Des nouvelles du téléphone

L’électron de service 

suite de l’article paru dans la Feuille à l’Envers n°31

Kevin Desmond dont nous avons fait la connaissance dans la précédente Feuille à l’Envers suit avec beaucoup d’intérêt la progression de nos travaux. 
Il a eu la bonne idée et la gentillesse de nous communiquer une suite de brevets et d’additifs déposés par notre inventeur, Gustave Trouvé. 
Vous trouverez ci-dessous la chronologie du dépôt des cinq brevets et additifs déposés par notre homme entre mai 1880 et décembre 1881.
Cinq brevets en un peu plus de dix huit mois, c’est plus que respectable ! Comme dans bien des cas c’est le brevet initial qui présente le plus grand intérêt, les additifs protègent plus les applications qu’autre chose, y compris en 1881, une application pour les roues à aubes.

Le 8 mai 1880 à 3 heures Gustave Trouvé dépose le brevet 136560 pour un système de moteur électrique et ses applications.

«Mon (mot rayé et remplacé par Cette) invention a pour objet un système de moteur électrique caractérisé par l’emploi d’une bobine Siemens montée et disposée d’une manière spéciale». 
En fait il s’agit par un mécanisme de son invention d’éliminer le point mort de la bobine. 

Quatre mois plus tard le 17 août 1880 il dépose un certificat d’addition :

«Par cette disposition j’ai créé un organisme nouveau : le gouvernail-propulseur».

Le 28 mars 1881 il dépose un autre certificat d’addition.
«Je revendique par la présente l’emploi de mon système de moteur électrique comme générateur d’électricité ainsi que l’application aux moteurs de petites dimensions, d’électro-aimants en acier trempé comme il est décrit ci-dessus».

Le 4 mai 1881 à 3 heures et 40 minutes, il dépose un nouvel additif pour une application de son moteur aux tricycles. Reste que la source d’énergie pose problème et Gustave de proposer : «La pile peut d’ailleurs être remplacée par toute autre disposition analogue telle par exemple que les condensateurs ou accumulateurs Planté, Trouvé (on est jamais mieux servi que par soi- même !), d’Arsonval et autres…»
Le 23 novembre 1881 encore un additif par lequel il revendique la paternité d’un dispositif amovible pour entraîner des roues à aubes (en 1881 !) ainsi qu’un dispositif fixe pour son moteur et l’entraînement de l’hélice non plus sur le gouvernail mais sur un dispositif solidaire de la coque du bateau.

Enfin le 15 décembre 1881 il propose encore en additif au brevet original un véritable dispositif hors-bord, c’est-à-dire amovible et indépendant du gouvernail. On peut considérer qu’il s’agit bien du premier hors-bord ayant jamais existé.

Quelles sont nos prochaines échéances ?

- Trouver un électricien ou électro-mécanicien pour nous initier aux mystères de la bobine Siemens des années 1880 et nous commenter une lecture du brevet initial.

- Mettre au point des essais d’accumulateurs au bichromate de potasse. La partie risque d’être délicate, Marc-André Dubout, à qui la chose chimique n’est pas étrangère, nous annonce un caractère particulièrement toxique du bichromate. Une recherche sur le brevet de Gustave Trouvé concernant ce matériel reste à faire.
- Définir avec précision l’embarcation, dont nous avons la description pour les traits essentiels, capable de supporter les accumulateurs et l’équipage.

- Une fois tout cela résolu, il faudra trouver les sous pour passer à l’application vraie grandeur !

Page précédente