Le carnet du CFC
Un dimanche d'hiver sur le Petit train de la Sainte-Victoire
MAD
Le Petit Train de la
Sainte-Victoire, un peu éloigné de nos réseaux, plutôt parisiens, se situe à
La Barque (Commune de Fuveau) à quelques kilomètres d'Aix-en-Provence dans les
Bouches-du-Rhône.
Il a été créé par Noël Mailliary dans les années 80 dans cour de la Gare
de La-Barque-Fuveau, sur la ligne La-Barque-Fuveau—Aubagne qui s'embranchait sur
la ligne Carnoules—Gardanne.
Cette gare, terminus de la ligne Aubagne —La-Barque-Fuveau a été mise en
service en 1868 - 1904 et fermée en 1969 pour le service voyageurs et en 2002
pour le trafic du lignite dans le bassin minier de Fuveau, Gréasque,
Saint-Savournin, Cadolive, Peypin, La-Bouilladisse, etc.
La longueur de cette ligne était de 30,3 kilomètres et elle fut construite par
le P.L.M. et entrée dans le giron de la SNCF en 1938.
Noël Mailliary de son propre chef, sur une information de connaisseur, alla démonter un réseau industriel de Bollène dans le Vaucluse pour installer un chemin de fer en voie de 60 dans la cour des marchandises avec de nombreux aiguillages, voies de services et 1200 mètres de coupons militaires sur la plate-forme abandonnée de l'ancienne ligne Aubagne—La-Barque-Fuveau jusqu'au pont d'un chemin local dont le tablier a été enlevé.
La gare du Petit Train de la Sainte-Victoire est juxtaposée à l'ancienne halle-marchandises qui, elle abrite des véhicules routiers (principalement des autobus de la RTM ainsi que deux tramways de Marseille également. (Régie des Transports de Marseille, devenue Régie des Transports Métropolitains depuis 1986). Ainsi cette halle porte dignement sur son fronton, une plaque " Musée Provençal des transports ".
L'exploitation commence par l'ouverture des wagons couverts
Decauville ex. TPT où sont rangés : le guidon, les cales les plaques de queue de train et
les barres à mine.
Puis le locotracteur Berry n°12 (ex. Région de Nice) quitte sa voie de
remisage, pour s'atteler en tête de la rame de service et gagner en refoulant la
voie d'accueil des voyageurs.
Le carré est mis en place en bonne position en attendant le départ.
Après la visite de la halle et des véhicules routiers issus de la Régie des Bouche du
Rhône, de la RTM et de Toulon et des deux tramways n° 1729 et la 1268 (ex. type
B vestibulée) des tramways de Marseille, les visiteurs regagnent le train, en
attente de départ.
Puis ils prennent place dans la rame d'une capacité de 34 voyageurs. Ces
voitures proviennent de la
foire expo de Romans-sur-Isère, la superstructure a été faite pour trois d'en
elles au PTSV et trois autres par un lycée technique de la région.
14h30. Marc actionne alors la cloche qui annonce l'imminence du départ (trois
fois trois coups). Le train se met en route.
En été le départ est à 15 heures.
Le convoi quitte alors la gare de départ et laisse derrière lui le parking
aujourd'hui bien rempli.
Sur le quai de la halle-marchandises, on aperçoit au premier plan les
voitures du " Dromadaire " et derrière, sur le quai, le " Chausson " du
réseau urbain de Valence (Drôme). 1975.
Le " Dromadaire " est une rame imaginée par Marc avec deux fois deux
petites voitures de quatre places chacune encadrant le locotracteur DLL N° 9 ex.
Brignoles, actuellement en réparation et dont la mission sera d'effectuer des aller-retour entre la
gare et le VAP. Une voie d'évitement permet son garage au VAP sans gêner
l'exploitation régulière de la ligne. La position du locotracteur au milieu de
la rame évitera les remises en tête (sorte de push-pull).
Puis le train passe devant les stocks des divers wagons : bennes basculantes,
berlines de mine, etc. et la
Postale arrivée en 1994 lors de la cessation de l'activité des ambulants
Et la locomotive Henschel de 1911 ex. Bar-le-Duc (Meuse).
Puis les restes ferroviaires de la gare abandonnée voies et butoirs sans
activité.
Sans oublier le Fauvet-Girel e.x La Barasse à Marseille arrivé en 1987 dans l'entreprise Ottaviani qui acheminait, il y a encore
quelques années, les citernes d'alumine de l'usine voisine de Gardanne qui
transformait la bauxite en alumine, activité aujourd'hui abandonnée, il faut
bien accélérer la désindustrialisation de la France.
.
Le train traverse la zone technique de la gare, à savoir, la fosse à
piquer, le château d'eau, la grue à eau et le pont tournant insuffisamment
long et qui obligeait à couper le tender pour le retournement de la machine.
Puis on arrive au VAP une boucle en ovale de chemin de fer en 5
et 71/4. On s'y arrêtera au retour.
Cette fois-ci, le train passe sans arrêt. Cela dépend de l'heure, le train s'y
arrête à la montée et ou à la descente. Oui j'oubliais de dire que cette
ligne des bassins miniers sur cette section monte jusqu'au tunnel de Valdonne
(26.5 mm/m.
avant de redescendre le long de la vallée de l'Huveaune jusqu'à Aubagne.
À gauche, la voie de la ligne Carnoules—Gardanne (PK environ 70), vue en direction de
Carnoules (Var).
Nous arrivons à l'évitement de Gentel. Cet évitement permet le
croisement des trains lors des jours de grande fréquentation.
Vue en arrière, en direction de La Barque. Nous venons de franchir un
ponceau maçonné.
Le train évolue dans une zone forestière, typique des essences
provençales. Malheureusement en hiver les senteurs sont absentes mais en été
c'est un réel plaisir.
Le train arrive au terminus à environ 1200 mètres de la gare de départ.
On distingue à droite la voie de remise en tête du locotracteur.
Comme la ligne est en rampe de 26,5 mm/m. il est obligatoire de caler la rame avant
le coupage du locotracteur d'une part et de faire descendre les voyageurs
pendant la manœuvre. C'est Michel, le chef de train du jour qui s'y met.
À gauche la voie directe, à droite la voie d'évitement de remise en tête
avec un court tiroir. La voie directe continue sur quelques coupons de voie et
est interrompue par l'absence de tablier du pont sur le chemin.
Le Berry 12 est en train de faire l'impasse. C'est Christian qui conduit. Noter la cale très soignée qui
bloque la rame.
Louis vient de faire l'aiguille aval. Les aiguilles se font à "coup de
talon", il n'existe presque pas de levier.
La descente des voyageurs est obligatoire pendant la manœuvre.
Le Berry s'approche de la rame pour s'y atteler. Michel est de service à
nouveau.
Puis les voyageurs remontent dans le train pour retourner à La Barque.
La descente se fera à la même vitesse qui oscille entre 7 et 8 Km/h.
Entre deux arbres il est parfois possible d'avoir un point de vue
éphémère sur la Sainte-Victoire.
Nous regagnons la zone du VAP.
Le VAP fonctionne les troisièmes dimanches du mois pour les vaporistes
amateurs et en correspondance directe avec le PTSV. Les deux écartements
sont le 5 pouces et le 7 1/4. Mais le circuit propose une voie à 6
files de rails.
Mais aujourd'hui, il n'y a pas de vapeur. C'est Didier avec le " Ruston
" de l'association qui assure le service pour le plus grand plaisir des
enfants... et des parents qui ensuite prennent la relève et font aussi un tour
de circuit.
La gare Jean Bergman, le créateur du VAP en 1986.
L'aire de préparation des locomotives se compose de trois rampes de préparation à
hauteur de coffre de voiture ce qui facilite les déchargements de
matériels.
Une aire de pique-nique a été aménagée entre ces deux magnifiques
platanes qui protègent les visiteurs du soleil en été.
Avec vue sur la Sainte-Victoire.
Retour à la gare de La Barque.
Nous passons devant le locotracteur Decauville n° 631 de 8 tonnes, ex. Rhône-Poulenc à
Roanne.
Le train dernier train est aujourd'hui rentré à la nuit tombante. Seules, les lumières de
la Halle marchandises donnaient un peu de clarté.
Après la descente des derniers voyageurs, la rame est stationnée sur la voie
abritée par l'auvent de la halle.
Et le locotracteur sur celle des autres engins de traction le long du mur de
la Halle.
Michel range alors les barres à mine embarquées, le guidon, le sifflet et ferme les portes des wagons couverts du TPT et enchaîne les véhicules.
Chaque journée de travail ou d'exploitation se termine dans le mobile-home autour d'une tasse de thé. Christian met alors à jour le rapport et fait les comptes de la journée.