Baguenaude

Baguenaude sur la ligne Cavaillon— Volx et embranchement vers Forcalquier
Départements du Vaucluse et des Basses Alpes

Marc André Dubout

La ligne Cavaillon—Volx a été construite sous le Second Empire pour desservir le nord du Luberon et c'est en 1877 que Apt, sous-préfecture du Vaucluse est reliée à Avignon par un embranchement qui prend naissance à Cavaillon.
Un itinéraire Avignon—Manosque avait déjà été construit par le P.L.M. pour relié Avignon à la ligne Marseille—Veynes—Briançon—Grenoble. 
En 1879 le prolongement vers Volx avec une antenne sur Forcalquier est inscrite au plan Freycinet et réalisée. L'exploitation est ouverte en 1890.
Un projet d'extension pour rejoindre la ligne Digne—Nice de la Compagnie des Chemin du Sud France (S.F.) resta sans suite.
Il est à noter que la construction de cette ligne a été soumise à de violents orages qui ont perturbé l'avancement des travaux.

Exploitation
Il fallait 3h30 pour relier les deux terminus distants de 78 Km. Deux trains dans chaque sens assuraient les mouvements voyageurs. En 1933 seul le service marchandises persiste entre Apt et Volx, les relations voyageurs étant assurées par des autocars. En 1941 la section Saignon—Babiaux St Michel est abandonnée puis en 1961 la section de Forcalquier est à son tour abandonnée, seule la carrière de pierres de N.D. des Roches donne encore du trafic marchandises assuré par des 141 R mazoutières du dépôt de Marseille. Toute circulation cesse en 1970. La section Cavaillon—Apt cesse son activité en 1975.

Traction
C'est le dépôt d'Avignon qui assure la traction sur cette ligne avec des 120, des 030 "Mammouth"et "Bourbonnais" puis des 230 A.

La ligne

Le point de départ est la gare de Cavaillon.

 

 Cavaillon
La ligne prend naissance au sud de Cavaillon sur l'artère Avignon—Miramas et rejoint la vallée du Coulon qu'elle remonte en suivant la R.N. 100.

Le B.V. de Cavaillon côté cour des voyageurs.
Rien n'a bien changé hormis le nombre des voitures garées sur la place.
et côté voies. Vue en direction d'Avignon.
Il y a six voies en tout. 
Train venant d'Avignon.
La ligne se détache vers l'est. Vue en direction de Cavaillon
Vue en direction de Volx.
C'est la ligne des roseaux. On se demande pourquoi elle est ainsi défrichée puisque plus aucun train n'y circule. 
Quelques kilomètres plus loin le rail cède sa place.
Un pont sur un ruisseau asséché.

Après avoir coupé le G.C. 2 elle arrive à Robion. 

Robion
B.V. de quatrième classe, le seul de la ligne.

La gare de Robion bien dissimulée dans la verdure.
et l'ancienne halle marchandises affublée d'un silo mort.
Le café de la gare a fermé, le P.N. a été vendu, la gare aussi. Tout est calme.

La ligne coupe ensuite le Coulon et rejoint la R.N. 100 à Maubec. Elle suivra ensuite cette route jusqu'à Apt, puis de Apt à Lintel.

Coustellet-Maubec

Le passage à niveau qui coupe la route de Robion (C.G.2) et le chantier de transbordement des marchandises.
Disparu, il y a un parking à la place de la voie.
La gare de Maubec. Vue en direction de Volx.
Aujourd'hui, vue en direction de Cavaillon. La marquise est restée accrochée à la façade et la bordure du quai est toujours visible..
Côté place.
Le chantier de transbordement des blocs de pierre.
La coopérative agricole tout près de la gare en vue d'exporter facilement les produits du terroir.
Le bitume a remplacé les rails.
L'ancienne voie qui menait à la distillerie.

Les Baumettes (halte)

Invisible de la route qu'il faut quitter pour se rendre au cœur du village.
La plate-forme a été transformée en piste cyclable. Vue en direction de Cavaillon non loin de la gare de Goult - N.D. de Lumière.

Goult-N.D. de Lumière 

Lieu de pèlerinage N.D. de Lumière voyait des trains de pèlerins s'arrêter à la gare.
Vue en direction de Cavaillon
Côté place. La gare a été récemment restaurée alors qu'il y a encore quelques années c'était un "no man's land" livré aux campements sauvages.
L'embase du château d'eau. 

Bonnieux

Le pont métallique du chemin de fer au fond. Au premier plan le pont de la voie romaine sur le Calavon.
La gare de Bonnieux côté place. C'est aujourd'hui une boutique artisanale et un lieu d'expositions.
La voie a été partiellement reposée par le propriétaire, ce qui lui redonne son aspect du siècle dernier. Vue en direction de Volx.

Le Chêne
Demande de transformer la halte en gare pour l'expédition des ocres de Roussillon.

Le P.N. de la route non loin de l'ancienne halte non retrouvée.

Avant d'arriver à Apt la ligne passe sur un viaduc en courbe de 240 m.

Le viaduc de quinze arches sur la Raille avec un train de marchandises.
Une autre vue du viaduc sur la Raille, le seul ouvrage d'art important de la ligne dont le profil est plus difficile que celui de la ligne par Cheval Blanc, Cadenet, Pertuis et Manosque.
De nombreux ouvrages ont du être surdimensionnés (remblais, ponceaux d'évacuation des eaux; fouilles, etc.) suite à des destructions ponctuelles dues aux violents orages.
La ligne à voie unique avec au fond la sous-préfecture du Vaucluse.
Cliché pris du pont sur la Raille à l'entrée de Apt.
Le viaduc vue d'en bas.
La dernière arche sous laquelle passe la route de St Saturnin-lès-Apt.
Sur le viaduc, vue en direction de Volx. Le signal d'annonce d'aiguille en pointe est resté en place.
Entrepôt anciennement desservi par la voie ferrée. Le quai et l'abri sont encore visibles.

Apt
Terminus provisoire, Apt est doté d'une remise avec pont tournant, grue à eau, parc à charbon et foyers pour le repos des mécaniciens. Il ne reste pas grand chose de tout ça.

La gare d'Apt côté cour des voyageurs.
Le train de Cavailon est passé à 15h15, celui pour Volx passera à 16h43.
Aujourd'hui.
La gare d'Apt côté voies avec sur celle de gauche un train se dirigeant vers Cavaillon et sur l'autre vers Volx.
Côté voies en direction de Volx.
Seule l'ancienne halle des marchandises est toujours debout.

Après Apt la vallée du Cavalon plus resserrée entraîne une déclivité de 17,5 %o. La ligne se trouve coincée entre la rivière et la route nationale.

Apt-La Madeleine

La petite halte de La Madeleine à seulement 2 km.

Saignon
Pas facile de trouver la gare et le bâtiment de la petite vitesse.

Côté place.
Côté voies.
La petite vitesse.

St Martin de Castillon
La B.V. a disparu sans doute pour élargir la route. En effet entre le bord de la chaussée et l'ancienne plate-forme, il ne reste guère de place.

L'abri voyageurs sur la voie en direction de Volx.
La petite vitesse transformée en habitation.

Viens

Côté place, le B.V. est devenue une habitation fort coquette.

Peu avant Céreste, la ligne franchit un souterrain légèrement en S avant de passer dans le département des Alpes de Haute-Provence.

L'entrée ouest du souterrain (côté Cavaillon).
Vue en direction de Volx.
L'entrée est dissimulée par la végétation.
La ligne continue en tranchée en direction de Céreste.

Céreste

La ligne en courbe passe au nord de Céreste.
L'embase du château d'eau.
Train en direction de Volx.
Le B.V. aujourd'hui. C'est le centre de vacances du Comité Central d'Entreprise de la S.N.C.F.

Après Céreste, la ligne quitte le Vaucluse pour entrer dans le département des Alpes de Haute-Provence au franchissement du Calavon. 
Le point culminant de la ligne se trouve au col de des Granons (490 m.) un peu avant  Reillanne. Elle suit ensuite la vallée de la Largue qui se jette dans la Durance

Reillanne
La gare est un peu éloignée du village

Côté place.
Vue en direction de Cavaillon.

Lincel-St Martin des Eaux
À Lincel St Martin des Eaux, un embranchement industriel desservait une mine de soufre et l'usine attenante (Compagnie minière de Biabaux). Une dizaine de wagons étaient régulièrement acheminés.

Gare peu accessible tant par la route que par la plate-forme qui a complètement disparue sous la végétation.

Biabaux-St Michel
C'est en 1896 que cette halte fut créée pour acheminer les ouvriers de cette usine.

Ardenne (halte)
La halte non loin de la chapelle de N.D. d'Ubaye est pratiquement inaccessible par la route. Elle est à proximité de la Largue (rive gauche).

P.N. de la D. 5 à l'ouest de St Maime.
Le pont sur la Laye juste avant qu'elle se jette dans la Largue au sud de St Maime.
Lieu de la bifurcation.

St Maime-Dauphin (embranchement)
Gare d'embranchement de la ligne vers Forcalquier (sous-préfecture des Alpes de Haute-Provence).
Étoile à trois branches vers Volx, Cavaillon et Forcalquier la gare de St Maime connaissait un fort trafic au temps de l'exploitation du charbon. Ainsi en 1923 il y avait 28 mouvements (départs et arrivées) quotidiens, 15129 billets voyageurs vendus et 51068 tonnes de lignite exportées.

Le B.V. côté cour des voyageurs.
Côté voies, vue en direction de Cavaillon et Forcalquier.
La gare de St Maime, avait deux fois deux voies à quai, en direction de Forcalquier et en direction de Cavaillon via Apt plus une en double tiroir pour la desserte de la petite vitesse 
La photo a été prise sur l'ancien faisceau vue en direction de Volx. Le B.V. est plus loin sur la droite alors que le petite vitesse en face sur la gauche.
Maquette de l'ancienne gare de St Maime avec les voies d'origine.
Première photo vue en direction de Volx.
 

Le Musée de la Mémoire Ouvière 
St Maime et particulièrement le lieu-dit Le Bois d'Asson a été depuis le 17ème Siècle le centre des Mines et Mineurs de Haute-Provence. La visite fort intéressante du Musée de la Mémoire Ouvrière nous donne l'envie de faire partager l'activité ferroviaire qui s'est déroulée autour de la lignite.
La lignite exploitée depuis Manosque jusqu'à Villeneuve a constitué la première et la plus importante activité industrielle du département au 19ème S. La lignite extraite servait essentiellement au chauffage au fonctionnement des usines. À l'apogée dans la première moitié du XXème, le nombre de mineurs atteignit plus d'un millier tous très représentatifs de la syndicalisation.
En 1949, Pechiney ferme les mines et 260 mineurs sont licenciés. 
Pour garder le souvenir de ce passé industriel, aujourd'hui complètement effacé pour le voyageur qui passe par ce village, une association "L'Œuvre au Noir" s'est donnée comme objectif de garder le souvenir de cette activité en éditant des études, témoignages et photographies. C'est le Musée de la Mémoire Ouvrière.
Extraction et triage du minerai étaient le deux principales activités du centre minier. Les carreaux du puit neuf et de Collet Rouge voyaient

 

Le Musée de la Mémoire Ouvrière rassemble les documents et objets collectés lors de ces études et propose une exposition permanente mais a aussi des expositions temporaires de photographies de mineurs.
Plusieurs fascicules traitant de la mine et de mineurs sont en vente au musée.
L’association propose également des visites guidées dans le musée ainsi que sur le site haut de la mine, où un chevalement reconstitué a été inauguré en mai 2003.

Pour visiter le musée
Renseignements, réservation : Tel: 04 92 79 58 15, sinon Mairie de St Maime au 04 92 79 55 42.
Fax : 04 92 79 53 69
Visite commentée et documents audiovisuels à la demande.

 

La ligne continue en suivant le cours de la Largue qu'elle suivra jusqu'à Volx son terminus.

Juste après Bois d'Asson, un pont métallique sur la Largue.
Le tunnel de Notre Dame de la Roche.
La trémie que l'on voit à la sortie du tunnel est celle de la Carrières de la "Roche Amère" des "Carrières et Ballastières des Alpes".
Le pont sur la Largue juste à la sortie du court tunnel.
La ligne coupe ensuite la R.N. 96 et se raccordait sur la ligne Marseille—Veynes
Au nord Volx,sur la gauche, l'ancien embranchement vers Cavaillon. 
La suppression de cet embranchement a permis de reprendre le profil de la voie dans la gare de Volx qui occupe aujourd'hui les deux plate-formes entre les anciens quais.

Volx (terminus)

La gare de Volx en 1907. Noter l'élégance de l'abri de quai. Vue en direction de Marseille.
D'après les indications, la voie le long du B.V. est en direction de Cavaillon, celle à droite du quai central vers Forcalquier, celle à gauche vers Veynes. Peut-on en déduire que celle de gauche est en direction de Marseille quelques soient ces trois provenances ?
La gare de Volx, avait deux fois deux voies à quai, en direction de Veynes et en direction de Cavaillon via Apt.
Le train à vapeur se dirige vers Forcalquier alors que celui de droite se dirige vers Marseille.
Aujourd'hui, elle est d'une désolation complète. D'ailleurs, les trains ne s'y arrêtent même plus.
La marquise a disparu, le quai coté B.V. aussi. La double voie de correspondance est envahie et a été déferrée.

L'embranchement de Forcalquier
L'embranchement de St Maime-Dauphin à Forcalquier est d'une longueur de seulement sept kilomètres mais présente des déclivités de 16,8 à 30,2 mm par mètre et la ligne franchit deux ouvrages d'art  important le tunnel en courbe de Mane et le viaduc rail-route devenu aujourd'hui route-route à 7 arches.  
La ligne suit le C.G.13 jusqu'à Mane.
Sur les fortes rampes se sont des 140 A et 040 E qui assuraient la traction.
En 1933 seul le service marchandises persiste, les relations voyageurs étant assurées par des autocars.

Mane

La gare ombragée est un peu au sud de la localité où l'espace a permis d'établissement des installations de la petite vitesse. Elle a été vendue à un particulier.
Un pont à l'entrée de la ville.
Juste avant d'arriver au tunnel de Mane
Le tunnel transformé en champignonnière. Impossible de le traverser à pied.

Forcalquier (terminus)

Le viaduc rail-route en courbe à 7 arches à l'entrée de la ville. Vue en direction de Forcalquier.
Aujourd'hui, c'est un viaduc route-route. Vue en direction de Volx. La voie ferrée était sur le côté gauche.
Le viaduc vu d'en-bas. La maçonnerie est restée dans un état impeccable.
Petit bâtiment original à l'entrée de la gare. Il est à vendre.
La gare côté voies. Au fond, la petite vitesse dont une rue a gardé le nom..
Le B.V. avec une machine tender en tête qui attend le départ pour St Maime ou Volx.
Souvent les trains étaient mixtes et les voitures-voyageurs en service étaient archaïques.
Le même bâtiment. La route qui passait de l'autre côté s'est ouvert une voie royale. Attention pour traverser !
Le B.V. a perdu sa marquise et de son charme.
Le B.V. côté cour des voyageurs. C'est là que passait la route vers Forcalquier.
Peut-être l'ancien foyer des roulants.
Vue générale en direction de St Maime. On voit bien l'espace considérable du P.L.M. à l'époque. Aujourd'hui se sont des H.L.M. qui se sont substitués.
Noter l'importance du terrassement pour que les installations soient à niveau. La plate-forme de la voie au delà du viaduc a été réinvestie par la route.
Le fond de la cour des marchandises, côté ville avec un escalier d'accès au P.L.M. encadré par une maçonnerie bien ferroviaire.

 

Sources :

  • Trains oubliés tome 2 P.L.M. - Banaudo - Éditions du Cabri - 1981
  • Le Musée de la Mémoire Ouvrière (visite)
  • Ma visite de la ligne

Sites :

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