L'Association des Bateaux à Vapeur au Chemin de Fer des Chanteraines

Texte MAD
Photos Pascal Aguillée, Thierry Febvret, Jean-Jack Gardais 

Ce samedi 27 avril 2008 Thierry, Philippe, accompagné de Michel et Pascal de l'ABV sont venus tester leurs machines : un Stuart 6A de 6 CV et un Beaumaris plus puissant encore.
Ces machines sont bien évidemment des machines à double expansion (compound) c'est à dire que la pression résiduelle à l'échappement du cylindre haute pression passe par un réservoir avant de se détendre une deuxième fois dans un cylindre basse pression de plus gros diamètre. Elle s'échappe ensuite vers un condenseur où la vapeur résiduelle est refroidie et retrouve donc sa forme aqueuse. Cette eau est ensuite filtrée des résidus d’huile qui ont servis à graisser la machine avant d’être pompée par la pompe attelée à la machine et réinjectée dans la chaudière.
Le groupe machine/chaudière fonctionne ainsi en circuit fermé pour l’eau, les seules pertes étant liées aux fuites et au sifflet.

Pour l'occasion, nous avions allumé La Bouillote au bois, le matin vers 10 heures, aussi pour vérifier la tenue des quelques tubes supérieurs rafraîchis par les rouleaux du dudgeon quelques semaines auparavant. Ça va pas de fuites. 
A l'heure intelligente, elle était déjà à 6 bars, donc le repas s'annonçait bien.

Sitôt les machines déchargées...
... elles sont acheminées près de La Bouillote. Jean Jack et MAD.

Vers 14 heures Thierry et Philippe arrivèrent avec leurs machines, le Stuart 6A et le Beaumaris devisé "Iron Duke" deux merveilleuses machines britanniques, comme il se doit.
Après le café (on commence toujours par les bonnes choses), il ne restait plus qu'à brancher le tube de cuivre du petit dôme de La Bouillote au Stuart. 

Évidemment au CFC, on n'est pas très habitué à ce genre de machines à vapeur. Ce n'est pourtant pas la première fois, je crois que la machine d'une certaine chaloupe à vapeur (devisée Suzanne de surcroît) est venue tourner sur nos rails, c'était en octobre 2005. Anyway.
Le Stuart a eu un peu de mal à démarrer et malheureusement, très vite après quelques tours, les clavettes qui maintiennent la tige du piston BP à la bielle ont cédé. Il semble que ces deux clavettes coniques servent de fusible lorsque le cylindre est mal purgé (condensation au démarrage, cylindre froid) empêchant de détériorer la machine, l'eau étant par nature incompressible. On entendait en effet le piston cogner dans le cylindre BP. 

La préparation des raccordements chaudière-machine, Jean Jack, MAD, Philippe
Les premiers tours du 6A, Denis, Vincent, Thierry et Philippe.

Le démontage du fond de cylindre basse pression a été nécessaire pour extraire l'ensemble tige piston et nous avons découvert un curieux segment de forme de S faisant deux fois le tour du piston.
Une fois le cylindre ouvert et le piston dégagé, nous avons observé que la prise de purge n'étant pas exactement au point bas du cylindre, un résiduel d'eau reste au fond du cylindre.

Merde les clavettes viennent de "lâcher les vents", ça ne rigole pas...
Ah ! oui c'est bien pété
Gros plan sur le segment en forme de S. l'étanchéité doit être efficace

Pendant que Vincent et Thierry s'affairaient à extraire les clavettes sectionnées, Philippe et moi branchions le Beaumaris sur la nourrice de La Bouillote.
Dès l'ouverture de la vanne d'alimentation, un doux son, bien caractéristique, fut émis par la machine que nous faisions avec plaisir tourner à bas régime.
Un petit défaut nous est apparu concernant les purgeurs à bille dont l'écoulement n'utilise pas la gravité ce qui empêche l'eau de s'écouler naturellement. Par ailleurs après avoir retiré les billes il nous a semblé que la purge se faisait plus pertinemment.

Le Beaumaris est branché sur la nourrice de la Bouillote.
Il tourne comme une horloge. Philippe, Thierry, MAD, Vincent.

Globalement ces essais furent une réussite et ont du moins permis d'identifier les améliorations à apporter à chacune des machines...
                                            ... alors on a une chance de les revoir sur notre chemin de fer pour d'autres essais. 

A la fin des essais, il reste encore un peu de pression, alors..
... on va faire un petit tour avant de se séparer.

Il est tard, la journée a été bien remplie, tous un peu crevés, nous rentrons à la maison.


Á propos des machines

Le Stuart 6A est le plus puissant moteur dans la gamme, il produit approximativement 5,5 CV à 6 bars 750 t/mn. Cette puissance est suffisante pour propulser un bateaux d'une vingtaine de pieds à la vitesse de 6 nœuds. Ce machines est équipée d'une pompe d'alimentation en eau pour la chaudière, ainsi qu'une pompe à vide pour extraire l'eau du condenseur. 

Caractéristiques du Stuart 6A

Hauteur  20 Inches.
Largeur 14 7/8 Inches
Longueur  17 5/8 Inches
Alésage  2 1/2 Inches and 4 Inches
Course 3 Inches

Pour plus d'informations sur les Stuart 

Quant au Beaumaris(1), c'est une machine marine à double expansion construite à partir d'un modèle de moteur du 19ème siècle.

asso02_13.jpg (57530 octets) Le Beaumaris

 Notes :


Et bien sûr les blogs de Thierry, de Pascal et le site de l'ABV

Amis de l'ABV et d'autres associations si vous avez une moteur à vapeur à essayer, venez chez nous, La Bouillote vous accueillera.

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