Baguenaude
La ligne militaire du camp
de Satory
Environ 5 Km.
Marc André Dubout
Les terres du lieu datent de Louis XIV qui les a acquises pour les inclure en 1685 dans celles du parc de Versailles. Elles sont rachetées pour le compte des domaines par Napoléon en 1810. En 1834 une grande partie des terres seront consacrées à l'armée qui y installe un champ de manoeuvres. Un hippodrome y voit le jour deux ans plus tard puis en 1871 des Communards y sont incarcérés et certains furent tués.
En 1870, alors que la
France est occupée par l'armée prussienne, celle de la France met en place le système
militaire Séré de Rivière1
et ses fortifications pour la défense de Paris (18 forts, 34 batteries et 5 redoutes2). C'est dans ce cadre que la
batterie du Ravin-de-Bouviers3 fut
construite en 1879.
Une voie ferrée s'embranchant en gare de Saint-Cyr dessert le camp de Satory. Sa
longueur est d'environ 5 kilomètres en site propre.

La voie ferrée longe le stand de tir.
Archives communales de Versailles
Les voies ferrées du camp de Satory en 1925. Ici proche des prisons.
Aujourd'hui, ce quartier, pour l'essentiel occupé par un camp militaire
et par des immeubles d'habitation, héberge environ 5 000 personnes, du personnel de
la Défense et leurs familles.
Satory-Est est un camp militaire de première importance. Il abrite des bureaux, des
équipements industriels et militaires stratégiques. D'ici à 2035, le site de Satory-Ouest
a vocation à devenir un pôle d'innovation de la mobilité du futur et le cœur du
complexe militaro-industriel francilien.
Une transformation urbaine, économique et militaire est en marche sur le plateau de
Satory, à Versailles appelé à devenir le fer de lance de la Défense française. C'est
une transformation complète du site qui va se produire dans le cadre d'un projet
pharaonique qui se met en œuvre dès à présent.
L'embranchement depuis la gare de Saint-Cyr a perduré jusqu'à nos jours, en voici quelques photos.

Gare de Saint-Cyr, vue en direction de la province. À gauche, à côté du bâtiment au
fond, se détache l'embranchement militaire qui se termine en gare par un tiroir, côté
Versailles-Chantiers (Paris). Il est raccordé à toutes les voies en direction de
Versailles-Chantiers.

En courbe de 180° et légère rampe, l'embranchement se dirige vers l'Est jusqu'à suivre
la RN 12 après avoir coupé une rue en impasse donc peu fréquentée.
.
Passerelle piétonière de la rue André Cordier.

Puis pont de la rue Henri-Barbusse. La voie unique est en tranchée maçonnée et
s'élève un peu, toujours en courbe régulière.

Le même pont vu vers la gare de Saint-Cyr.

Signal de commande radio pour la fermeture du PN 1, un peu plus loin.

Vue en direction de la gare de Saint-Cyr.

L'annonce lumineuse du PN 1 sur la rue Francisco Ferrer.

Vue en direction de la gare de Saint-Cyr.

PN 1 de la rue Francisco Ferrer.

Vue en direction de Saint Cyr. Le signal lumineux du PN 1.

La voie est en alignement en direction de l'Est, vers le camp de Satory.

Vue en direction de la gare de Saint-Cyr, signal d'annonce du PN 1 à 175 mètres.

La voie traverse un terrain de la voirie où sont stockés des blocs de béton,
séparateurs de voie dits "barrière Jersey".
Elle traverse ensuite l'autoroute en passage supérieur paralèlle à la RN 12.

Signal d'annonce du PN 1 à 700 mètres en direction de la gare de Saint-Cyr.

Bifurcation à droite vers un terrain militaire. L'aiguille est verrouillée par un simple
cadenas. Jamais personne ne s'aventure par ici.
Cet embranchement dessert le Service des essences de l'armée.

Le même embranchement vu en direction de la gare de Saint-Cyr.

Nous sommes dans une zone protégée, interdite au public.

Je continue le long du mur d'enceinte. La RN 12 est à ma gauche derrière la rangée
d'arbres aux couleurs automnales. La voie est en très bon état (rails, traverses et
ballast).

Les trains ne passent pas tous les jours mais tout de même il y a des traces de
roulement.

Derrière le mur, un wagon citerne au couleurs de l'armée, le vert militaire RAL 6031.
Sur sa plaque est inscrit " Service des essences ".

À l'autre extrémité du mur, la voie interne ressort et se rebranche sur la voie mère.

Toujours parallèle à la RN 12, la voie est dans un bon état d'entretien. Des traverses
ont été remplacées et des parties de ballast renouvelées.

Elle passe sur un pont qui a été remplacé.

Puis des courbes et contre-courbes se faufilent entre la végétation

Jusqu'à un aiguillage, le n°3

C'est écrit sur une traverse.

Sur la droite apparaît ce qui semble être une ancienne plate-forme d'une voie sans doute
déferrée.

La double voie est de bonne longueur, ce qui permettait la remise en tête de la machine
pour de longues rames.

Puis les deux branches se rejoignent.

Cette fois c'est l'aiguillage n°4.

Comme l'indique cette plaque en plastique clouée sur une traverse.

Le signal indiquant au mécanicien de faire usage de l'avertisseur sonore. Avant c'était
le sifflet.

Petit dispositif moderne de commande sans doute les barrières du passage à niveau qui
suit.

Suit un autre aiguillage.

N°5.

Et le signal d'avertissement de PN qui a été cassé et est tombé au pied du poteau.

Après le PN, la voie de gauche continue toujours le long de la RN 12. Une barrière
empêche l'accès. C'est terrain militaire...

... mais à travers la grille on distingue un embranchement dont les deux voies
parallèles semblent desservir une aire de stockage de ballast et autres accessoires de
voie sur quelques centaines de mètres.

La branche de droite continue en courbe et s'oriente vers le Sud.

Elle dessert des bâtiments.

Vues vers le camp de Satory et vue vers la gare de Saint-Cyr.

et à l'intérieur de l'enceinte, elle se divise en deux branches dont on ne voit pas
l'extrémité.
Une autre voie suit la Route des Docks en site propres, bordée du côté opposé par des
résidences sûrement réservés à des officiers, vue leur élégance.

Le butoir terme de la course. Sous la traverse, on distingue la voie imbriquée qui se
prolongeait le long de la route des Docks

La voie continuait plus loin, après le butoir, le long de la route des Docks mais le
quartier a été transformé et est méconnaissable. D'après un plan, elle continuait et
se divisait en deux branches pour terminer dans des hangars clos.
L'embranchement du camp de Satory a été parcouru sur toute sa longueur
à l'exception des voies internes aux bâtiments militaires inaccessibles au public.
Il me reste à rejoindre la gare de Saint-Cyr pour rentrer à la maison.

Retour en gare de Saint-Cyr pour prendre le Transilien de la ligne U La Défense―La-Verrière.
La gare de Saint-Cyr, vue en direction de Versailles-Chantiers.
Et la voie étroite aussi

Locomotive (O&K) à voie étroite et wagonnets - 17 avril 1915 - Poilus du 5ème
Régiment de Génie.

Voie Decauville avec plaque tournante dans le camp de Glatigny4.
À Versailles, il y avait aussi le Régiment de 5ème Génie de chemin de fer.

Insigne du Régiment du 5ème Génie à Versailles, Camp des Matelots

Versailles 1916, École de chemin de fer du Régiment du 5ème Génie.
Locomotive La Foudroyante.
Notes :
3 C'est une ancienne batterie militaire construite en 1879 dans la forêt de Versailles, sur le bord du plateau de Satory. voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Batterie_du_Ravin-de-Bouviers Sources :VersaillesSites :
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