Le carnet du CFC
Visite particulière au Fort d'Uxegney
MAD avec la collaboration de Pascal Durand
Avant de commencer, je tiens à remercier Pascal Durand qui m'a reçu avec un grande gentillesse lors de ma visite au fort d'Uxegney à l'occasion d'une semaine de vacances passée dans les Vosges.
L'histoire du fort commence avec la perte de la guerre de 1870. La France perd une partie de la lorraine et l'Alsace et toutes les défenses que l'armée avait commencé à mettre en place ont été perdues.
À la suite de quoi l'armée a construit un
rideau défensif parce que la France n'a plus rien pour se protéger. St Dié se trouvait alors à 5 Km de la nouvelle frontière donc beaucoup trop près.
Par ailleurs en reculant on se retrouve sur la Moselle qui est un petit peu escarpée quand on remonte sur les hauts de Vosges avec les montagnes assez proéminentes. On pense alors à
Épinal qui est une ancienne place forte du moyen-age, il y avait un château donc l'armée a estimé que le site était
idéal pour construire une position défensive. Ils ont construit une place forte comme sur Verdun, Toul et Belfort avec 7 forts autour puis des forts disséminés sur le crêtes de Moselle sans oublier la trouée de Charme qui a été laissée libre entre Toul et
Épinal. Une trouée volontaire pour que l'armée allemande s'y fasse piéger (la tenaille).
Dix sept 17 forts ont alors été édifiés autour
d'Épinal à partir de 1875, les premiers vers 1884 et jusque vers 1900.
À cette poque les seules voies de communication, étaient les chemins de terre, de cailloux, c'est de là que le système Péchot se met en
place pur acheminer le matériel et les vivre au front. Le fort d'origine est construit en pierre de taille (Fort
l'Abbé)
sauf qu'un français a inventé un "obus torpille" qui perfore tout et va exploser au fond ce qui fait que
ce type de construction ne convient pas et c'est à ce moment que l'on commence à mettre en place le béton. Le premier béton (le béton spécial) n'est pas armé mais seulement vibré et en 1908 et on s'aperçoit que ces bétons ne résistent pas non plus et c'est là qu'on invente le béton armé
dosé à 450 Kg le m3.
Le fort d'Uxegney a par conséquent été modifié. Il a une position un peu
particulière, il est en pointe et peut surveiller plusieurs voies de communication. On va lui adjoindre deux tourelles une de 155 avec un canon raccourci 455 mm de calibre, une tourelle avec deux canons de 75 jumelés, des tourelles de mitrailleuses et
aussi des casemates du bourges sortes d'excroissances en béton, armées de canons de 75 de campagne
montés sur un affût de fortification. Il abritait 400 personnes.
La première voie ferrée qui a été mise en place en 89-90 ne rentrait pas comme elle le fait aujourd'hui. Suite aux diverses modifications et dans l'esprit de pouvoir approvisionner le fort avec des munitions de gros calibre, on modifie toute l'entrée.
À l'époque il n'y a pas les barbelés, on créée l'entrée actuelle dans les années 10-12.
Entre les deux guerres les forts ont été entretenus et approvisionnés en munitions.
Lors de la deuxième guerre, les forts sont armés de façon succincte, avec des soldats de réserve, on continue d'utiliser la voie de 60 parce qu'il y a encore du matériel à l'arsenal et les Allemands arrivent par l'arrière.
Ils prennent les forts et les dépècent pour récupérer la ferraille pour les
fonderies. Tous les forts qui avaient été équipés avec des tourelles ont été démontés sauf le fort d'Uxegney parce qu'il leur a servi de lieu de repli pour stoker des munitions. Ils vont démonter 125 Km de voie de 60 de la place et garder environ 3 Km
de l'arsenal, au centre ville d'Épinal jusqu'au fort d'Uxegney. Il restait donc 2,5 Km de voie en 1952 lorsque l'armée a vendu les terrains.
Il restait les embranchements et un peu de terrain.
L'association a posé
1,7 km entre les deux forts. Les rails proviennent de l'ancien canal près de
Toul, ils servaient au halage des péniches. La voie était métrique en rail de
12 m.
L'ancien canal a été désaffecté lorsque la Moselle a été rendue navigable
et il restait de la voie de halage. Le petit rail vient d'Épinal, il a été
récupéré dans une
entreprise de construction métallique qui acheminait ses pièces vers la
voie du grand réseau. Il y avait 350 m de voie de rail anglais sur traverse
bois.