Baguenaude

La ligne Nogent-sur-VernissonChâtillon-Coligny
10,5 Km.

Marc André Dubout

Châtillon-Coligny, un peu isolés des artères ferroviaires a revendiqué une desserte dès la construction des lignes P.L.M. C'est seulement en 1907 qu'une ligne à voie métrique fut construite depuis Nogent-sur-Vernisson devant relier Châtillon-Coligny et Château-Renard. Ce dernier prolongement de 12 kilomètres ne fut jamais construit.


Les horaires de 1914. Quatre trains quotidiens dans chaque sens. Durée du parcours 0h30 environ. Distance 10,5 Km.

 La ligne Nogent-sur-Vernisson-Châtillon-Coligny au gré des archives et au fil des cartes postales

Nogent-sur-Vernisson-Châtillon-Coligny


En rouge la ligne Nogent-sur-Vernisson-Châtillon-Coligny. En bleu le prolongement abandonné vers Château-Renard.


Nogent-sur-Vernisson, la gare P.L.M. (1861) sur la ligne Paris
-Nevers. Un train se dirige vers Nevers.


La gare an 2025, vue en direction de Nevers. La gare est fermée. Il y a un distributeur de billets à l'entrée du quai voie impaire ou montante (Nevers).

Document FACS
L
a gare des Tramways du Loiret (TL) de Nogent-sur-Vernisson est en correspondance avec la ligne Paris-Nevers entre Montargis et Gien et possède pour cette raison des installations plus importantes.
Pour les voyageurs, un simple abri est situé dans la cour, les billets étant vendus dans la gare P.L.M. La voie se dédouble pour les remises en tête, et se terminent chacune en impasse munies de plaques tournantes pour le retournement des machines. Une des deux voies est parallèle à une voie normale et les deux bénéficiant d'un portique de transbordement et d'une halle de marchandises commune. À l'opposé des deux impasses une autre voie en impasse dessert un quai avec une petite halle à marchandises. La sortie vers Châtillon-Coligny se fait par le Sud de la cour.


En janvier 1906, le Conseil général approuve un projet d'installation d'une station de tramway de la Compagnie des Tramways du Loiret (TL) dans la cour de la gare de Nogent-sur-Vernisson. La voie se dirige vers le Sud-Est, passe au Nord de Nogent, traverse la RN 7 et suit le chemin de grande communication n° 41.
Elle est ouverte aux services complets de la grande vitesse et de la petite vitesse, messagerie et poste.


Ce petit bâtiment est celui que l'on voit sur la carte postale précédente, à la sortie de la cour des marchandises, c'est à dire le bâtiment voyageurs des TL. La ligne des TL était à sa droite.

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Nogent-sur-Vernisson. La gare du tramway. La locomotive Corpet-Louvet (1905) n°9 Châtillon-Coligny vient se remettre en tête de son train pour un futur départ vers Châtillon-Coligny. Derrière on distingue la halle marchandises du grand réseau P.L.M. L'aiguilleur a le pied sur le contrepoids du levier pour maintenir l'aiguille collée au rail.

 
Comme sur toutes les lignes secondaires du Loiret, ce train assurera le service postal. Locomotive Corpet-Louvet (1905) n°8 Nogent-sur-Vernisson.
Noter le cachet de la poste ambulante.


Nogent-sur-Vernisson. Un train mixte1 (voyageurs-marchandises) quitte la gare de Nogent-sur-Vernisson. Locomotive Corpet-Louvet2 (1905) n°9 Châtillon-Coligny.


La ligne sortait de la cour de marchandises, traversait la place et s'obliquait vers le Sud-Est.


Elle sortait de ce qui semble être aujourd'hui une usine (Forvia - Faurecia Sièges Automobile SA SA), traversait l'ancienne RN 7... qui passait à l'époque dabs Vernisson.


... puis de l'autre côté suivait la rue des Dames.


En site propre, elle continuait entre ces deux arbres et se tenait sur un remblai annonçant un pont.


Puis abordait un ponts sur le Vernisson


Nogent-sur-Vernisson. Le pont sur le Vernisson avec un train mixte. Locomotive Corpet-Louvet non identifiée.

Toutes les locomotives du réseau des TL portaient une devise.

  • Locomotive Corpet-Louvet (1904) n°1 Orléans.
  • Locomotive Corpet-Louvet (1904) n°2 Ligny.
  • Locomotive Corpet-Louvet (1904) n°3 Cléry.
  • Locomotive Corpet-Louvet (1904) n°4 Sandillon.
  • Locomotive Corpet-Louvet (1905) n°5 Jargeau.
  • Locomotive Corpet-Louvet (1905) n°6 Tigy.
  • Locomotive Corpet-Louvet (1905) n°7 Châteauneuf
  • Locomotive Corpet-Louvet (1905) n°8 Nogent-sur-Vernisson.
  • Locomotive Corpet-Louvet (1905) n°9 Châtillon-Coligny
  • Locomotive Corpet-Louvet (1905) n°10 Geneviève
  • Locomotive Corpet-Louvet           n° 51 Villeny
  • Locomotive Corpet-Louvet           n° 52 Marole
  • Locomotive Corpet-Louvet (1910)          Souvigny

 

Document Gallica
En 1924, un projet d'amélioration du transbordement des marchandises entre les matériels des deux compagnies se pose suite à l'allongement de l'empattement des wagons du grand réseau, ce qui fait que les plaques tournantes utilisées se révèlent d'une longueur insuffisante et rendent cette opération difficile. Par ailleurs le nombre de wagons concernés étant insuffisant par rapport au coût de la modification, le Département du Loiret opte pour une mise en place d'un portique de levage couvrant les voies normale et métrique.


Nogent-sur-Vernisson, arrêt La Montagne. La ligne suit le chemin de grande communication n° 41 jusqu'à Sainte-Geneviève-des-Bois.


Elle continuait toujours en remblai. La plate-forme était bordée d'arbres.


et aboutissait rue Le Brecq en face, avant de traverser la route de Montbouy, ce qui est aujourd'hui la déviation de la RN 7.


et rejoignait la route CG41, à trvers champs, en direction de Châtillon-Coligny.



Il y avait un arrêt au chemin du Château du Buisson.


Le train arrive à la gare toute proche de Sainte-Geneviève-des-Bois, en direction de Nogent-sur-Vernisson. Locomotive Corpet-Louvet (1905) n°9 Châtillon-Coligny à destination de Châtillon-Coligny.


Sainte-Geneviève-des-Bois, train en direction de Nogent-sur-Vernisson.


La gare de Sainte-Geneviève-des-Bois est restée en place. Les voies se tenaient sur la droite du bâtiment-voyageurs.


Même s'il n'y a plus de gare, Sainte-Geneviève-des-Bois a gardé son " Allée de la gare ". Les gens doivent se demander pourquoi figure cette plaque ?


Sainte-Geneviève-des-Bois. La voie contourne le village.


Après la gare, la ligne attaquait la rampe de Pételoup. En bas à droite, le ponceau sur Le Ru.


Le ponceau sur le Ru.


Le haut de la rampe de Pételoup, c'est aujourd'hui une route étroite, le chemin de fer passait par là. Elle traversait à travers champs les routes de Sainte-Geneviève-des-Bois et de Nogent-sur-Vernisson...


... avant d'arriver sur la rive gauche du canal de Briare et du Loing vers laquelle elle descendait.


Le nouveau pont construit.


Quelques kilomètres plus loin, la ligne passe sur le Loing et le canal de Briare et atteint Châtillon-Coligny. Locomotive 030T Corpet-Louvet n°9 Châtillon-Coligny.
La longueur du pont en treillis a une longueur de 68 m.


Châtillon-Coligny, le pont sur le Loing et le canal de Briare. Construit par l'Entreprise Fougerolle Frères, ce pont métallique fut fermé en 1979 et voué à la démolition à cause de sa vétusté.

Photo Laromi (PME)
Le pont déferré. avant d'être remplacé.


Rive droite du Loing où se trouvaient la gare et ses installations.

Document FACS
À Châtillon-Coligny, terminus de la ligne, il y a une simple voie d'évitement pour la remise en tête et la desserte marchandises. Cette voie dessert l'abri, le bureau et la halle. Elle est munie d'une plaque tournante pour le retournement des machines. Sur l'autre voie (déviée) un branchement donne accès à une plaque tournante desservant deux voies de garage et se terminant dans une remise-atelier.

Toute cette rive droite du Loing était inondable. Il a fallu la remblayer avant d'y construire la gare qui se situait au PK 10,435.
L'inauguration eut lieu en 1907. Le dossier du " Tram ", que la Commune avait ouvert en 1852 auprès de Napoléon III, était définitivement fermé. En 1935, seuls les autocars continuèrent le transport des voyageurs et après la Guerre de 39-45, les rails furent déposés et la gare démolie.


Châtillon-Coligny. Arrivée de la locomotive 030T Corpet-Louvet n°9 Châtillon-Coligny. Ce terminus avait vocation à être provisoire et constituer une gare de passage de la ligne circulaire autour de Montargis qui fut abandonnée.


Châtillon-Coligny. Locomotive Corpet-Louvet (1905) n°9 Châtillon-Coligny. Le train s'apprête à repartir vers Nogent-sur-Vernisson. Noter le château d'eau à gauche du cliché et la remise-atelier pour le matériel.


Châtillon-Coligny, la ligne en construction avec un train de travaux. La voie n'est pas encore ballastée, en revanche le bâtiment-voyageurs est déjà édifié. La construction des lignes du Département a été confiée à l'entreprise Fougerolle Frères3 qui fonde la Compagnie des Tramways du Loiret (TL). Les lignes étaient construites à l'économie, en rail de 15 Kg/m. (loi des Trois quinze4) avec des rampes de 35 %o et des courbes de minimum 40 m. de rayon. En général, la voie longeait les routes et contournait les villages.


Châtillon-Coligny. Les voyageurs attendent le train pour Nogent-sur-Vernisson. Avant la création des voies ferrés d'intérêt local sous tutelle des conseils généraux, les déplacements étaient peu fréquents. Seul le cheval les permettait au delà de quelques kilomètres.
Noter à gauche le château d'eau.


Son soubassement en moellon et resté debout, la citerne rivetée quant à elle, elle a disparu. Il reste aussi la plaque qui supportait la grue à eau.


Châtillon-Coligny. Noter la bascule sur la voie oblique de débord et la plaque tournante qui dessert le quai haut des marchandises. Locomotive Corpet-Louvet (1905) n°8 Nogent-sur-Vernisson.


Châtillon-Coligny Le bureau et abri pour les voyageurs au premier plan et derrière, la halle des marchandises.
Un court train de voyageurs attend le départ. Locomotive Corpet-Louvet (1905) n°9 Châtillon-Coligny.


Reste également le dépôt des machines construit en briques.

Un projet de prolongement vers Château-Renard a été abandonné, la Grande Guerre stoppant ce programme. 


Ce devait être par ce passage qu'aurait pu continuer la ligne.

 

Notes :  retour
  • 1 Train-mixte : En vue d'économie de transport les trains mixtes sont constitués de voitures de voyageurs et de wagons de marchandises qui n'utilisent qu'un seul engin de traction. En général les voitures de voyageurs sont accrochées en que de convoi et dételées, pendant la manœuvre, dans les gares où il faut laisser ou prendre une ou plusieurs wagons de marchandises. De cette manière elles restent éloignées de la machine et ne subissent pas le désagrément des fumées. En revanche se système fait perdre énormément de temps de parcours.
     
  • 2 Corpet-Louvet, Société, sise à la Courneuve, qui construisait des locomotives à vapeur essentiellement pour les voies ferrées d'intérêt local des réseaux départementaux. Cette entreprise familiale débute dans la deuxième moitié du XIXème (1876) siècle et se poursuit pendant toute la première moitié du XXème siècle, la fin de la production ferroviaire se situant en 1952. Les productions sont étroitement liée aux chemins de fer secondaires qui ont circulé jadis à travers nos campagne en accotement des routes encore peu fréquentées.
     
  • 3 " Trois quinze " signifie : poids des locomotives : 15 tonnes, poids du rail : 15Kg/m et vitesse : 15 Km/h.
  • 4 L'Entreprise Fougerolle Frères a été créée par Philippe Fougerolle et ses quatre frères. C'est une entreprise de travaux publics, quatrième par son importance en 1914. Elle deviendra Eiffage en 1993.

Sources :

  • Trains oubliés 3 P.O. & Midi - Banaudo - Cabri - 1982
  • Les petits trains de jadis - Domengie Ed. Cabri - 1986
  • De gare en gare sur les chemins de fer du Loiret - Surier - Cercle cartophile du Loiret - 2007
  • Deux siècles d'industrie dans le Loiret 1750-1950 - Flonneau -1992
  • Les petits trains du Loiret 1892/1992 - Bouchaud, Duclos, Giraud - AMTP- 1992
  • Les premiers chemins de fer dans le Loiret
  • Ouvrages généraux et techniques sur les chemins de fer

Sites :

 

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