Le chemin de fer et la littérature
Mignerette.
Qui connait Mignerette !
Les employés du chemin de fer montaient la garde tout au long de la voie ferrée
et c'est André Radeau qui a rencontré le Président hagard qui marchait sur le
ballast vers la petite gare de Mignère.
Monsieur et Madame Dariot ont accueilli le visiteur du soir dans leur
maisonnette de garde-barrière..
Et
le journal de l'époque d'écrire :
"le Président a l'impression d'étouffer,
il ouvre avec difficulté la fenêtre à guillotine de son wagon (comprenez
voiture). A ce moment là, le convoi ralentit sa vitesse à 50 km/h pour
franchir une zone de travaux. Paul Deschanel se penche un peu plus et bascule tête
la première sur le ballast fraîchement remué. Il est 23h15, ce 24 Mai 1920.
Le visage tuméfié et ensanglanté, Paul Deschanel se relève et marche le long
de la voie ferrée. C'est alors qu'il rencontre André Radeau qui fait sa tournée.
- "Je suis le Président de la République et je suis tombé du train"
- "C'est ça, c'est ça" pense Radeau, persuadé d'avoir à faire à
un ivrogne. Chez Dariot, le Président baigne dans une cuvette son visage
ensanglanté ; on lui lave les coupures qu'il portait au bras ; Mme Dariot était
couchée, elle se lève et cède son lit au blessé. Gustave Dariot enfourche sa
bicyclette et part à Corbeilles, avertir la gendarmerie, la gare et le docteur
Guillaumont.
Le Sous-Préfet est prévenu à 5 heures du matin par un télégramme ainsi conçu
: "Un homme se disant Paul Deschanel, est tombé du train présidentiel au
kilomètre 110,900, autorité locale et docteur sont prévenus".
Pendant ce temps le train roulait toujours et à 7 heures du matin, il arrivait
à Roanne. La suite présidentielle, le ministre de l'intérieur M. Steeg se
rassemblent sur le quai. On apprend que le Président a disparu. Tout le monde
le recherche, il demeure introuvable, quand une dépêche de la gare de
Montargis, adressée à celle de Saint Germain-des-Fossées annonce la nouvelle.
Présentant
d'autres troubles psychiques gênants pour sa fonction, le Président démissionna
peu après et mourut le 28 Avril 1922 à l'âge de 67 ans.
Pour mieux évoquer cet incident, Monsieur Maurice Harry de Villevoques a obtenu
à force de ténacité une stèle commémorative au PN de la route de Chapelon à
Mignerette.
Cette histoire a longtemps plané dans cette partie du Gâtinais en rendant célèbre
(dans la région) le petit village de Mignerette.
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