Tramways à vapeur de la Chalosse et du Béarn ligne Aire-sur-Adour—Amou

MAD

Eugénie-les-Bains se situe sur la ligne des CB (Chalosse et Béarn) qui relie Aire-sur-Adour à Amou.
À partir de 1895 le Conseil général des Landes étudie la réalisation du réseau irriguant la partie méridionale du département avec jonctions avec les réseaux des départements voisins des Basses Pyrénées et du Gers.
C'est en 1909 que les deux lignes Orthez—Aire-sur-Adour et embranchement à Amou vers Dax ont été ouvertes.
Des difficultés administratives ont entraîné la constitution de la Compagnie des Tramways à vapeur de la Chalosse et du Béarn (CB) qui s'est substituée aux concessionnaires initiaux.
En 1911 une troisième ligne Dax—Peyrehorade vient s'ajouter au réseau dont l'exploitation est interrompue à cause de la Guerre de 14-18. 
D'autres projets de lignes ne verront pas le jour pour les mêmes raisons.
La traction électrique avait même été envisagée.
En 1934 le département rachète le réseau CB et en confie l'affermage à M. Boyer, représentant des Établissements de Dion-Bouton qui construit les fameux autorails éponymes. L'année suivante le trafic voyageurs cesse et seules les marchandises sont acheminées jusqu'en 1937.
La ligne Aire-sur-Adour à Amou est construite en accotement des routes et armée en rails de 20 Kg au mètre. Les déclivités maximales sont de 40 %o et les rayons de courbure de 45 à 50 m. mini. dans les traversées urbaines.
Les gares comportaient un logement classique et les plus importantes avaient un hall marchandises accolé  à un quai haut.
Le dépôt atelier se trouvait à Dax-Midi.     

Gare d'Eugénie-les-Bains. Vue en direction d'Amou.
Locomotive Corpet-Louvet n°3. 

La ligne
La ligne d'Aire-sur-Adour à Amou (61 Km.) prenait naissance dans la gare Midi d'Aire-sur-Adour où un transbordement avec la ligne Midi était installé. La ligne desservait ensuite Aire-Ville (PK1), Duhort-Bachen (PK10), Eugénie-les-Bains (PK14), Bahus-Soubiran, Geaune (PK21), Samadet (PK34), Hagetmau (PK41). 
Dans cette gare, la ligne était en correspondance avec la ligne Midi (VN) St Sever—Pau.
Elle continuait ensuite vers St Cricq-Chalosse (PK50) et enfin Amou (PK61).
À Amou, la bifurcation avec la branche Dax—Orthez était assurée par un triangle qui permettait le retournement des locomotives.

Aire-sur-Adour, le pont routier et la voie POM (Paris-Orléans-Midi) menant à la gare Midi où se trouvaient les installations de transbordement.
Locomotive 030-T n°2 Corpet-Louvet, haut-le-pied se dirigeant vers Aire-Ville.
Aire-sur-Adour-Ville, la gare du tramway avec ses trois voies. Un wagon couvert à essieux est garé devant le bâtiment de la petite vitesse.
Le B.V. typique est de 2ème classe. L'accès à l'étage se faisait par l'extérieur. 
Les haltes n'avaient qu'un simple abri
L'autre côté de la gare d'Aire-sur-Adour-Ville. On distingue au fond les deux remises à machines.
Aire-sur-Adour, la gare du Midi (voie normale). Le dimensionnement du bâtiment voyageurs est un peu plus important.
Noter le sens de circulation des trains sur la voie de gauche, alors que le tramway circule sur la voie de droite.
Duhort-Bachen. Évocation du chemin de fer dans cette petite bourgade située à un bon kilomètre du village sur le chemin de grande communication n°11 que la voie suit en accotement jusqu'à Eugénie-les-Bains.
Eugénie-les-Bains, le tramway à vapeur avec une très courte rame composée d'une seule voiture mixte  de 1ère/2ème classe de 36 places assises.
Cette fois, c'est un train de marchandises qui quitte la gare d'Eugénie-les-Bains pour Aire-sur-Adour.
La gare comme souvent à cette époque est excentrée. Parfois elle se trouve à plusieurs kilomètres entre deux villages dont elle porte les noms.
La gare vue côté voies avec un wagon couvert stationné sur la voie de la petite vitesse. Noter le wagon couvert stationné en bout de quai, côté petite vitesse.
Un train de marchandises en direction d'Amou entre en gare d'Eugénie-les-Bains.
Croisement de train en gare d'Eugénie-les-Bains. Locomotive Corpet-Louvet n°2. 
Comme le montre cette carte postale, les circulations se pratiquent à droite comme les tramways en général, à la différence des grandes Compagnies dont la circulation est à gauche.
Vue en direction d'Aire-sur-Adour. 
Bahus-Souberian. Cette gare n'apparaissait pas au Chaix de 1928. On notera la différence d'architecture par rapport aux autres gares originelles de la ligne.
Photo Noël Peyre
La construction de la gare de Geaune, sans doute vers 1908-09, avant l'ouverture de la ligne.
À Geaune, le train arrivait par le chemin de grande communication n°4 dont il quittait l'accotement droit (en direction d'Amou) pour se retrouver en pleine voirie à l'entrée du village avant d'accéder à la gare.
Site de la gare de Geaune. Noter à droite le réservoir d'eau pour l'alimentation des locomotives.
Inhabituellement, l'avenue était du côté des voies et non côté place de la gare.
Corpet-Louvet n°1 en gare de Geaune, en train de "faire de l'eau". Noter l'absence de grue à eau. La prise se fait directement sur le château d'eau.
Train mixte en direction de d'Aire-sur-Adour.
Le sigle CB sur la gauche de la traverse signifie Chalosse-Béarn, le nom de la compagnie.
Corpet-Louvet n°3 avec une rame voyageurs en gare de Geaune et en direction d'Amou.
Sur la voie de gauche une rame mixte est stationnée devant le B.V. pour "Faire de l'eau".
La date sur la carte postale est à quelques mois de l'ouverture de la ligne.
Gare de Geaune. Wagon plat garé sur la voie de la petite vitesse.
Corpet-Louvet n°4 en gare de Samadet en direction d'Aire-sur-Adour.
Hagetmau, le viaduc de Hossarrieu (VN) avec une locomotive 030 Midi en tête d'un train de marchandises.
Ligne St Sever—Hagetmau, travaux de percement de la grande tranchée.
Hagetmau, la grande tranchée et le même type de locomotive en tête d'un train de voyageurs.
Hagetmau, la gare Midi.
Hagetmau, vue générale de la gare Midi. Les marchés des mercredis de quinzaine impliquaient une circulation supplémentaire.




Amou, gare de bifurcation avec quatre voies. 
Noter à gauche de la 2ème CP le réservoir d'eau pour l'alimentation des locomotives et la grue à eau au premier plan.
Les trains provenaient de Dax, Orthez et Aire-sur-Adour;
La gare d'Amou, côté place.

L'exploitation
Trois navettes quotidiennes assuraient le service voyageurs, la correspondance à Amou (bifurcation) étant prévue. Pendant la Guerre, une navette voire deux étaient mises en service. Le dernier train vapeur de voyageurs disparut en 1935.
Une demi-douzaine de scieries étaient embranchées sur la ligne et offraient un trafic marchandises sensible.
Ci-contre, l'horaire à l'ouverture de la ligne en 1909.
Il fallait environ 5 heures pour parcourir les 79 Km de la ligne

 

 

 

 

 

 

Le matériel roulant
Il y avait sur l'ensemble du réseau hors machines utilisées pour la construction  :

Tous ces véhicules à essieux pouvaient charger 10 tonnes.
Il y avait également 2 grues dune force de 6 tonnes et divers wagons loués occasionnellement auprès des VF du Midi.
Tout le matériel fut ferraillé à l'exception d'une locomotive qui œuvra sur les CF du Sud-Ouest.

Comme beaucoup de chemins de fer départementaux, le Tramway à vapeur de la Chalosse et du Béarn était déficitaire et pour cette raison, il n'a pas survécu aux années trente.


sources :

  • Les petits trains de jadis tome 7 - Domengie - Cabri - 1986
  • Le tramway à vapeur de la Chalosse et du Béarn - Riffaud - Magazine des Tramways à Vapeur et des Secondaires n°33 - 1985

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