quoi pouvait donc servir le petit pontet à la pointe de l’hiloire ?
- Les dimensions des avirons ?
Il nous faut connaître tout cela avant de prendre le rabot et en attendant nous renouvelons nos remerciements à Monsieur Alain Durier pour ce don fait à notre association. Il lui faudra un peu de patience avant de revoir ce bateau très élégant sur l’eau mais il n’est pas seul à être impatient…

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