Le Chemin de fer de l'Exposition universelle de 1889

Les chemins de fer à l'Exposition universelle de 1889

Marc André Dubout

  Le Matériel et l'outillage de la voie courante

 

La voie de 60 système Decauville

La voie de 0.60, système Decauville, telle qu'elle est décrite dans la Revue technique de l'exposition universelle de 1889, est formée d'éléments droits ou courbes qui sont placés bout à bout et qui sont constitués de deux rails en acier, du type Vignole4, dont les patins sont rivés sur des traverses creuses, également en acier, du type de M. le capitaine Péchot5.
Les éléments ou tronçons de voie ont normalement 5 mètres de longueur et comportent 8 traverses espacées de 0m,65 ; les deux traverses extrêmes se trouvent situées à 0m,225 de l'extrémité du rail, ce qui procure des joints en porte à faux d'équerre avec un espacement de 0m,45 pour les traverses adjacentes.
Des éléments de 2m,50 et de 1m,25 sont, en outre, employés aux extrémités des alignements droits et des courbes, ou sur d'autres points spéciaux, suivant les exigences du tracé.
Des éléments courbes sont au rayon de 100, 50 et 20 mètres. Des éléments de 7m, 63 de rayons ont, en outre adoptés pour les tournants brusques où ne doivent passer que des wagons poussés à bras ou traînés par des chevaux.
Pour réunir les éléments entre eux, l'un des rails de chaque extrémité d'élément (celui de droite par rapport à l'élément) est muni de deux éclisses rivées qui constituent un bout femelle, tandis que l'autre rail, qui forme un bout mâle, porte une petite plaque d'acier rivée sous le rail qu'elle dépasse de 0m,03.
Cette jonction hybride des éléments entre eux a pour but de permettre d'établir indifféremment les courbes à droite ou à gauche avec les mêmes éléments.
Les éclisses du bout femelle, sont, d'ailleurs percées chacun d'un trou qui correspond à un autre trou percé dans le rail correspondant du bout mâle. Il y a ainsi deux boulons seulement par tronçon de voie, un pour chaque rail.
Les rails pèsent 9k,50 le mètre courant ; leurs dimensions principales sont :

Les traverses une une section en U renversé et sont fermées à chaque extrémité par un emboutissage à chaud6. Elles ont :

Un tronçon de voie de 5 mètres pèse 170 kilogrammes. Quatre hommes suffisent pour le transporter.

Pour le passage à niveau des chaussées, les tronçons sont munis de contre-rails de 7 kilogrammes formant une ornière de 0m,29 en alignement droit et de 0m,035 dans les courbes. Dans les parties pavées, les rails sont surélevés au moyen de consoles en acier qui font corps avec les traverses.

Les appareils de changement et de traversée de voies, ainsi que les plaques tournantes, font l'objet de panneaux spéciaux qui s'ajustent dans la voie comme des tronçons ordinaires et qui ont, comme ces derniers, une hauteur totale de 0m,089 mesurée du dessous du panneau au dessus du rail.
Dans les appareils de changement de voies, les courbes ont un rayon de 20 mètres ou de 30 mètres.
Les plaques tournantes ont un diamètres de 1m,30 ou 1m,70.
La charge par essieu que peut supporter la voie Decauville est de 3k,500.
Le matériel roulant est établi d'après cette charge et de manière à pouvoir circuler dans les courbes à faible rayon que comporte la voie.


Revue technique de l'Exposition universelle de 1889
- Ch. Vigreux - 1893

La voie de 60 système Legrand

Louis Ferdinand Joseph Canon (1860-1940) est un industriel belge, directeur de l'usine Canon-Legrand à Mons, qui fabriquait des machines à vapeur et du matériel roulant (chemin de fer).
Cette Société fondée en 1860 avait à son catalogue du matériel de chemins de fer portatifs et économiques semblable à celui de Decauville avec rails, voies vicinales et normales, wagonnets et même des locomotives dont une Mallet fort ressemblante à celles qui ont circulé en 1889.
Elle construisait également des charpentes métalliques et des appareils de manutention.  

 

 

Si une image de cette page vous paraissait non libre de droits, merci de m'en faire part

Page precedente