Mauvaises rencontres sur la toile

Le Râle d’Eau

« Ah ! Maudit renégat, le plus méchant du monde, que le ciel te punisse et l’enfer te confonde ! » Voltaire
Il ne faut jamais surfer sur le web car on peut y faire de mauvaises rencontres : en voici un exemple. 
Un soir de solitude je promène ma souris sur le site de la Fédération française des sociétés d’aviron, c’est vous dire mon niveau de désespérance ! Surprise ! Je trouve une rubrique « historique » et ne pouvant retenir mon poignet droit, je clique sur la chose. À ma nostalgie solitaire succède un moment de joie, presque d’euphorie. Tous les ancêtres sont là : Léon Gatayes, Alphonse Karr, Théophile Gautier…
Mon cœur s’emballe et tout à coup, patatras ! L’internaute-historien-rédacteur dérape et fait état d’un article paru dans la revue l’Aviron de 1911 sous la signature d’un certain J. Manchon, amateur de canoë-camping, rameur à ses heures, ce qui n’est pas, et loin s’en faut, une prédisposition aux exercices de la pensée et on va s’en rendre compte au travers de la citation qui va suivre : « Et c’est pourquoi on doit professer le plus profond mépris pour ces bouffons du sport nautique qu’on appelle des canotiers. Légendaires baladins de rivière, quelques survivants de leur espèce traînent encore le long des berges leur nonchalance et leur nullité».
Déclaration splendide, s’il en est, qui méritait bien d’être reprise ! Je ne connais pas le palmarès sportif du dit-Manchon mais dans le domaine de la niaiserie et de l’indigence intellectuelle il a dû, à mon avis, remporter plus d’un grand prix !
Insulter un loisir populaire d’une telle richesse qui a rencontré (et rencontre encore) un tel développement c’est, à coup sûr, non seulement faire preuve d’ignorance la plus crasse, mais c’est insulter l’équipage de « Mouche » ou du « Friquet » ou encore de « Stella » sans oublier celui de « Glouglou » et tous ceux qui de nos jours arment un canot pour promener leur famille soit à la voile, si le vent est au rendez-vous, soit aux avirons en cas contraire.
Je conseille au rédacteur-internaute responsable de cet « historique » de publier les discours les plus savoureux du baron à qui nous devons cette ânerie mondiale, je veux parler des Jeux olympiques, le nouveau temple du fric et de la boisson gazeuse où une fois passé la ligne d’arrivée on doit pisser dans un bocal pour prouver sa bonne foi !Pourquoi se priver de ces éloges faits au racisme et à la xénophobie ? Voilà qui serait profitable à la gloire du sport et à l’édification de la jeunesse !En attendant, Canotiers mes amis, ne baissons pas la garde, l’obscurantisme est encore d’actualité !Il m’a foutu en colère cet indien…
 

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