QUELLE MOUCHE LES A DONC PIQUÉS ?

 

MOUCHE est née dans l'atelier de Georges Seyler aîné, sur les bords de Marne, au Perreux, entre 1897 et 1920.

Environ 80 ans plus tard, Patrick relève une annonce dans la revue qu'il est en train de feuilleter : le Club d'Aviron de Strasbourg vend différents bateaux en bois. Un groupe d'éclaireurs Sequanais décide alors de se rendre sur place pour examiner les objets en question. Nous sommes en décembre 1999.

La visite est fructueuse. Comme dans beaucoup de clubs d'aviron, les coques bois sont devenues au fil du temps des objet inutiles, puis encombrants. Notre équipe examine plusieurs bateaux, une armoire emplie de bric-à-brac et d'autres objets. Après une délibération autour d'une choucroute, l'affaire est entendue et les prix arrêtés.

Février 2000. Les déménageurs attellent une remorque, et retournent récupérer leurs emplettes à Strasbourg. Ils en reviennent avec :


Mouche dans l'atelier Sequana Juin 2004
Ph G.Lecuyer

Mouche sera utilisée "en l'état" par quelques Sequanais, avant que sa restauration ne soit envisagée. D'après ces heureux membres, elle est
particulièrement agréable à ramer, ce que son poids plume laisse effectivement supposer.

Fin 2002, une première tranche de travaux est entamée, principalement le décapage. Le chantier reste ensuite en jachère pendant plusieurs mois, avant d'être repris par une nouvelle équipe. La réunion de lancement a lieu le 5 octobre 2003. Pour Christophe et Hervé, l'instant est d'importance car il s'agit de leur premier chantier "en solo" dans l'atelier. L'équipe de base est complétée par Annie. Quelques piliers de l'association sont également présents pour apporter soutien, conseils et bonne volonté (François, Jean-Jack, Patrick). Notre président favori nous martèle une dernière fois les commandements de base : "quand tu commences quelque chose, tu le termines" "tu m'établis un budget"

Chose promise, chose due. Le budget ne semble pas présenter de difficultés particulières. Quelques centaines d'euros seront nécessaires, le plus gros poste étant constitué par la fabrication de 2 paires d'avirons, qui donnera lieu à une aventure distincte. (cf. pp 7-9)

Pour le planning, les contraintes de l'équipe sont intégrées dès le début : disponibilité théorique maximum d'1/2 journée par personne et par week-end. Cela nous amène à une fin de chantier au mois d'août, ce qui semble raisonnable compte tenu du travail à fournir.
Le planning est d'ailleurs validé par François, qui le résume ainsi : " vous finissez en août, parfait. Onlance Mouche en Juin, avec la baladeuse ! "

La coque a certainement subi dans sa vie antérieure un choc au niveau de la bosse de nage bâbord avant (accostage dit "à l'américaine"), car le plus gros des travaux se situe dans cette zone :

D'autres interventions "mineures" s'ajoutent à cette liste

Après les palabres d'usage, en ayant pris l'avis des experts, des voisins, et même celui des passants à qui on ne demande rien, la liste des travaux est arrêtée ainsi :


Mouche en restauration,
atelier Sequana,
Ph G.Lécuyer

Le bois étant en très bon état une fois mis à nu, nous nous sommes contraints à ne pas utiliser de colle là où il n'y en avait pas à l'origine.
Le bordé, la bosse et le genou sont exclusivement posés avec des pointes et des rivets. Le doublage des bordés est collé à la PPU en complément des rivets, et un peu d'époxy a été utilisée pour combler quelques crevasses.
La coque a simplement été vernie, sans imprégnation.

Finalement, le chantier a connu plus de surprise au plan humain qu'au plan technique :

A l'automne 2003, un nouveau se présenta aux réunions du mercredi soir à l'atelier. Et bien évidemment, comme tous les nouveaux, il souhaita intégrer si possible un des chantiers en cours. C'est ainsi que Philippe devint "mouchard" (comme Kareen nous a baptisé)
en titre.
L'histoire s'est répétée plus récemment avec Jean-Claude, en avril, que nous avons appointé comme vernisseur.
J'espère que ces heures passées à dorloter cette vieille dame les conforteront dans leur envie de participer à d'autres chantiers, voire d'en animer un eux-même.

L'histoire de cette restauration ne serait pas complète si j'oubliais de remercier ceux qui ont donné des coups de main très appréciés (et toujours très discrets) pour que Mouche voie l'eau en juin et non pas en août.
Que les Guy, Michel, François, Jeanjack, Patrick, Edmond, Kareen, Thibaut et autres qui ont poncé, gratté, fouillé, bouché ou verni soient remerciés de l'avoir fait avec modération, en respectant les absences des "titulaires" du chantier. Je connais au moins un Guy qui a dû ronger son frein plus d'une fois devant tout ce travail qui n'attendait que lui…
Sans oublier nos épouses, compagnes et enfants qui nous ont supportés et accompagnés sans modération, même quand les WE étaient remplis de bruits de rabot plutôt que de bruits de tondeuse…
Pour que nous puissions clore cette étape de la vie de Mouche, il nous reste encore a procéder au relevé de son plan de forme. Cela constituera un excellent travail hivernal, après un petit toilettage du yolomètre.

Christophe Dirlik

Page précédente