Rolle ou la saga d'une famille

Cousine Agnès

L’Île de la HARPE est française ! Boutons les usurpateurs hors de notre territoire !

La nouvelle qui va suivre est d’une extrême gravité, en effet elle met en cause nos relations internationales et mérite toute votre attention, mais au préalable un brin d’explications.

Notre association entretien, et ceci dès les premiers jours, des relations assidues et honnêtes avec un constructeur de canots à Rolle en Suisse, sur la rive helvétique du Léman. Ce dernier avec ses fidèles comparses, Luc, Michel, Chouquet et les autres... organisent chaque année à la mi-août une fête qui regroupe tous les amoureux de bateaux en bois.

Le programme est toujours le même et pourrait se résumer ainsi : liberté, liberté chérie... Des régates qui partent et qui n’arrivent pas toujours, des " poules à rames "... et surtout une extraordinaire soupe de poissons du lac servie le soir avant des libations de toutes sortes.

Or il se fait qu’à une encablure du port de Rolle se trouve une charmante petite île dite, Île de la Harpe. Elle est la fierté de Mayu (le constructeur helvète) et de ses fidèles canotiers. Au fil du temps, elle est devenue leur patrie, elle sera souvent mise à l’honneur, des repas y sont organisés ainsi que d’aimables sauteries entre gens " distingués ", un roman-photo aura l’île pour vedette....

Or, nous venons de découvrir que cette île nous appartient ! oui, vous lisez bien ! C’est un territoire qui revient en droite ligne à son unique héritière Agnès, fine barreuse, digne rameuse, une canotière bien de chez nous !

Laissons lui la parole :

-" de La Harpe c’est un nom bien connu dans le cercle familial. Poussée par la curiosité je ressorts de mes tiroirs un arbre généalogique ou figure un certain Frédéric César de la Harpe, précepteur de l’empereur de Russie Alexandre 1er,né à Rolle le 6 avril 1754. Il devient directeur de la République Helvétique et prend une part prépondérante à la mise en place de la Suisse actuelle. Il est décédé à Lausanne en 1838 ! Un comité fera ériger un monument à sa mémoire dans la fameuse Ile qui porte son nom pour la postérité. Par ailleurs une plaque sera apposée sur sa maison natale, dans la Grand' Rue de Rolle.

Je tiens cet ancêtre directement de mon arrière-grand-mère paternelle, et donc de ma grand-mère, amoureuse de voile ayant transmis cette passion à son fils, qui lui-même l’a partagée avec sa fille (c’est-à-dire moi !). Sur quels bateaux, ont-ils navigué ? Peut-être arriverai-je un jour à retrouver des traces...

Mais revenons au fameux monument érigé en souvenir du général. Nous débarquons sur l’Ile pour découvrir un obélisque érigé en son centre. On ne peut y couper. Nous entamons le tour de ce monument, compte tenu de l’heure, la lanterne à la main, le cœur battant, à la recherche de l’épitaphe tant attendue et nous la trouvons... grand moment d’émotion !

Je devais retrouver également une stèle au nom de : " Emma De La Harpe ", la tante de ma grand-mère.

Cela suffisait pour réclamer aux organisateurs de cette joyeuse fête les honneurs dus au propriétaire légitime de l’île de La Harpe. Nous, Association SEQUANA, l’avons fait ce fameux vendredi soir et le drapeau français devait flotter fièrement sur " notre " territoire.

C’était un peu préparé, MAYU ne l’a pas cru tout de suite, mais peut-être le papier que j’avais en poche et notre enthousiasme l’ont convaincu. Pour marquer l’événement une magnifique médaille, recueillie chez le brocanteur du coin, m’a été remise par MAYU, en personne ! Le geste m’a touché et je ne l’oublierai pas ".

(mais il ne s’en tirera pas à si bon compte ! NDLR).

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