Il y a trois ans pour l'assemblée de notre association, nous étions
à la recherche d'un pot digne des canotiers. Nous savions, par des écrits,
que nos valeureux prédécesseurs avaient coutume de boire du "Bischof".
Après des recherches dans ses nombreux ouvrages, Isabelle avait retrouvé
dans un livre de cuisine intitulé "La cuisine de la campagne et
de la ville" des éditions Audot (de 1818) la fameuse recette de
cet élixir.
Ceux qui s'en souviennent se rappellent peut-être ce pot qui, s'il en
avait ravi certains, avait laissé sur d'autres des traces non négligeables
(légère cécité, crampes d'estomac, démarche
mal assurée…) Aussi, quand pour l'assemblée de 2001 il nous fallut
préparer le verre de l'amitié, plusieurs adhérents ont
hésité lorsque j'ai proposé de renouveler l'expérience,
malgré la promesse de revoir la recette.
Je pense avoir cette fois fait des progrès, car à l'exception
de quelques personnes inconditionnelles du classique kir, de la bière
ou autre breuvage du même genre beaucoup ont voulu connaître la
recette du Bischof.
- Bischof froid, fait lors de l'assemblée il y a trois ans. Faire infuser des zestes de citron dans du kirsch. Quand il en a pris l'arôme, passez le, versez le dans deux litres de vin blanc ou rouge où vous avez fait fondre une livre de sucre. Servez à la glace ou avec des morceaux de glace.
- Bischof chaud, fait lors de l'assemblée de cette année. Coupez
en quatre 4 oranges amères, fendez en légèrement l'écorce
avec un couteau. Faites griller ces morceaux sur un feu de charbon de bois pas
trop vif. Jetez-les alors dans un pot de terre avec 4 bouteilles de vin blanc
fort et laissez infuser une nuit sur des cendres chaudes, le vase bien clos.
Passez le mélange à travers une serviette et ajoutez 2 livres
de sucre. Employez si cela vous convient, de la muscade et de la cannelle.
Voilà, vous savez tout sur le Bischof sauf que je ne vous donne pas le
tour de main permettant d'améliorer ces deux recettes. Sachez cependant
qu'à l'époque où ces recettes ont été écrites,
le vin utilisé était une piquette de la région, ce qui
explique peut-être la dose non négligeable de sucre utilisé.
Je vous laisse le soin de les améliorer, et de venir à la gare
d'eau nous les faire déguster.
Patrick Poulailler