Éditorial

Christophe DIRLIK

L’hiver est là, et comme tous les ans nous faisons semblant de croire que nous allons pouvoir hiberner un peu en attendant les beaux jours. Et comme tous les ans, ce n’est qu’un vœu pieux. 
Même si nous sommes un peu moins nombreux à fréquenter la Gare d’Eau, le nombre de chantiers que nous devons faire avancer malgré tout me fait parfois peur. 
Porc-Épic, monotype de Chatou N° 3, classé à l’inventaire des monuments historiques et qui nous a été confié par l’YCIF pour restauration, doit être en état de naviguer au mois de Juin 2009. Pour célébrer dignement la transhumance du Cercle Nautique de Chatou vers les Mureaux,
nous la rééditerons en nous déplaçant en flottille, comme nos prédécesseurs l’ont fait en 1929. Gardez un œil sur notre site internet et soyez très nombreux à nous regarder passer !Au printemps nous disposerons d’un auvent mitoyen à l’atelier, qui nous permettra de décongestionner un peu le hangar à bateaux. Pour autant, nous ne serons pas plus à l’aise, cela nous permettra tout juste de recréer un cadre presque normal pour les visiteurs qui passent nous voir.
Cette année, nous nous attaquons à des sujets inédits. Nous n’avons plus de dames de nage en stock pour les yoles ou les canoës. Il va nous falloir apprendre à couler des bronzes, ou à les commander à des professionnels. La « Triplette » en a besoin et les mérite.
Roastbeef, reconstruit par une équipe de passionnés, est allé témoigner de notre engagement à Brême puis à Copenhague pour illustrer une exposition d’envergure internationale sur l’œuvre de Gustave Caillebotte. Je suis certain que ceux d’entre nous qui ont donné leurs week-ends pour le reconstruire n’imaginaient pas que leur bébé serait demandé dans l’Europe entière. Et pourtant, 15 ans après, Roastbeef a été salué par l’ambassadeur de France en Allemagne et par son altesse le prince héritier Frédérik de Danemark. Nous ne travaillons pas pour la gloire, mais cela fait toujours plaisir !Quand nous œuvrons sur un bateau, quel qu’il soit, nous n’avons jamais le sentiment d’accomplir un geste exceptionnel. Et pourtant...
Si nous n’étions pas là, aucun des bateaux présents dans le hangar ou dans l’atelier n’existerait encore aujourd’hui.
Que vous soyez membre actif, sympathisant, bienfaiteur ou simplement curieux, permettez-moi de vous remercier sincèrement du fond du cœur. Chaque pierre apportée à l’édifice, si petite soit-elle, repousse à plus tard le moment où d’autres devront prendre en main la survie de ce patrimoine.Soyez en remerciés.

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