Mémoire de la ligne
La ligne Port-Marly—Marly-le-Roi (ligne 59)
- 3/3
1,935
Km.
Marc André Dubout
La ligne 59 au gré des archives et au fil des cartes postales
Entre 1903 et 1924 pas de traces dans les archives municipales. Il faut noter
cependant l'accident de 1908 au cours duquel une voiture mal calée au terminus
de l'abreuvoir a dérivé, descendant toute la rampe de 65 %o
et venant s'écraser contre le mur de la mairie de Port-Marly. Cet accident
mentionné dans le livre de Jean Robert mais dont
nous n'avons pas retrouvé de traces n'a pas fait de victimes.
Il faut noter également l'électrification de la ligne Paris—St Germain et l'antenne de Marly-le-Roi en 1912. À cette occasion, la voie fut remaniée au départ de Port-Marly. Il y avait un tronc
commun avec la ligne du P.S.G. jusqu'à la mairie ensuite elle suivait la route
de St Germain à Versailles (R.N.184) sur l'accotement gauche.
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Motrice T dans la descente vers
Port-Marly non loin de l'église St Louis. Photo CFRU n°123 p. 27 |
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![]() ![]() - la suppression du wagon messageries qui transportait aussi des voyageurs - la suppression de places assises dans une voiture, - demande au préfet d'intervenir auprès de la S.T.C.R.P.7 pour offrir l'aide de son personnel et de son matériel ainsi que l'aménagement des horaires. Archives de Marly-le-Roi. |
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Le 14 novembre 1924,
le préfet de Seine & Oise, vu les arrêtées, etc. approuve le projet
présenté le 7 juin 1924 par la S.T.C.R.P. de construire une voie
d'évitement au lieu dit St Fiacre (ligne 59 et non pas 39) sur l'accotement
droit de la route nationale n°184. La société se conformera aux
prescriptions de l'arrêté préfectoral du 16 janvier 1907 pour son
exécution et prendra en charge tous les aménagements nécessaires pour
assurer la viabilité du trottoir pour les piétons. Les aiguilles ne seront
pas abordées à une vitesse supérieure à 8 Km/h. Archives de la R.A.T.P. |
Ensemble des documents relatifs prolongement de l'horaire du soir de 20h à 22 heures. |
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![]() L'ingénieur des Ponts & Chaussées demande d'étudier la prolongation du service, en semaine, de 20 à 22 heures avec une fréquence de trente minutes. Marly-le-Roi au delà de 20 heures se trouve privé de toutes liaisons avec St Germain, Port-Marly, Rueil et il n'y a à cette heure plus que trois trains État pour Paris donnant correspondance vers Nanterre. Il propose un essai de trois mois de cette prolongation. Archives de la R.A.T.P. |
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![]() L'arrivée des trains de la ligne 58 sont : - direction Paris à l'heure 12' et 42' - direction St Germain à l'heure 15' et 45' donnant correspondance à l'heure 50' pour Marly-le-Roi. Archives de la R.A.T.P. |
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Le 11 juillet 1925, un
rapport de l'inspecteur de ligne 59 rend compte :
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Les horaires à cette
date. Archives de la R.A.T.P. |
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![]() Archives de la R.A.T.P. |
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Les tarifs en
correspondance avec la ligne 58 au 1er août 1925.
Archives de la R.A.T.P. |
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Le 21 juillet 1925, le directeur de l'Exploitation commerciale
écrit à l'ingénieur des Ponts & Chaussées en charge des Voies Ferrées
d'Intérêt Locales (V.F.I.L.) qui demandait à la société de porter le
temps de stationnement des voitures de 3 à 5 minutes à Marly-le-Roi et de
prolonger le service en semaine jusqu'à 22 heures. Le directeur informe qu'il prend les dispositions nécessaires mais que ce temps de stationnement entraînera des départs retardés de deux minutes (heure 2' et heure 32'). pour le second point la réponse est négative vue l'expérience menée l'année précédente et qui n'a donné que des résultats insuffisants. Archives de la R.A.T.P |
Ligne 58 |
Ligne 59 |
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Direction Paris |
heure 12' Heure 47' |
donne correspondance à |
heure 15' heure 45' |
Direction St Germain Arr. Port-Marly |
heure 15' heure 45' |
donne correspondance à |
heure 20' heure 50' |
Ligne 59 |
donne correspondance à |
Ligne 58 |
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Direction Port-Marly arr. |
heure 7' heure 37' |
Direction Paris | Direction St Germain | |
heure 12' Heure 47 |
heure 15' heure 45' |
Il résulte de ces données que la correspondance est
parfaitement assurée et il n'y a jamais eu de remarque de la part des
inspecteurs et inspecteurs divisionnaires sur ces correspondances.
Cet article permet à la société de penser que les faits signalés sont dus
à l'imagination d'un journaliste en quête de copie.
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Le 5 février 1927
Archives de la R.A.T.P. |
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Le 15 février 1927 Le préfet demande à la S.T.C.R.P. de
surseoir jusqu'à nouvel ordre à la substitution d'un service d'omnibus en
conséquence le service Voie et Bâtiment continuera à entretenir la voie
et la Direction de l'Exploitation Commerciale se conformera à cette décision.
Archives de la R.A.T.P. |
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Le 4 mai 1927, dix mois après l'annonce du renoncement au projet de substituer
un service d'autobus, le conseiller général de Seine & Oise informe le
maire de Marly-le-Roi que cette substitution va avoir lieu même si elle n'a pas
encore été votée. Il précise qu'il l'admettrait avec des restrictions
sérieuses à savoir :
Archives de Marly-le-Roi. |
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![]() Archives de Marly-le-Roi. |
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Le 18 juin 1927, un
inspecteur de l'exploitation de la S.T.C.R.P. écrit au chef du mouvement
suite à une entretien avec un juge de paix du canton de Marly-le-Roi qui
demandait au nom des usagers de la ligne 59 un départ supplémentaire de
Port-Marly à 21 heures direction Marly-le-Roi afin de permettre la
correspondance avec le train de la ligne 58 partant de la Porte Maillot à 20
heures. Il ajoute qu'il est possible de donner satisfaction avec une motrice
rentrant de la ligne 60 (Rueil-Ville—St
Germain par Chatou et Le Pecq) sans frais supplémentaires. Ce service prendra effet à la date du lundi 20 juin 19278. Archives de la R.A.T.P. |
Malgré les travaux de remise à niveaux mentionnés et dont on n'a pas retrouvé de traces, la cessation de l'exploitation rend effet au 1er août 1927.
Le matériel Roulant
Le parc de Rueil-Gare à Marly-le-Roi comprenait :
Le matériel remorqué se composait de :
De puissance insuffisante les machines Francq avait des difficultés à
gravir la rampe de Marly-le-Roi et furent remplacées par une locomotive de
type 2bis en 1886, elle aussi insuffisante. En 1890
l'ouverture des prolongements Rueil-Ville à Paris d'une part et celui de
Port-Marly à St Germain d'autre part relégua la courte section de Port-Marly—Marly-le-Roi
à un simple embranchement sur lequel fut mis en exploitation en 1890 une des
deux petites machines Corpet-Louvet du début de la vapeur qui remorquait une
attelage. Les machines Winterthur ne freinaient pas suffisamment dans la
descente de 65%o.
À la suite d'un accident spectaculaire dont nous reparlerons une 030
Blanc-Misseron assura l'exploitation avec une voiture munie du frein à
vide. Une aiguille de dérive fut également installée en bas de la côte.
Du temps de la traction électrique, c'est une motrice A2 semblable à celle de la ligne Rueil-Ville St Germain par Chatou qui assurait le service.
Ce nouveau type de "chemin de fer en accotement" fut à l'origine du développement des chemins de fer secondaires qui ont sillonné la France depuis cette époque jusqu'à la fin de la seconde Guerre mondiale. Il et né suite à la loi du 11 juin 1880 sur "les chemins de fer sur route à traction à vapeur transportant des voyageurs et des marchandises".
Exploitation
À Port-Marly, la voiture à destination de Marly-le-Roi était détachée et
reprise par une locomotive à vapeur pour être acheminée à son terminus.
Du temps de la traction électrique une seule motrice montait jusqu'au terminus de l'Abreuvoir. Les navettes avaient une fréquence de 30 minutes.
Corpet-Louvet + une petite voiture freinée
Au fil des cartes postales
Le dépôt de Port Marly fut agrandi en 1889 avec l'accroissement du parc nécessaire à l'exploitation du P.S.G. Il était équipé de tout le matériel et outillage nécessaires à l'exploitation du chemin de fer autonome (machines-outils, fosse, hotte, machine fixe entraînant une dynamo, atelier de peinture, etc.)
Quelques aspects de
la vie du dépôt de Port Marly
Le
dépôt de Port-Marly installé à l'origine de la traction vapeur a été
agrandi pour satisfaire aux besoins du nouveau service. En plus de l'atelier de
réparations
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La voie unique passait devant l'église St Louis en accotement gauche de la RN 184 de St Germain à Versailles. |
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Sur cette carte postale, la voie en accotement droit tourne vers le village après le changement de terminus |
![]() Archives de Marly-le-Roi |
![]() ![]() Cette modification entraîne le démontage et remontage la voie, le coût s'élèverait en 1500 Francs et des arbres seraient à supprimer. |
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Un train arrive au terminus de l'Abreuvoir. |
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Juste avant le terminus de Marly-le-Roi, la voie passe devant l'Abreuvoir. |
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Une vue de la voie d'évitement. À droite l'abri rudimentaire de ce terminus d'une ligne qui n'a jamais été rentable. |
![]() Archives de Marly-le-Roi |
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Le bâtiment voyageurs avec le quai et au bout la remise pour la machine
flanquée de la salle d'attente et du bureau. Archives de Marly-le-Roi |
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Le terminus de Marly-le-Roi avec une Blanc-Misseron, nous sommes dans la dernière période de la vapeur sur cette ligne. |
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La voie d'évitement
de la gare permettant la remise en tête de la machine. L'abreuvoir date de
1698.Il a été construit sur une source. À ses deux extrémités il y avait
les chevaux de Marly de Coysevox puis ceux de Coustou en 1745. Ils sont
maintenant à l'entrée des Champs Élysée à Paris
Archives de Marly-le-Roi |
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Un train attend le
départ vers Port-Marly. Il n'y qu'une seule voiture à cause de la rampe
difficile à gravir.
Archives de Marly-le-Roi |
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Machine Francq n°31
type 2. Ces machines
avaient du mal à gravir la rampe de Marly. Ici prête au départ vers
Port-Marly après remise en tête de la machine bi-cabine. Archives de Marly-le-Roi |
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Au terminus, le café "À la descente du tramway" plus sérieusement
le Pavillon Henri IV. Archives de Marly-le-Roi |
Notes :
![]() Sources : Sites : |
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