La Charte de Barcelone

Le 4ème congrès de’EMH (Patrimoine MaritimeEuropéen) à Barcelone en 2001 a vu l’adoption de la CHARTE DE BARCELONE, s’appliquant à la conservation et la restauration de navires anciens en état de naviguer. EN 1964, LA CHARTE DE VENISE a été établie pour formuler les principes concernant la conservation et la restauration de monuments et de sites. Cette charte concerne essentiellement les monuments et les sites terrestres. Le patrimoine maritime n'y est pas intégré, malgré sa grande similitude. Aussi, l’EHM a décidé d'adapter cette charte au patrimoine maritime en Europe sous l'appellation de BARCELONA CHARTER. Nous en avons pris connaissance avec beaucoup d’intérêt et vous en proposons une traduction, encartée dans ce numéro. La traduction de ce document a été assurée par Povl Thomsen, qui, en plus de son talent de musicien, est un polyglotte confirmé. Par ailleurs, il anime de nombreux chantiers du patrimoine. Toutes les conditions étaient


Le kayakiste Babak Amir-Tahmasseb sur Punch 2004.

 

 

 

 


La périssoire Tellier restauré par Jim Bresson pour le
Musée national de la Marine. Novembre 2004.

Pourquoi nous intéressons-nous à cette charte ?

TOUT SIMPLEMENT parce qu’elle répond à un certain nombre de questions concrètes que nous nous posons ou que nous nous sommes posées au sujet de notre activité.

Je me souviens de discussions acharnées avec Anne de Thoisy Dallem au sujet des conditions de restauration des périssoires Judy et Punch. Nous avons eu les mêmes avec Laurent Roblin lors de la mise en chantier de Swing (Runabout Dodge) dont le musée de la batellerie est propriétaire. De nouveau au sujet du canoë malécite et encore pour la périssoire Tellier. A chaque fois, il a fallu définir la limite et la nature des travaux, les matériaux, les compromis.

JUSQU’OÙ PEUT-ON ALLER SANS NUIRE À L’AUTHENTICITÉ ?

Le Conseil de notre association en a discuté à de nombreuses reprises et sans avoir pu nous mettre d’accord sur tous les détails, nous avons retenu quelques idées directrices.

1- On s’intéresse de préférence aux bateaux qui “racontent une histoire”. Exemple : Roastbeef et Caillebotte, Nymphée et Paul Poiret.

2- Une restauration a pour premier objectif de rendre le bateau navigant au plus près possible de ses capacités d’origine. C’est une des raisons qui nous ont guidés pour faire évoluer les périssoires Judy et Punch entre les mains de champions kayakistes avant qu’elles ne retrouvent les réserves du musée national de la Marine.

3- Les compromis sont clairement affichés de façon à éviter toute confusion lors d’un futur examen archéologique du bateau. Bien entendu, chaque point mériterait d’être développé pour proposer des définitions techniques précises. C’est un travail important qui va bien au-delà de nos possibilités et de notre compétence. Ceci explique notre enthousiasme au sujet de la Convention de Barcelone rédigée par l’European Maritime Heritage. L’autorité et la compétence de l’EMH ne sont plus à démontrer. La nécessité de fixer une règle du jeu est évidente et la présence de nombreux musées au sein de l’EMH est rassurante. Une directive Européenne nous semble une absolue nécessité pour développer des échanges au sein de la Communauté qui ne peuvent être que profitables à tous. Un statut juridique clair pour nos bateaux est plus que souhaitable ! Nous prenons tous les jours des risques importants en faisant naviguer nos chers ancêtres qui n’ont aucune chance de pouvoir satisfaire aux exigences de la réglementation actuelle.Là également il faut trouver des compromis ! II suffit de voir les difficultés que nous rencontrons avec les assureurs.

IL N’EST PAS question de laisser faire n’importe quoi avec n’importe qui, mais je pense qu’un homme à peu près en possession de ses facultés qui travaille des milliers d’heures à remettre un bateau debout a une idée assez précise de ce qu’il peut faire avec. Il est donc temps que nos savants se réunissent pour proposer un discours scientifique qui tienne la route en matière de patrimoine maritime et fluvial et que les utilisateurs soient enfin représentés pour mettre au point des conditions de navigation adaptées aux bateaux du patrimoine.

Il ne suffit pas pour nous de faire des voeux pieux ! Il faut militer et manifester notre volonté de trouver des solutions.

Suzanne semble un bon porte-drapeau et nous allons profiter de ce chantier pour organiser des réunions autour de la CHARTE DE BARCELONE et voir comment nous pourrions définir des modalités d’application.

Le site www.herminette.com sur lequel travaille Christophe Dirlik depuis déjà un petit moment pourrait nous servir à promouvoir cette convention.

NOUS ALLONS ESSAYER EN UN PREMIER TEMPS D’INTÉRESSER UN MAXIMUM D’ASSOCIATIONS À CETTE DÉMARCHE. NOS PARTENAIRES EUROPÉENS PROUVENT PAR L’EXEMPLE QUE LE PATRIMOINE N’EST PAS LA CHASSE GARDÉE DE SOIT DISANTS SPÉCIALISTES MAIS BEL ET BIEN L’AFFAIRE DE TOUS. CELA IMPLIQUE UNE RÈGLE...

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