Editorial 

Christophe Dirlik

Pour vous, je ne sais pas, mais pour moi ce numéro de la Feuille à l’envers est un peu particulier.
D’abord parce que c’est le 30ème d’une série qui dure depuis déjà 17 ans et que nous devons à l’énergie d’un groupe de passionnés qui, pour sauver des lieux et une culture dont ils sont tombés amoureux, se sont lancés dans une aventure qui continue encore aujourd’hui. Vous trouverez dans ce numéro un article très instructif pour ceux qui n’ont connu Sequana que lorsqu'elle était déjà grande. Nous oublions encore parfois trop souvent que tout ce dont nous disposons n’est pas tombé du ciel, mais que nous le devons à ceux qui ont tracé la route avant nous. Qu’il me soit permis de leur rendre ici l’hommage qu’ils méritent.
Ensuite parce que c’est mon premier éditorial en tant que tout récent président. 
Après tant d’années à notre service, François Casalis a souhaité laisser la place à une nouvelle équipe. Pourquoi maintenant plutôt que dans deux, trois ou cinq ans ? La réponse lui appartient, mais je salue la sagesse dont il a fait preuve en étant le moteur de cette transition en douceur.  N’en doutez pas, il reste un membre extrêmement actif de notre association et nous n’aurons jamais fini d’apprendre à son contact.
Nouveau conseil, nouveau bureau, mais notre objectif n’a changé en rien. La conservation du patrimoine de la Seine est de plus en plus un sujet qui nécessite (comme beaucoup d’autres) une vigilance de tous les instants. Certains des bateaux qui sommeillent dans l'hôpital de notre hangar sont sans doute les derniers de leur espèce. Le bras de Marly, relativement préservé jusqu’à présent, 
commence à être envahi par des habitations flottantes qui n’y ont pas leur place. Il reste encore tant  de choses à faire que la nouvelle équipe n’y suffira pas non plus et laissera du travail à celle qui lui succèdera un jour. En attendant, plusieurs sujets nous occupent en cette première moitié de l’année : la préparation d’une exposition au musée Fournaise, des recherches sur la motorisation du Jacques, l’entretien de nos bateaux mécaniques, la restauration de l’Hirondelle (Sequana) et d’un monotype de Chatou (Quod amo), dont nous vous parlerons dans un prochain numéro. Notre yolomètre a pu rendre service à des confrères et notre site internet est désormais dans de nouvelles mains. Nous attendons avec impatience de pouvoir nous agrandir un (tout petit) peu et vous découvrirez également que loin des yeux ne signifie pas toujours loin du cœur.

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