Que diable sont-ils allés faire dans cette galère ?

Edmon Bzllerin

Tout simplement contribuer à l'exposition A vos rames canotiers ! conçue et organisée conjointement par le Musée Fournaise et notre association.
Pour ce faire, nous avons confectionné un fac similé d'une rame de galère grandeur nature (12 mètres) ainsi qu'une maquette de 10 bancs de galériens, figurés par des mannequins d'artiste articulés, pour illustrer les positions du cycle de la vogue. 
L'échelle de la maquette est au 3/25 ou 1/8,3333... Cette échelle, peu académique, a été donnée par les mannequins d’artiste que nous nous sommes procurés. Nous devons le plan de la vogue** au talent de M. René Burlet, historien et ergonome, qui s'intéresse à ce sujet depuis plus de 25 ans. Notre maquette occupe une surface de 1,5 m par 1,5 m et les rames mesurent à cette échelle 1,42 m.
Notre maquette ne reproduit qu'une section de galère ordinaire de 10 bancs de 5 rameurs (la vraie en comptait 26 sur chaque bord).
Elle est simplifiée, nous n'avons pas fait figurer tous les détails, car le but de cette maquette est d'illustrer l'ergonomie des 4 phases principales du cycle de la vogue en se basant sur les écrits et illustrations de M. René Burlet.
Tout se fait les bras tendus, et un pied enchaîné à la pédagne !
Ce projet nous a permis de nous intéresser à cette triste période de l'histoire des galères qui disparurent en laissant peu de traces en 1748 après une navigation de plusieurs siècles en Méditerranée principalement.
Nous avons pu découvrir ainsi tout un vocabulaire technique, de charpente, des gréements et des manœuvres, propre aux galères aux consonances latines. C'est ainsi que, sur les galères les ancres devenaient des fers, les mâts des arbres, les matelots des mariniers, etc... À partir de 1748, date de la fin des galères en France, ce vocabulaire fût banni de la marine, en particulier le mot rame au profit du mot aviron. La rame ne s'est maintenue que chez les «marins d'eau douce» qui ont gardé aussi le mot marinier.

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