Baguenaude

La ligne Orléans - Neung-sur-Beuvron
51 Km.

Marc André Dubout

La ligne d'Orléans à Ligny-le-Ribault est concédée à l'Entreprise Fougerolle Frères en 1903. En 1904, le Département du Loir-et-Cher lui concède le prolongement de Ligny-le-Ribault à Neung-sur-Beuvron (41) et en 1905, la Compagnie des Tramways du Loiret (TL) est créée. Elle devait s'appeler initialement " Tramways de Sologne ".
En 1906, le prolongement d'Isdes à Neung-sur-Beuvron (41) est concédé par les départements du Loiret, Cher et Loir-et-Cher.
En 1921, une automotrice Tartary1 des tramways des Deux-Sèvres circule sur la ligne Orléans - Neung-sur-Beuvron (41). Elle n'apparaît sur aucune des cartes postales moins prisées à cette11 époque d'après guerre.
Georges Tartary prit sa fonction d'administrateur des Tramways du Loiret en 1920 et fit construite sur un châssis de GMC, une caisse de voitures voyageurs pour circuler à titre d'essai sur le réseau TL. Cette innovation permit l'acquisition de deux automotrices De-Dion-Bouton2 en 1923 et une troisième en 1926. Un système de vérin permettait leur retournement.

Fermeture en 1933.

 

 La ligne Orléans - Neung-sur-Beuvron au gré des archives et au fil des cartes postales


Les horaires de 1914. Six trains quotidiens dans chaque sens. Durée du parcours  2h15 environ. Distance 51 Km.

1890 divers projets de CF en direction de la Sologne

Voie de 1 mètre à cause des départements limitrophes

Construite en 1905 sur la rive gauche

Départ des tramways de Sologne

Déclassée en 1936, démolie en1969

Carte Michelin n° 65 édition de 1932
En bleu la ligne ligne Orléans - Neung-sur-Beuvron, en vert la courte antenne vers Saint-Laurent-des-Eaux.


La gare de Saint-Marceau, départ des lignes vers la rive gauche de la Loire.


Les divers projets réalisés vers la rive gauche


La gare de Saint-Marceau et le quai des Augustins. 


L'automotrice à vapeur Purrey (1906) longe la Loire et arrive en gare de Saint-Marceau. Elle finit sa carrière en 1924.


L'automotrice à vapeur Purrey3.
L'automotrice Purrey a été achetée d'occasion à la GCO (Ville de Paris) et transformée en VM.
Poids 9,5 tonnes, longueur 9 m. pour un empattement de 2,20 m. Elle utilise les plaques tournantes pour son retournement. 40 places assises, arrêtée en 1914, reprise de service de 1922 à 1928.


La gare de Saint-Marceau, départ des trains vers la Sologne.


La voie à l'octroi du pont George V. Au fond à droite, la cathédrale Saint Croix.


Le quai neuf et le tunnel sous le pont George V


Saint-Pryvé-Saint-Mesmin, la voie est en accotement de la route.


Saint-Pryvé-Saint-Mesmin. Vue vers Orléans.


La halte du tramway au pont Saint-Nicolas. L'automotrice Purrey est en direction de Neug-sur-Beuvron.


Le pont Saint-Nicolas sur le Loiret, juste avant d'arriver à Saint-Hilaire-Saint-Mesmin. Sa longueur est de 44 mètres à deux travées et il est construit en treillis métalliques.


Saint-Hilaire-Saint-Mesmin aux Vaslins.


Saint-Hilaire-Saint-Mesmin au Carolus.


Saint-Hilaire-Saint-Mesmin au Carolus.


Saint-Hilaire-Saint-Mesmin, la gare des tramways de Sologne. Locomotive n° 10. Le bâtiment est construit en briques de Sologne. Il comprend la halle aux marchandises, flanquée d'un bureau et d'un abri pour les voyageurs. Le quai donne sur la voie déviée, celle qui sert de garage.. La voie continue à travers les vignes.

Document FACS
Les stations de passage disposaient d'installations plus fournies que les simples haltes. La voie principale longeait la route. Une voie d'évitement desservait le bureau du chef de gare et un abri pour les voyageurs et une halle, pour les marchandises, flanquée d'un quai haut. Une plaque tournante donnait accès à une voie de garage perpendiculaire à ce quai et une deuxième oblique, permettait le chargement en bout des wagons plats et leur garage. En option une deuxième voie d'évitement était construite.


Saint-Hilaire-Saint-Mesmin, la mairie.


La Grande rue et la poste. Vue en direction de Neung-sur-Beuvron. La voie est sur l'accotement droit en direction Neung-sur-Beuvron.

La ligne continue toujours à travers les vignes et atteint Mareau-Saint-Fiacre dont le nom a été changé en Mareau-aux-Prés, pays du Gris-Meunier.


La voie est toujours sur l'accotement droit de la chaussée. Vue vers Neung-sur-Beuvron sur le Route départementale n° 1.


Mareau-aux-Prés.


Mareau-aux-Prés. La ligne passe devant la mairie. Vue vers Neung-sur-Beuvron.


Toujours devant la mairie mais la vue est prise en direction d'Orléans.


La gare de Mareau-aux-Prés.

Document FACS
Les haltes et stations étaient disposées de manière uniforme sur l'ensemble du réseau construit par l'Entreprise Fougerolle Frères. La voie principale longeait la route. Une voie d'évitement desservait un quai haut comprenant, le bureau du chef de gare et un abri pour les voyageurs. Une plaque tournante donnait accès à une voie de garage perpendiculaire au quai ou oblique, dans ce cas le chargement en bout des wagons étaient possible.

Saint-André, hameau de Cléry dispose d'un arrêt.


La gare de Cléry dans les premiers temps, ceux de la vapeur. Gare de bifurcation vers Neung-sur-Beuvron et vers Amboise via Saint-Laurent-des-Eaux et terminus des Tramways
Électriques du Loir-et-Cher (TELC). La locomotives des TLC n° 52 est une Corpet-Louvet4.


La gare de Cléry du temps de la vapeur.


La gare de Cléry. Locomotive Corpet-Louvet (1905) n° 8 Nogent-sur-Vernisson. Noter le cachet de la poste ambulante sur le cliché de droite.


La gare de Cléry, terminus de TELC après l'électrification (années 1910). Courant monophasé à fréquence industrielle qui procure de nombreux incidents.

La ligne quitte alors les vignes, passe devant le château de Mardereau et s'enfonce dans la Sologne, de bois et des fougères. Elle est en accotement d'une petite route le CG n° 18. Un arrêt est aménagé en face du château de Villefallier, un peu plus loin elle atteint Jouy-le-Potier.


Jouy-le-Potier. La ligne entre dans le village par la route d'Orléans


Entrée dans la Grande Rue.


Place de la Mairie


La voie passe devant l'église Saint-Pierre. Vue en direction d'Orléans

Vue en direction de Ligny-le Ribault.


La voie garde l'accotement gauche en direction de Ligny-le-Ribault et s'engage vers le CG15


Sortie du village en direction de Ligny-le-Ribault.


Un peu plus loin à la sortie du village, elle arrive à la gare..


Jouy-le-Potier. Vue vers Orléans. Au premier plan le CG 15 en direction de Ligny-le-Ribault


Un train arrive d'Orléans en direction de Neung-sur-Beuvron. Locomotive Corpet-Louvet (1905) n° 5 Jargeau.


Jouy-le-Potier. Vue vers Neung-sur-Beuvron. La gare a été transformée en maison particulière mais est méconnaissable.

La voie reste sur l'accotement gauche du CG jusqu'à Ligny-le-Ribault.


Ligny-le-Ribault. La gare sur l'accotement droit du CG 15 à l'entrée du village.


Ligny-le-Ribault. Locomotive Corpet-Louvet n° 52 en partance pour Orléans.


Ligny-le-Ribault. Vue vers Jouy-le-Potier. À gauche l'hôtel de la gare et le garage.


Ligny-le-Ribault. Train mixte en partance vers Neung-sur-Beuvron. Locomotive Corpet-Louvet (1905) n° 7 Châteauneuf.


Ligny-le-Ribault. Train mixte en partance vers Neung-sur-Beuvron.

Ligny-le-Ribault. La gare, à l'entrée du village avec un train mixte des tramways du Loir-et-Cher en direction d'Orléans. Locomotive Corpet-Louvet n° 52.Villeny achetée en supplément avec la n° 53 Marolle lors du prolongement Ligny-le-Ribault - Neung-sur-Beuvron..


Animation à la gare de Ligny-le-Ribault.


Le BV et la grue à eau pour l'alimentation des machines.


Ligny-le-Ribault, avenue de la gare vers le centre du village qui va être contourné à l'Est par la voie ferrée.


Ligny-le-Ribault. Vue en direction d'Orléans.


La plate-forme qui contourne le village par l'Est juste avant le pont sur le Cosson 19 mai 2024.


Le CG 15, aujourd'hui D15. À droite la plate-forme du chemin de fer en sortie du village, direction Orléans. Au delà la ligne quitte le Loiret pour entrer en Loir-et-Cher. Elle desservira Villeny, La Marolle et enfin Neung-sur-Beuvron.


Villeny, la gare.


Marolle, la gare.

Document FACS
La gare de Neung-sur-Beuvron possède en plus des installations classiques, des voies supplémentaires d'évitement qui permettent le stationnement des trains des lignes Blois - La-Motte-Beuvron et Blois - Romorantin des TLC qui traversent la Sologne. Il possède en outre une remise pour locomotive. Une série de plaques tournantes relient la voie de quai et celles de stationnement des trains. Noter les deux tracés TL et B.A. dans cette gare de correspondance.


Neung-sur Beuvron terminus de la ligne. Ce bourg du Loir-et-Cher était envisagé d'entrée de jeu par le Département du Loiret comme terminus débouchant vers d'autres directions possibles, alors que Ligny-le-Ribault étant en cul-de-sac ne pouvait prétendre à aucune correspondance. Ce prolongement désiré par le Département du Loiret ne fut pas accepté par le ministère des transports et fut concédé au Département du Loir-et-Cher.
Il en fut de même pour le prolongement de Cléry vers Saint-Laurent-des-Eaux

Carte Michelin n° 65 édition de 1932
Entre Ligny-le-Ribault et Neung-sur-Beuvron, la ligne quitte le Loiret pour entrer dans le Département du Loir-et-Cher.
À Neung-sur-Beuvron, elle est en correspondance avec Blois, La Motte-Beuvron et Romorantin, reliées par des voies métriques.

Voyons maintenant, à partir de Cléry, la courte branche vers Beaugency et Saint-Laurent-des-Eaux (41Km.) et Amboise.

Carte Michelin n° 65 édition de 1932


À partir de Cléry, la ligne continue vers Dry sur la Rd n° 1.

Elle passe à Dry (La gare existe encore aujourd'hui).


Puis à Lally-en-Val, quitte la RD n° 1 pour s'orienter vers Beaugency en empruntant le CG n° 19.
On la voit ici dans la courbe qui s'oriente vers Beaugency.


Lally-en-Val. Vue vers Beaugency.


La même courbe vue en sens inverse, c'est à dire vers Orléans. La voie quitte la RD n° 1 pour rejoindre le CD n° 19.


Lally-en-Val, la Croix-Blanche sur la route de Beaugency. Noter le fil aérien pour l'alimentation électrique.

Carte Michelin n° 65 édition 1932
La ligne quitte la RD n° 1 pour se rapprocher de Beaugency (rive gauche de la Loire).


La gare de Beaugency, sur la rive gauche de la Loire n'est pas en correspondance avec celle du P.O. rive droite de la ligne Orléans - Tours.


Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher). Ici le tramway est électrifié dès l'origine de sa construction.
Ensuite elle emprunte la RD n° 13 pour rejoindre la RD n° 1 qu'elle suit à nouveau en quittant le Loiret et atteindre Saint-Laurent-des-Eaux.


 La ligne continue vers Blois par la rive gauche de la Loire.

 

Notes :   retour
  • 1 Georges Tartary, ingénieur des Arts-et-Métiers, Administrateur des Tramways des Deux-Sèvres construisit des automotrices légères et plus économiques que les trains à vapeur. Ces automotrices roulèrent sur les Tramways d'Indre-et-Loire (T.I.) et sur la Compagnie des Chemins de fer du Sud de l'Aisne (C.S.A.)

    2 De-Dion-Bouton est un constructeur français d'automobiles, d'autorails et de moteurs de la fin du XIXème siècle et du début du XXème siècle. Entreprise fondée par Jules-Albert de Dion, Georges Bouton et Charles-Armand Trépardoux.

    3 Valentin Purrey (1861-1928), est un ingénieur civil autodidacte spécialiste des engins à vapeur. Il est embauché par la Compagnie des tramways de Barcelone et construit en 1887 une automotrice à vapeur remarquée pour ses faibles poids et encombrement. Il s'oriente en 1898 vers l'automobile en appliquant son système de chaudière à des camions et voitures. Il réalise également des automotrices de tramways et chemins de fer.

     
  • 4 Corpet-Louvet, Société, sise à la Courneuve, qui construisait des locomotives à vapeur essentiellement pour les voies ferrées d'intérêt local des réseaux départementaux. Cette entreprise familiale débute dans la deuxième moitié du XIXème (1876) siècle et se poursuit pendant toute la première moitié du XXème siècle, la fin de la production ferroviaire se situant en 1952. Les productions sont étroitement liée aux chemins de fer secondaires qui ont circulé jadis à travers nos campagne en accotement des routes encore peu fréquentées.

Sources :

  • Trains oubliés 3 P.O. & Midi - Banaudo - Cabri - 1982
  • Les petits trains de jadis - Domengie Ed. Cabri - 1986
  • De gare en gare sur les chemins de fer du Loiret - Surier - Cercle cartophile du Loiret - 2007
  • Deux siècles d'industrie dans le Loiret 1750-1950 - Flonneau -1992
  • Les petits trains du Loiret 1892/1992 - Bouchaud, Duclos, Giraud - AMTP- 1992
  • Les premiers chemins de fer dans le Loiret
  • Ouvrages généraux et techniques sur les chemins de fer

Sites :

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