Le Bras de Marly possède la particularité d’avoir la profondeur maximum à la berge de l’Ile en conséquence la navigation se fait sur une grande partie du parcours en croisant le chenal c’est à dire en " roulant " à gauche. Les bateaux du commerce confirment la manœuvre en présentant un panneau bleu à bâbord généralement appuyé par un feu clignotant en son centre.
Mis à part cette originalité, la circulation se fait en tenant sa droite (comme sur la route). Le bateau avalant a la priorité sur le bateau qui remonte le courant et dans tous les cas le commerce est prioritaire, d’autant plus que la limite de vitesse est de 20 km /heure. à cette vitesse une péniche vide qui ne voit rien sur au moins cinquante mètres devant son étrave manœuvre comme une boîte à savon sur une patinoire. Il n’est pas question qu’elle dévie de sa trajectoire, conséquence on serre la berge et tout va bien !
On jette un coup d’œil avant de quitter le ponton (face au courant) pour aller virer en face et descendre vers la Grenouillère en serrant la rive de Rueil jusqu’au moment ou l’on rencontrera le panneau de fin d’obligation, on reprendra alors " sa droite " en croisant le chenal et l’on masquera le fanal bleu à bâbord (si l’on en a un !).
Après le pique-nique il est temps de remonter de croiser à nouveau le chenal au niveau du panneau d’indication, de franchir le pont sous la bonne arche et de rejoindre le ponton en l’abordant face au courant.
Les conseils du Canotier :
Pour conclure je voudrai témoigner du bonheur que j’ai eu à accompagner quatre ou cinq double skiffs de la Tamise de Chatou à Rouen, il y a quelque temps. Les services de la navigation avaient exigé la présence d’un bateau dit de sécurité, type Zodiac (parfaitement inutile, c’est lui qui nous a causé le plus de soucis !). Je me suis retrouvé dans l’engin me morfondant dans le rôle de chien de garde, le plus loin possible des bateaux pour leur éviter les nuisances sonores et visuelles, mais j’ai été récompensé.
Au droit des Andelys, quand la Seine devient large, les "Grands Bretons" ont passé leur double skiffs sous voile et là j’ai vécu un grand moment d’extase ! Les trajectoires étaient magnifiques tous les bateaux étaient " posés " là où il fallait dans la conjonction idéale, courant, vent, trajectoire, témoignant ainsi du grand savoir faire de leur barreur, un spectacle magnifique !
Alors les amis, prenons en de la graine soignons notre trajectoire, guettons les moindres courants d’airs, les aïs les plus ténus et en plus de nous faire plaisir, nous serons beaux sur l’eau. On doit bien cela à nos bateaux... !
Le Râle d’Eau