Daniel FLOQUET
transmet son savoir faire

 


Daniel Floquet 2003. ph. C. Dirlik

Daniel Floquet a régné en maître pendant
plus de trente ans sur l'aviron de compétition.
Avec son apprenti, ils produisaient
environ 1000 avirons par an. Les avirons
Floquet deviendront la référence, la réputation
des pelles "Elites Floquet" tant
pour les avirons de pointe que de couple
n'était pas à faire. Jusqu'à... l'apparition
de la fibre de carbone à la fin des années
70 qui s'imposera en force dans le domaine
sportif jusqu'à quasiment se substituer
aux avirons en bois dans les années 1990 !

Cela faisait un moment qu'il avait fallu se rendre à l'évidence. De nombreuses paires de nos avirons étaient dans un état qui aurait mérité au minimum une sérieuse réfection, voire un remplacement pur et simple pour les cas les plus désespérés.
La technique de fabrication des avirons et des manchons ne nous était pas familière, et nos velléités n'avaient jamais dépassé le stade des discussions, parfois animées. La restauration de Mouche fut l'occasion de passer enfin à l'acte. Il manquait en effet à cette vieille dame ses deux paires d'avirons, et l'équipe de Mouche avait intégré dans son planning leur fabrication. François prit alors contact avec Daniel Floquet, pour voir s'il accepterait d'accueillir une équipe de Sequanais dans son atelier, pour lui
apprendre son art.
La période était favorable. Daniel Floquet, après avoir cessé son activité,
était en train de vendre son atelier. Quelques mois plus tard, il aurait été trop tard. Il fut donc rapidement entendu que nous irions passer le week-end du 11 novembre à Thonon les Bains, en stage chez Monsieur Daniel Floquet.

L'équipe devrait rester limitée en nombre, ce qui n'interdisait nullement la présence d'accompagnateurs désireux de profiter du bon air de la montagne. La liste des stagiaires fur arrêtée comme suit : F.Casalis, K.Sontag, P.Poulailler, C.Dirlik ; H.Joseph-Teyssier et J.P Amy qui devait nous rejoindre en voisin.
Il était convenu que Daniel Floquet préparerait les débits de bois et commencerait quelques assemblages, pour que nous puissions
repartir à la fin du séjour (4 jours trajets compris) avec 3 paires d'avirons.
Pour ne pas nous disperser, une fois n'est pas coutume, nous avons réservé en demi-pension dans un gîte de la région de Thonon.

Passée la première journée d'observation réciproque,nous avons découvert en Daniel Floquet un personnage extrêmement attachant, qui n'a jamais
manqué de répondre aux questions que nous lui avons posées. Transmettre en quelques heures un savoir-faire acquis au cours d'une vie entière (Daniel a quelques milliers d'avirons a son actif) relève purement et simplement de la gageure. La préparation réalisée avant notre arrivée par Daniel a cependant permis à chacun d'entre nous de travailler entièrement un aviron en partant d'une ébauche brute de collage. Parallèlement à ces travaux, nous avons collectivement préparé une 7ème pelle, qui nous a servi de terrain d'entraînement. Daniel nous a fait la gentillesse de partager avec sa compagne un de nos dîners, ce qui nous a aussi permis de mieux connaître l'homme. Certains membres émotifs du groupe (rameurs -et plus particulièrement rameuses- ayant utilisé dans le passé des pelles Floquet) n'en revenaient pas de dîner en compagnie de Môssieur Floquet !


Les stagiaires à l'issue du stage
'nov. 2003. ph. C. Dirlik

À l'issue du stage, mission accomplie. Nous sommes repartis chargés de nos 3 paires tout juste vernies, ainsi que de gabarits et d'outils divers que Daniel nous a généreusement donnés. Ces échanges ont continués lors de vœux de nouvel an, puisque ceux de Daniel étaient constitués de rivets cuivre (devant lesquels nous avions bavé) tirés de son stock personnel.

Alors, amis Sequanais, si d'aventure vous allez vous promener du coté de Thonon les Bains, n'hésitez pas et allez rendre une petite visite amicale à Mr Floquet de la part de ses anciens élèves.

Christophe Dirlik

 

Daniel FLOQUET
transmet son savoir faire

 


Les deux éléments du manche sont débités à l'aide d'un gabarit. Le dos est plus fin que la face avant.

La face avant est évidée, en conservant entiers la poignée, le collier et la pelle.

Les deux parties sont collées et mises sous presse sur un élément parfaitement plan

Après séchage, un gabarit permet de donner sa forme définitive au manche.

Le travail au rabot (simple courbe, ou double courbe) commence alors.

Il faut sans cesse veiller à conserver une arrête bien marqué et bien rectiligne

Un renfort en bois dur est collé sur l'extrémité préalablement chanfreinée.

Une fois sec, le renfort est aligné au rabot.

La croche de la pelle est tracée sur le manche avec son gabarit.

Le creux est ébauché à la scie à ruban. Les côtés sont dressés à la dégauchisseuse.

Les éléments des flancs de la pelle sont préparés,...

... puis collés et mis sous presse.

Le travail du creux est terminé. Il reste à le poncer très soigneusement.

Le dos peut maintenant être dégrossi à la scie à ruban.

Le profil définitif est fini au rabot.

Un trusquin permet de tracer la limite du dos. Epaisseur recommandée : 4 à 5 mm.

Après séchage, un gabarit dit "de centrage" permet de retrouver l'axe de l'aviron.

Le tracé définitif de la pelle est reporté sur cet axe.

Le dos est dressé à la dégauchisseuse.

Le contour de la pelle est détouré à la scie à ruban.

Le raccord entre la pelle et le manche se travaille à la plane.

Un gabarit permet de tracer les lignes de raccord du dos.

Le dos de la pelle se travaille principalement au rabot courbe.

Les doigts constituent un instrument irremplaçable.

La chute ainsi obtenue permettra de fabriquer un gabarit de croche.

A l'aide du gabarit, le profil est tracé sur l'extérieur de la pelle.

Le creux est dégrossi à la scie à ruban. D'abord les 2 extérieurs…

... puis, le centre.

La poignée est mise à sa cote définitive à l'aide d'un gabarit.
L'arrête centrale est prolongée sur le manche.
Dans le bas de l'aviron, l'arrête doit être marquée, et le travail se fait à la varlope et au rabot à dresser.

Un ponçage final soigné (3 grains successifs) permettra de préparer l'aviron terminé à sa mise en vernis.

Un DVD contenant, entre autre, un film tiré du stage chez Daniel, est disponible pour la modique somme de 20 

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