Le lancement de Suzanne
Ca c’est passé un dimanche, un dimanche au bord de l’eau ! Le 11 juin très exactement, il fait beau, très beau même, elle a mis sa robe blanche et lui son knickerbocker à carreaux. Tout le monde est là pour venir voir Suzanne prendre son premier bain ! |
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La journée est placée sous le signe de la vapeur, sous toute ses formes, cela commence par un petit voyage en train avec deux wagons tirés par la « Bouillotte » (une Decauville de 1914) installés par nos amis du Chemin de Fer des Chanteraines, plus de six cents personnes prendront ce train d’un jour. |
Une fois descendu à la station « Musée Fournaise » on peut admirer au passage deux magnifiques voitures, une de Dion Bouton 1905 et une Fouillardon 1903, puis, devant l’atelier Sequana, on découvre « Suzanne » qui se fait admirer sous toutes les coutures. |
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De jolies dames de l’association Art et Chiffon n’ont pas hésité à travailler tout l’hiver pour se confectionner des robes (de l’époque !) en son honneur. Les chapeaux de paille sont légion et bien utiles pour tenir le coup sous un soleil de plomb !
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L’atelier transformé en hall d’exposition présente les photos retraçant la construction de la chaloupe ainsi que des machines à vapeur rutilantes comme la Pearl qui va bientôt équiper « Keltia » a notre ami Jean |
Jacques Nicolas, elle nous réserve sa première sortie, ou celle de Guillaume Linder venu spécialement de Lausanne pour nous présenter la future machine « d’Isabelle », ou encore la jolie petite machine compound Schindler, astiquée, |
graissée, huilée comme prête à fonctionner, un autocuiseur des années 30 nous rappelle le digesteur du père Denis ! Marc André Dubout a ressorti de ses placards deux ou trois jouets à vapeur… |
L’heure du bain approche,
Sur la berge le conservateur du musée de la batellerie, Laurent Roblin, devise avec Jacques Marie Desobry et Catherine Gros de la Fondation d’Entreprise du groupe Banque |
populaire, l’harmonie du Vésinet prend place et attaque un air Offenbach, Guydhouille élonge le palan et le frappe sur le ber du bateau.
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Les uns et les autres nous nous précipitons pour jeter un regard fébrile vers la ligne de flottaison, puis vers l’étambot, tout est en ordre, le bateau est parfaitement dans ses lignes ! C’est gagné on s’embrasse, on se congratule, trois ans de travail viennent de trouver son aboutissement. |
Une petite heure de patience,
Le temps de faire monter la pression, et la machine donne ses premiers tours depuis plus d’un siècle. Georges Schindler monte à bord, il a du mal à cacher son émotion de se retrouver dans le bateau qui a fait la gloire de son grand’père ! « Roastbeef », « Chahut », « Nymphée », « Mouche », « Lili », « Mélusine », « l’Enchanteur » au comportement pour le mois erratique, l’helvétique et comme il se doit rutilant « Bilboquet », et les autres croisent sur le plan d’eau à la voile, à l’aviron, à la pagaie, à la vapeur pour souhaiter la bienvenue à « Suzanne » au phalanstère du Canotage !