Aux rames canotiers... prenez vos avirons

François Casalis

Si vous consultez les Feuille à l’Envers vous constaterez que le sujet de l’aviron a une forte tendance à la redondance.
Il y a maintenant…. bien longtemps ! Je me souviens avoir extorqué à un féru d’archéologie avec lequel je ramais de temps à autre, une étude sur la rame, l’aviron. Un peu plus tard, cela devait être en 1987, j’arrivais à convaincre Nicolas Thibaut photographe professionnel et Frédéric Delaive qui avait déjà sa thèse de doctorat sur le canotage en tête, de m’accompagner chez Daniel Floquet avironnier à Thonon les Bains. Un train de nuit et un week-end nous ont permis de revenir avec un reportage photographique et quantité d’informations sur ce métier bien particulier.
Et puis l’eau est passée sous le pont Mirabeau ! 
Quelques Feuilles à l’Envers ont bien tenter de présenter une synthèse sur l’art et la manière de se servir d’une rame ou un aviron mais en vain…jusqu’ au mois de novembre 2003 où apprenant que Daniel Floquet cessait son activité et qu’il n’y aurait pas de repreneur, une poignée d’adhérents de notre association, dont notre président, décide de réserver une semaine de vacance pour aller faire un stage dans l’atelier de Daniel Floquet. 
La Feuille à l’Envers de septembre 2004 relate la chose et je ne reviendrai pas sur ce moment exceptionnel.
Convaincu que ce métier est appelé à disparaître, la fibre de carbone s’imposant sur le marché, l’association se porte candidat au Concours organisé par le Chasse Marée dont les résultats seront prononcés aux journées de Brest 2008. Le règlement du concours prévoit que les candidats doivent exposer leur sujet au public. C’est là que la chance est avec nous ! 
Anne Galloyer conservateur du musée Fournaise arrive à convaincre son conseil d’administration et nous propose ses cimaises ! Nous ne pouvions souhaiter mieux !
La pauvre ne savait pas ce qui l’attendait !
Comme tous les sujets d’apparence simple, traiter de l’aviron et/ou de la rame s’avère une entreprise complexe. 
Aviron ou Rame ? Pourquoi deux mots pour désigner apparemment la même chose ? Ce n’est que le début de toute une série d’interrogations à laquelle courageusement Anne tente de trouver des réponses.
Elle propose aux visiteurs le parcours suivant :
De l’antiquité à nos jours, par le biais de pièces, de tableaux, d’objets de maquettes, d’œuvres papier, les deux partenaires (Le musée Fournaise et l’association Sequana) tentent une approche sur l’histoire et l’évolution de ces deux « outils » indispensables aux navigateurs pour diriger et propulser leurs embarcations. 
Le sujet n’ayant jamais été traité préalablement, les promoteurs de Aux rames canotiers… proposent cette exposition comme prémisse de recherches plus importantes. 
En un premier temps il s’agit de définir les champs de recherches qui feront par la suite l’objet de publications et très certainement d’autres expositions.

Pour vérifier un certain nombre de données et d’hypothèses au sujet des rames des galères, l’association Sequana a mis en chantier une rame de galère ordinaire qu’elle présentera à l’entrée du musée lors de l’exposition.
La première difficulté a été de trouver une poutre de 0.20m de section et de 12 m de long! 
Par ailleurs Edmond Ballerin réalise une maquette destinée à illustrer la technique du coup d’aviron du galérien
Ces chantiers font l’objet d’une étude scientifique grâce à l’aide de Monsieur René Burlet historien, ergonome, dont on ne compte plus les ouvrages qui traitent des galères.
La Vogalonga est le rassemblement annuel des bateaux traditionnels vénitiens. 
Un certain nombre de canotiers parisiens a participé à cette manifestation, le temps de se faire quelques amis sur place dont le disciple international de l’aviron vénitien, Lino Farnéa. Lino sillonne toute l’Europe pour initier de jeunes rameurs aux subtilités de l’aviron vénitien. Grâce à lui quelques uns parmi nous ont pu acquérir les bases de cette ramerie originale.
Nous sommes allés à Bayonne pour consulter les archives municipales du XV° siècle qui rapporte du métier d’avironnier. Les forêts basques ont fourni des milliers d’avirons à l’Europe entière. Nous avons photographié ces documents en espérant pouvoir en publier les extraits les plus intéressants. Ils sont la preuve que le métier d’avironnier était bien un métier à part entière. Les avironniers basques représentaient une corporation très structurée avec des règles de fonctionnement précises.
Il est à souhaiter que cette exposition ouvre des voies et qu’amateurs et scientifiques se mettent au travail pour nous faire découvrir en détail toutes les techniques, j’allais dire les astuces que l’homme à mis en œuvre pour se servir d’une rame.
Les basques dans leurs traînières ont une façon de ramer bien à eux…
L’association présente également les phases principales de la réalisation d’un aviron à l’aide de photos et de vidéos réalisés lors du stage chez Daniel Floquet.
J’aimerai tant en savoir plus sur la famille godille chinoise et encore plus sur les avirons des chasseurs de cachalots açoriens.. et encore plus sur…
Le sujet n’est pas prêt d’être clos !

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