Le JACQUES

Marc André Dubout

Le Jacques est un remorqueur en acier riveté de 40,8 T de déplacement. Commandé en juin 1904 par la société Goiffon et Jorre, la coque est fabriquée par MM Desbois Rancelant et Ollivaud, elle est motorisée aux ateliers de la SGTR à Creil. Le Jacques appartient à la série de "Guêpes moyennes" n° 35 à 45 (1898 - 1901).  Caractéristiques :  Il est équipé d'abord d'une machine à vapeur type pilon compound à condensation par mélange de 150 HP puis en 1959 de 2 moteurs Baudoin type DK6 de 150 cv chacun. Sa vitesse moyenne en route libre et remorqueur seul atteint 18 km/h ; sa vitesse de remorquage avec de 800 à 1 000 T est de 6 km/h. 
En 1956 Le Jacques a été diésélisé et a perdu de fait sa machine à vapeur et la chaudière qui l’alimentait.
Il est impossible d’écrire sur le Jacques sans évoquer le nom d’Alain Naveteur qui est à l'origine du sauvetage du Jacques. Issu d’une famille de mariniers de Longueil-Annel, il est né à Rouen en 1918. Matelot dès l’âge de 12 ans, il est engagé en 1932 sur les remorqueurs de la CFTR (Compagnie fluviale de Transports et de Remorquage, dite « les Tritons »), à Andrésy. Devenu capitaine de remorqueur en 1941, résistant puis engagé volontaire à la Libération, il poursuit sa carrière après-guerre aux commandes de l’Égalité, du Volonté puis du Belgique. Après des remplacements sur les remorqueurs Progrès et Industrie, il s’installe à Longueil-Annel comme agent de la Pénichienne, chargé de constituer les convois de bateaux tractés. De 1960 à sa retraite en 1984, nommé chef de marine, il dirige un magasin de fournitures à Port-Marly, pour la société de dragage Goiffon et Jorre. C’est là qu’il va faire la connaissance du Jacques...
Au début des années 1990, Alain Naveteur s’étonne en effet que Conflans-Sainte-Honorine, qui a hébergé tant de remorqueurs, n’en ait pas conservé un seul. Il contacte alors son ancien employeur pour savoir ce que devient le Jacques, qu’il a vu abandonné à Port-Marly. La société EMCC est prête à s’en débarrasser. Alain Naveteur sollicite alors l’aide de l’AAMB pour ce projet.
En 2005 l’Association des Amis du Musée de la Batellerie, dans sa volonté de poursuivre la restauration du Jacques faisait appel à des compétences extérieures pour la remise en oeuvre du groupe propulsion machine-chaudière. La machine d’origine existe et est la propriété de l’Association des Anciens Amis de la batellerie qui gère le Musée de Poses en Seine Maritime. La chaudière de type Oriolle quant à elle n’existe plus et aucun document n’a été à ce jour retrouvé.
 

Le groupe de pilotage 
Le groupe de pilotage est composé de :

Le groupe de pilotage s’est donné comme objectif de :  Les recherches
Au point où ont abouti les recherches et la révélation de ce qu'elles contiennent, celles-ci permettent maintenant raisonnablement de poser une hypothèse de réalisation technique en respect avec la vérité historique sur la chaudière à construire pour le Jacques. 
Depuis le 21 octobre 2005, le groupe de pilotage a compulsé un certain nombre de documents :
parmi l'ensemble de documents examinés on peut considérer trois types de pièces : Les pièces attestées à partir desquelles nous pouvons nous appuyer pour la réalisation du projet.
La nature de ces documents attestés serviront d'hypothèse de départ pour la réalisation du projet puisqu'ils sont incontestables et validés par l'ensemble du groupe de pilotage lors de ses réunions au Musée de la Batellerie.
Ces pièces ont été trouvées dans les archives du Musée de la Batellerie (citations en italique), il s'agit :
Ses principales caractéristiques seront :

Une différence de 2 m2 de la surface de chauffe est à noter : 75 au lieu de 77 m2 dans le document précédent (techniquement sans importance).
Chaudière inexplosible système Oriolle.
Concernant la chaudière (c'est l'objet de la recherche qui nous intéresse ici), on apprend notamment que
Le plan Implantation de la chaudière sur "Guêpes" moyennes nous permettent de croire que 14 tonnes de charbon étaient embarquées. En revanche si l'on considère le nombre de 280 tubes mentionné dans la légende du plan de la chaudière de 73 m2, alors avec la même longueur de tubes on approche les 75 m2
On peut raisonnablement considérer que le nombre de tubes est plutôt de 280 que de 120.

A partir de l'ensemble de ces données, il nous semble possible de proposer :

Grâce aux indications de Monsieur Brissou, spécialiste des torpilleurs à vapeur, nous avons découvert un plan de chaudière Oriolle 73,72 m2 au Service Historique de la Défense en octobre 2006. Nous examinons : Le Jacques classé « Monument Historique » a déjà fait l’objet d’une restauration de la coque sous la tutelle de l’Association des Amis du Musée de la Batellerie de Conflans Sainte Honorine. Une quinzaine de mariniers retraités travaille sur le chantier. En 2000, la nouvelle cheminée, conforme aux origines, est enfin installée, ainsi que la devise du bateau.

Le N°54 des cahiers de la Batellerie lui est consacré.

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