Le Chemin de fer de l'Exposition universelle de 1889

La presse en parle - 3/3

Marc André Dubout

La Revue de l'exposition universelle de 1889

Dans ce texte délicieusement écrit par le chroniqueur Émile Goudeau on a l'impression d'évoluer dans le monde de l'enfance où tout apparaît comme bibelots, jouets, miniatures.
Il est est de même pour le petit chemin de fer qui évolue entre les rangées d'arbres avec ses gares de campagne minuscules, sa voie étroite qui se faufile entre les pavillons, un jouet qu'on aimerait posséder dans sa propriété de Meudon ou de Suresnes. Et les voyageurs, on dirait des poupées joyeuses qui se baladent dans l'innocence la plus totale.
Et pourtant c'est bien un vrai chemin de fer avec ses chefs de gares, ses gardes-barrière, son horaire, sa ponctualité, un chemin de fer qui en cette fin de siècle pourrait bien résoudre les problèmes de déplacements dans notre capitale, une sorte de prémonition d'origine inexplicable qui s'impose dans les consciences, celle du grand métropolitain en gestation.
Jusqu'alors on ne voyait dans ce chemin de fer Decauville que transport de betteraves, de pierres ou de bois et tout d'un coup il surgit aussi promptement qu'on le construit comme un vecteur qui rendrait des services inestimables.
Facile et rapide à poser, ne nécessitant que peu d'infrastructures, économique à souhait (on parle de 19 000 francs le kilomètre), incluant la voie, le matériel roulant, les locomotives, ce petit chemin de fer pourrait à lui seul résoudre tant de problèmes pour les citadins.
Il roule doucement, s'arrête, repart, fait sonner sa cloche, tourne. Ses petites locomotives tirent leurs voitures guillerettes et leurs noms rappellent les exploits que leur créateur a tracé, bien loin, dans le monde.
Tous ces bijoux sortent des ateliers de Petit-Bourg, "les plus vastes du monde" que l'on donne à visiter les mardis et vendredis.
Mais au-delà des machines, ce sont les hommes qui travaillent, c'est le modèle humanitaire et social qui fait de Petit-Bourg un village où le bien-être accompli résulte de la science et de la bonté.
Avec la tour Eiffel et la galerie des machines, ces deux merveilles de fer, le chemin de fer Decauville, fleuron de notre industrie porte haut et loin le drapeau industriel de la France.

La Revue de l'exposition universelle de 1889
- Tome I - Dumas, Fourcaud - Éditeur Ludovic Baschet

La Revue Britannique

Cet extrait du chapitre Le Métropolitain d'Émile Eude, on découvre que le chemin de fer Decauville a beaucoup avancé la question théorique du Métropolitain. L'influence de la découverte du Festiniog railway au Pays de Galles signalé en 1873 et l'adoption de la voie de 60 qui en a résulté y sont pour beaucoup pour la suite des événements et du développement de l'entreprise Decauville. Lorsqu'en 1889 la société Decauville fut, comme en 78 sollicitée, par la Commission supérieure de l'Exposition pour le transport et la manutention des colis mais cette fois avec l'acceptation du transport de voyageurs pour relier les points éloignés de l'Exposition l'aventure allait prendre une autre dimension ; la preuve en est le succès remporté.
Voie, aiguillages, passages à niveau, tunnels, gares, signaux, rapidité d'exécution, ont démontré l'enseignement pour la construction rapide d'un métropolitain : l'exploitation était fiable et efficace et d'une organisation parfaite le nombre de voyageurs journalier atteignait parfois 34000 ce que ne réalisaient pas certaines compagnies.
Après l'Exposition de 1889, plusieurs chemin de fer de ce type ont été construits en France.
La Revue Britannique - Revue internationale - Tome premier - 1891 - Paris, Bureaux de la revue britannique

Extrait du chapitre Le Métropolitain - Émile Eude - note de la page 35
C'est la première ligne que la Société Decauville ait installé légalement. On sait que la voie de 60 centimètres était proscrite de France par la circulaire du 30 juillet 1888, et que le Decauville de l'exposition universelle n'existait qu'en vertu d'une autorisation "provisoire" ; le succès de l'expérience a probablement fait réfléchir les fonctionnaires des travaux publics, car le ministre a levé dernièrement l'interdiction.
Le chemin de fer de Royan marche depuis quelques mois dans d'excellentes conditions (certaines rampes atteignent 40 millimètres).
La Revue Britannique - Revue internationale - Tome 6 - 1889 - Ferdinand Beissier


La Revue Britannique - Revue internationale - Tome 5 - 1891 - Ferdinad Beissier

 

Le Livre d'or de l'Exposition

Article de Paul Le Jeinisel dans Le Livre d'or de l'Exposition universelle de 1889 dans lequel il commence par justifier l'installation d'un chemin de fer, dans un premier temps pour le transport des colis puis après l'ouverture pour celui de visiteurs. L'immense étendue et la disparité des sections impliquant un moyen de communication indispensable.
Le chemin de fer est organisé comme une vraie ligne, placée sous la direction de M. Georges Berger, directeur général de l'Exposition, la surveillance sous celle de M. Victor Contamin, ingénieur en chef des constructions métalliques et le directeur est M. Decauville aîné, industriel à Petit-Bourg.
Le personnel de la traction a été choisi parmi les mécaniciens de la Compagnie du Nord.
Cinq gares desservent l'exposition de l'esplanade des Invalides au Palais de machines et dans chaque station il y a un chef de gare et deux sous-chefs des contrôleurs et agents subalternes qui assurent la sécurité et le service. Tout le personnel est irréprochable.
Cent quatre-vingt trains circulent tous les jours et desservent toutes les stations, certains sont directs. Ils sont composés d'une locomotive, d'un wagons de première classe, d'un wagon salon et de wagons à bogies de deuxième classe dont le confort y est réduit à la stricte planche de bois.
Ensuite l'auteur donne une description du trajet et un inventaire des ouvrages : tunnels, clôtures, rampes, passages à niveau, etc. puis il s'intéresse à la voie et au matériel roulant : locomotives et voitures et évoque les noms donnés aux locomotives en référence aux exploits de Decauville en France et à l'étranger.


Le livre d'Or de l'Exposition universelle de 1889 - C.-L. Huard - Éditeur L. Boulanger - Paris

Le Technologiste ou archives des progrès de l'industrie

 


Voir toute l'exposition y compris les berges correspond à un trajet de 60 kilomètres. Elle s'étend sur 70 hectares.
Il a donc fallu établir un chemin de fer pour rendre la circulation plus commode.
Description sommaire du parcours et de la traction.
L'exposition universelle de 1889 - Henri de Parville - Journal de la société statistique de Paris - Tome 30 - 1889

 
Mémoire et compte-rendu des travaux de la Société des Ingénieurs civils - année 1889 - Paris

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