Mémoire
Mémoire de la ligne Houilles—St Ouen - ligne BQ C - 1/2
Marc
André Dubout
De Houilles
à Colombes - |
De Colombes à St Ouen |
Ce projet présenté par
MM. Coignet, Francq et Grosselin en 1895 fait partie d'un groupe de cinq lignes
projetées par la Cie des Tramways Mécaniques des Environs
de Paris :
Seules
les deux premières furent réalisées, la première fut électrifiée, quant à
la seconde elle fut exploitée que partiellement de Rueil au Pecq en traction
vapeur puis puis prolongée et électrifiée en 1911.
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Les
lignes T.M.E.P. à la veille du XXème Siècle.
Construites et exploitées
-1
St Germain—Poissy
-2
Neuilly—Maisons-Laffitte
-3
Rueil—Le
Pecq
-4
St Cloud—Pierrefitte
reprises
par les T.M.E.P.
-1
Paris—St
Germain,
-2
Port Marly—Marly-le-Roi
-3
Rueil-Ville—Rueil-Gare
non
réalisées
-1
Courbevoie—Le
Pecq
-2
Le Pecq—Houilles
-3
Chatou—Montesson
-4
Montesson—Asile
St Fargeau
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Le
13 février 1895, le préfet publie l'enquête d'utilité publique sur le
projet de ligne entre Houilles et St Ouen. L'affiche et le dossier seront
consultables du 20 février au 20 mars.
Archives
municipales de Courbevoie
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Le
19 février 1895, le préfet de la Seine adresse au maire de Courbevoie
ampliation de l'arrêté par lequel il prescrit l'ouverture d'une
enquête sur le projet présenté par MM.
Coignet, Francq et Grosselin en vue de l'établissement d'une ligne de
tramways entre Houilles et St Ouen.
Il lui adresse en même temps le dossier consultable du 20 Février au 20
mars.
Archives
municipales de Courbevoie
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Le
28 mai 1895, la mairie de Houilles ouvre un registre sur le projet de
tramway de Houilles à St Ouen conformément aux prescriptions de
l'autorité préfectorale destiné à recevoir les observations qui
pourraient être présenté au sujet de l'avant projet d'un tramway à
traction mécanique.
Le jeudi 20 juin à 5 heures du soir, le registre est déclaré clos sans
aucune observations.
Archives
municipales de Houilles
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Le
26 juin 1895, dans sa délibération, le Conseil municipal de Houilles, en
présence d'un Conseiller général déclare :
Le registre d'enquête ouvert à Argenteuil chef-lieu de canton et dans
les communes de Bezons et de Houilles constatent que pour les communes
d'Argenteuil et de Houilles aucune observation n'a été présentée
relativement à ce projet, que dans la commune de Bezons une seule observations
à été faites par la Cie des Eaux au sujet des dégradations
pouvant être causées par le tramway à ses canalisations dans les travaux de
Bezons et d'Argenteuil. Les trois communes ont émis un avis favorable faisant
des réserves sur le tracé et demandant des renseignements complémentaires.
La Commission après avoir entendu les observations tant de M. L'ingénieur des
Ponts & Chaussées et de MM. Francq et Grosselin demandeurs en concession
émet à l'unanimité un avis favorable sur l'utilité d'une tramway de Houilles
à St Ouen.
Elle prend également acte des observations de la Cie des Eaux.
Elle est d'avis en ce qui concerne la commune de Bezons et sur la proposition de
M. le Maire que soit tenu compte des réserves formulées dans la délibération
du Conseil municipal en adoptant un tracé à travers champs faisant suite au
boulevard projeté.
En ce qui concerne la commune de Houilles la Commission est d'avis, sur la
proposition de M. le Maire de cette localité que le terminus du tramway ait
lieu à la gare même, qu'il soit emprunté au talus de la ligne du Chemin de
fer de l'Ouest la largeur du terrain nécessaire au fonctionnement du tramway en
laissant entièrement libre une chaussée de cinq mètres de largeur
minimum.
La Commission enfin, après avoir entendu les observations faites au sujet des
tarifs à percevoir est d'avis que les minimums de perception qui sont prévus
actuellement de 0f,30 pour la 1ère classe voyageurs et 0f,25
pour la 2ème classe, soient abaissés comme dans le Département de
la Seine à 0f,15 pour la 1ère classe et 0f,10
pour la 2ème classe.
Une observation personnelle de M. Desbordes dit qu'il espère que qu'il ne sera
pas tenu le même compte des desiderata unanimes de la Commission pour la création
de ce tramway que de ceux exprimés à l'unanimité, par celle du tramway de la
Porte Maillot à Maison-Laffitte2
et il prie le Conseil d'État de vouloir bien donner le plus tôt possible un
avis favorable.
Archives
municipales de Houilles
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Le
12 octobre 1895, Réunion de la Commission le 16 octobre (reportée au 28
novembre).
Archives
municipales de Courbevoie
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Le
25 Novembre 1895, le Préfet informe le maire de Courbevoie que la
Commission chargée de donner son avis sur l'établissement de la ligne de
tramway de Houilles à St Ouen se tiendra le jeudi 28 novembre à 10
heures dans la salle de la Commission de la Direction des Affaires
Départementales et le prie d'y assister.
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municipales de Courbevoie
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Le
20 mai 1896, dans sa délibération le Conseil municipal de Houilles, le Maire
donne lecture de la lettre de M. l'Ingénieur ordinaire de Ponts &
Chaussées, à Pontoise, par laquelle il rappelle qu'au cours de l'enquête
ouverte en 1895 pour l'établissement d'un tramway de Houilles à St Ouen, la
commune de Houilles a demandé que ce tramway pénètre jusqu'au bâtiment des
voyageurs de la gare de Houilles en suivant la rue de Carrières et en
réservant une largeur libre de 5 mètres à la chaussée de ladite rue. Or la Cie
des Chemins de fer de l'Ouest ne consent pas à la cession du pied du talus
nécessaire à cette réalisation. Cependant le tramway peut parfaitement être
placé sur la chaussée de la rue de Carrières, laquelle mesure 5 mètres et le
gabarit du matériel roulant de 2m,10. Il laissera un espace libre de
2m,90, la rue en question étant un chemin rural, l'adhésion de la
commune est demandée.
Cette demande est transmise à la Commission de la vicinalité pour examen et
avis.
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municipales de Houilles
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Joint
à une lettre du 4 février 1898, cet avant-projet de chemin de fer sur
route de Houilles à St Ouen à traction mécanique avec le plan
général de la ligne partiellement réalisée.
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municipales de Houilles - archives municipales de Bezons
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Le
23 mars 1900, le Préfet désigne le Maire de Courbevoie pour faire partie
de la Commission d'enquête relative à la détermination des emplacements
des Stations et arrêts sur la ligne de Houilles à St Ouen.
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municipales de Courbevoie
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Le
7 juin 1900, le Ministre des travaux publics écrit aux administrateurs de la
Cie des Chemins de fer de l'Ouest leur adressant sa notification de MM.
les Préfets de de la Seine et de la Seine & Oise d'une décision relative
au projet d'installation des stations terminus du tramway de Houilles à St
Ouen, aux abords de la gare de Houilles-Carrières St Denis (ligne de Paris au
Havre) et de Colombes (ligne de Paris à Argenteuil).
Monsieur le Préfet,
La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest m'a soumis un projet de travaux
à exécuter ainsi qu'une convention intervenue entre elles et les
concessionnaires du tramway de Houilles à St Ouen touchant à l'installation des stations terminus
de la section Houilles-Colombes de ce tramway aux abords des gares Houilles-Carrières St Denis (ligne de Paris au Havre) et
de Colombes (ligne de Paris à Argenteuil).
-
Gare de
Houilles
La voie du tramway serait établie sur la chaussée de la rue de Carrières St Denis,
parallèlement aux clôtures de la
ligne de Paris au
Havre. Elle s'arrêterait à peu près au milieu du bâtiment des voyageurs.
Une voie d'évitement de 56 m. environ de longueur utile serait posée
parallèlement à cette voie à laquelle elle serait reliée dans les deux
sens par des aiguilles. Un bâtiment de 4m. sur 2m. serait construit à
l'extrémité. Le talus existant actuellement serait supprimé et
remplacé par un mur de soutènement sur une longueur de 80 m.
-
Gare de Colombes
La voie du tramway du côté descendant de la ligne de Paris à
Argenteuil , par la rue St Denis. Elle pénètrerait au moyen d'une courbe
de 30 m. de rayon dans la rue de l'Indépendance où elle règnerait sur une
longueur d'environ 110 m. Une voie d'évitement de 60 m. de longueur
utile serait reliée, dans les deux sens à cette voie par des aiguilles.
Sur le terrain du chemin de fer on supprimerait les trois arbres qui se
trouvent entre le passage à niveau de la rue St Deniset la sortie
des voyageurs près de la case à charbon ; les autres arbres pourraient
être seulement déplacés. Les voies seraient munis de contre-rails devant
chacun des passages de sortie des voyageurs.
Tous les travaux de construction et de mise en état des lieux
seront exécutés entièrement aux frais des concessionnaires du tramway et
la Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest ne devra de ce fait supporter
aucune charge. Les terrains appartenant à cette dernière seront occupés
moyennant redevance et seulement à titre précaire et révocable. Aucune
objection n'a été formulée par MM. les Ingénieurs du contrôle des
chemins de fer de l'Ouest et des tramways de Seine et de Seine & Oise.
Après examen et accord avec le Directeur du Contrôle de l'Ouest, j'ai par
décision de ce jour approuvé le projet de la convention dont il s'agit,
sous réserve en ce qui concerne cette dernière :
- qu'on ajoutera à l'article premier paragraphe spécial intitulé
"Gare de Colombes" la clause suivante : La circulation et le
stationnement des trains du tramway au droit de la gare dans toute
l'étendue des voies comprises sur le terrain dépendant du chemin de fer
vis à vis les sorties seront réglées par arrêté préfectoral sur
proposition de M. l'Ingénieur en chef du Contrôle (exploitation technique)
des Chemins de fer de l'Ouest et de M. l'Ingénieur en chef du Contrôle de
la Cie des tramways, la compagnie de l'Ouest et la société
concessionnaire du tramway entendus.
- qu'en modification du 2 de l'article 7, ladite convention pourra être
résiliée à toute époque, sans indemnité par mon Administration, la
Compagnie de l'Ouest, et les concessionnaires du tramway entendus si les
besoins du chemin de fer l'exigent.
Ce texte est notifié directement à la Compagnie de l'Ouest et au
service du Contrôle.
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municipales de Houilles
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Tramway
Houilles à St Ouen, arrêté désignant le territoires traversés par le
tramway.
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municipales de Houilles
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Le
3 mai 1900, affiche de la Préfecture de Police sur l'arrêté
relatif à l'ouverture de l'enquête réglementaire sur le projet de la Cie
des Tramways Mécaniques des Environs de Paris (Nord-Ouest parisiens)
consistant à ne faire arrêter les voitures sur la ligne de
Houilles à St Ouen qu'en des points fixes déterminé.
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municipales de Courbevoie
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Le 12 mai 1900, le préfet de la Seine par arrêté du 3 mai décide
l'ouverture de l'enquête prescrite par le décret du 10 mai 1881 sur un
projet de la Cie des Tramway Mécaniques des Environs de Paris (T.M.E.P.)
consistant à ne faire arrêter ses voitures qu'en des points fixes
déterminés sur la ligne Houilles—St Ouen.
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Affiche
de la Préfecture de Police concernant l'avis d'enquête d'utilité
publique sur la demande de détermination des emplacements des
stations et arrêts sur la ligne Houilles—St
Ouen exploitée par la Cie des Tramways Mécaniques des Environs
de Paris.
L'enquête est ouverte du 14 mai au 13 juin 1900.
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municipales de Courbevoie
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Le
15 juin 1900, le maire de Courbevoie écrit à son collègue de Colombes
avant de soumettre à la commission d'enquête relatif à la fixation des
points d'arrêts pour lui demander son avis sur les propositions faites.
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municipales de Courbevoie
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Le
20 juin 1900, le maire de Colombes écrit à son collègue de Courbevoie
pour lui faire connaître que les arrêts proposés sur la ligne Houilles—St
Ouen sont
en nombre suffisant pour le commencement de l'exploitation et que les
emplacements sont convenablement choisis. Un objection cependant
concernant les abris qu'il préconise pour les arrêts fixes du Pont
Aqueduc, de la Fraternité et des Quatre Routes. Or d'après le tableau
des points d'arrêts soumis il n'y aurait d'abris, en dehors des stations
qu'aux arrêts fixes du Pont Aqueduc et des Quatre Routes.
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Le
Préfet de la Seine,
- vu le projet présenté par MM. Coignet, Francq et Grosselin en vue d'obtenir
la concession d'une ligne de tramways à établir entre Houilles et St
Ouen,
- vu la décision du Ministre des Travaux Publics en date de 2 juillet
1894,
- vu la
délibération du Conseil général en date de 26 novembre 1894,
- vu la loi du 11 juin 1880
- vu le décret du 18 mai 1881
arrête :
- il sera procédé à l'enquête réglementaire sur le projet sus-visé et les
pièces relatives à ce dossier seront déposées dans les mairies de Courbevoie
d'Asnières et de St Ouen.
Le plan de chaque traverse sera en outre déposé en même temps dans les
mairies de chaque commune traversée, Colombes, Gennevilliers et Île St Denis.
etc. Le document incomplet ne porte pas de date
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municipales de Courbevoie
Extrait
du journal "Le Tramway" du 3 décembre 1900 dans lequel
on apprend que la C des T.M.E.P. attend la livraison de
120 motrices à traction électrique et de remorques appelées à faire
sensation. Ce sont les établissement Carrel & Fouché au Mans qui en
assure le montage.
Le système appartient à la Cie, MM. Edmond Berthet et Léon
Francq en sont les auteurs.
Les caisses reposent sur deux bogies, à quatre roues motrices identiques,
d'une puissance totale de 120 Cv. Les auteurs mettent en avant les
avantages de tel matériel qui fera sans aucun doute diminuer le
coefficient d'exploitation en permettant l'accès à un grand nombre de
voyageurs.
Ces matériel auront pour résultat de déterminer un courant intense de
voyageurs de et vers Paris, desservi à grande vitesse, à prix
très réduit jusque dans l'extrême banlieue Nord-Ouest : Saint Denis,
Saint Ouen, Enghien, Montmorency, Argenteuil, Maisons-Laffitte, Poissy, St
Germain, Versailles, Saint Cloud et Neuilly1.
Autant dire que cette compagnie exploitait les principales lignes de la banlieue
Nord-Ouest.
Archives
municipales de Houilles
Ce
projet, comme les autres, fait partie des projets non réalisés tels qu'il
avait été défini dans l'avant-projet présenté à l'enquête d'utilité
publique. Cependant certains tronçons furent exploités par des lignes
différentes qui évoluèrent au fil du temps laissant les voies sans tramways
puis les rues sans rails. Aujourd'hui si on baguenaude dans ces rues rien ne
laisse apparaître que des tramways y circulaient jadis.
Les
tronçons de la ligne Houilles—St
Ouen qui ont connu des circulations au fil du temps. Au début du XXè
Siècle sous la direction des Tramways Mécaniques des Environs de Paris
devenus les Tramways de Paris et du Département de la Seine en 1910 puis
la Société des Transports en Commun de la Région Parisienne.
T.M.E.P. |
Ligne
4 |
St
Ouen—Colombes |
1901 |
|
Ligne |
Houilles-Gare—Bezons-Quai
1902 |
25
mars |
1er
août |
Ligne |
Colombes—Bezons-Quai |
1904 |
1936 |
S.T.C.R.P. |
Ligne
61 |
Bezons-Quai—Argenteuil |
1928 |
1936 |
Ligne
64 |
Bezons-Quai—Porte
Champerret par Colombes |
1921 |
1936 |
Ligne
66 |
Colombes-Gare—Porte
de Clignancourt |
1921 |
1934 |
|
Notes :
-
1 Le réseau des T.M.E.P. dont M. Léon Francq est
administrateur comprend, à cette époque les lignes :
- St Germain—Poissy 1896
- Pont de la Jatte—Maisons-Laffitte
et Colombes (mairie) 1900
- Prolongement
Pont de la Jatte—Porte Maillot 1901
- Exploitation du P.S.G. 1901
- St Denis—St
Ouen (cimetière) 1901
- St Cloud—Pierrefitte
1901
- St Ouen—Colombes
1901
- Prolongement à Houilles mars 1902 (exploitation en deux tronçons
Houilles—Colombes
et Colombes—St
Ouen)
- Suppression
Houilles—Colombes août 1902
- Prolongement de Colombes à Bezons-Quai 1904
- Rueil-Gare à St Germain-en-Laye 1904
Par ailleurs, M. Léon Francq
était à la tête des
Tramways de Versailles
-
2 Le tramway
de la Porte-Maillot à Maison-Laffitte le la Cie des T.M.E.P. a
eu une gestation difficile entre 1888 date de
décision du ministre des Travaux Publics (22 juin) et sa mise en
service le 10 septembre 1900.
-
3
-
4
Sources
:
- Archives
municipales du Pecq
- Archives
municipales du Vésinet
- Archives
municipales de Courbevoie
- Société
Historique du Vésinet
- Archives de
la RATP
- Cent ans de transports en commun dans la Région Parisienne Tomes 1 à 4 - Louis Lagarrigue - 1956
- Les tramways parisiens 2è Édition - Jean Robert
- 1959.
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