SUR LES TRACES DE FRANÇOIS CAVÉ

François Cavé est né à Mesnil-Onteville (Oise) le 12 septembre 1794 dans une famille nombreuse. Dès l'âge de 12 ans, il est apprenti charpentier. Malgré le dur labeur qu'on lui impose, il approfondit ses connaissances en lecture et en écriture. Employé chez le mécanicien John Collier, il poursuit sa formation et devient un mécanicien qualifié.
En rentrant chez Collier, Cavé passe du bois au fer. Les machines sont mixtes et donc sa formation de menuiserie est nécessaire.
Il fait partie de cette première génération de mécaniciens fin du 18 ième , début 19 ième siècle qui fabriquent essentiellement du matériel textile et qui sont pour la plupart d'origine anglaise, installés rue Richer à Paris. Comme tout self made man, Cavé apporte des améliorations aux appareils et ses compétences sont très remarquées par un des clients de l'entreprise, Hindenlang, qui fabrique des châles et dont la machine à vapeur ne donne pas satisfaction.
Il devient alors contremaître chez le manufacturier Hindenlang et invente la machine à cylindre oscillante dont l'avantage est d'être plus légère à haute pression et faite exclusivement en fer forgé. De ce fait, il y a une maniabilité plus importante pour l'application à la navigation à vapeur. Ce procédé révolutionne la technique des machines à vapeur.
Il réalise alors entre 1825 et 1828 ses premiers bateaux à vapeur avec roues à palettes qui va être plus rapide que les bateaux anglais, alors leaders.
Il équipe de ce procédé les bateaux à coque métallique et met au point un bateau adapté sur la Seine appelé la " Dorade " pour sa forme arrondie. Ce bateau est devenu célèbre parce qu'il a ramené les cendres de Napoléon du Havre jusqu'à Courbevoie.
À partir de 1830, il a besoin d'espace et prend des acquisitions de terrains faubourg Saint Denis. Il va donc réussir à posséder 2 hectares et demi et construire ses bateaux en plein Paris !

Cela lui vaut la médaille d'or de l'Exposition Universelle de 1834, avec les félicitations du jury, et d'être fait chevalier de la Légion d'Honneur par le roi Louis-Philippe, la même année.

Il construit en 1845 dans ses ateliers une corvette en fer, " le Chaptal ", destinée à la marine royale et réalise de grands paquebots de 14 machines de 450 chevaux !
Peu à peu, Cavé diversifie et intensifie sa production, employant jusqu'à 600 ouvriers.
Le petit ouvrier de l'Oise est devenu un véritable capitaine d'industrie, grâce à son intelligence, sa ténacité et son courage.

François Cavé décède à Paris en 1875. La rue qui bordait son usine porte son nom et perpétue le souvenir de ce grand chef d'entreprise, le premier industriel sur le site de Levallois.

Les archives sur Cavé étant peu nombreuses, nous remercions Jean-François Belhoste, Ministère de la Culture, Mr e Mme Outin et Vaporéto pour leurs recherches difficiles.

Sylvie HAMEL

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